April 20, 2024
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Opinion

Quand les Juges blancs faisaient pendre les esclaves

Vous avez peut-être entendu l’expression «la justice est aveugle» qui indique que la justice est subjective et n’est pas impartiale, mais que se passe-t-il lorsque ceux qui rendent les jugements sont influencés par leur propre parti pris ? Le plus grave quand les juges sont motivés par la couleur de la peau. Il s’avère que dame Justice n’était pas impartiale à l’époque de l’esclavage et encore des siècles après; c’est ce qu’indiquent plusieurs études américaines qui examinent comment les juges peuvent être influencés par plusieurs facteurs.

Il faut rappeler que la violence meurtrière et raciste permise par des institutions complices et un régime de ségrégation légalement organisé – les lois Jim Crow –, n’avait guère de limites. Durant les années 1800, les Juges prononçaient des verdicts horrifiants et scandaleux, faisant pendre les esclaves trouvés toujours coupables et pire ordonnaient l’exhibition des cadavres en public. Le lien avec l’esclavage, ancré dans les mentalités américaines durant des décennies, est naturel.

« La raison pour laquelle personne ne s’est soucié de voir des milliers de Noirs pendus, noyés, battus, brûlés à mort sur la pelouse d’un tribunal, devant des milliers de spectateurs applaudissant, tient à cette idéologie de la suprématie blanche ». Aujourd’hui, malgré l’ère digitale et des technologies incroyables, le temple du droit américain continue, par le biais de Juges racistes, à se prononcer sur la culpabilité des noirs, avec un apparent acharnement de la justice à obtenir sa condamnation.

Pour démontrer la discrimination flagrante de bon nombre de Juges américains, citons comme exemple ce cas de la Cour suprême des Etats-Unis qui examinait récemment un dossier criminel hors-norme: celui d’un homme noir jugé à six reprises pour le même crime, dont il se dit innocent, dans une procédure entachée par de lourds soupçons de racisme. Mentionnons une autre situation de racisme puant pour illustrer l’état des lieux du Judiciaire américain où peu de choses ont vraiment changé, par rapport à cette mentalité infecte et ces jugements délibérément anti-noir : Il y a quelques temps, un Procureur, encadré par des policiers, avait menacé des élèves noirs qui protestaient, disant que s’ils n’arrêtaient pas de faire tant d’histoires à cause d’une « blague innocente, je peux devenir votre meilleur ami ou votre pire ennemi.

Je peux, d’un trait de plume, anéantir votre vie ». IL y a, tenez-vous bien des milliers d’affaires judiciaires, qui illustrent de manière dramatique les problèmes profonds de race (et de classe aussi) qui existent toujours dans le fonctionnement du système pénal américain. Même si des progrès ont eu lieu, il reste beaucoup à faire pour instaurer la justice. Car, la discrimination raciale est si généralisée et si profonde dans le système juridique américain, que ce n’est pas demain qu’une certaine justice primera. Entretemps, la discrimination raciale et le système juridique aux États-Unis iront de pair.