Anerood Jugnauth et Paul Bérenger sont les grands gagnants des élections de 1982. En alliance avec le Parti Socialiste Mauricien de Harish Boodhoo, le « sardar » des contestataires du Parti travailliste, le MMM rafla tous les 60 sièges de ces consultations populaires en ce 11 juin 1982. C’était une lutte à trois qu’offraient les politiciens locaux aux Mauriciens. D’un côté, le Parti de l’Alliance Nationale de SSR, l’alliance MMM/PSM et enfin le PMSD.
Les résultats démontrèrent que le « bolom », Sir Seewoosagur Ramgoolam et ses lieutenants fatigués, n’avaient pas fait le poids devant la fougue de la jeunesse mauricienne au sein du MMM. Un vrai « batté bef » pour le Parti travailliste. Même le PM sortant n’avait pas pu éviter une amère défaite dans son fief à Triolet/Pamplemousses. Il incombait à Anerood Jugnauth au no. 7 d’enregistrer le meilleur pourcentage, soit 78 % des voix exprimées. Bashir Khodabux, de son côté, réussissait à enregistrer 73%. SSR s’était pointé à la hauteur des 39% des voix. Quant à Sir Gaëtan Duval, il s’était aligné dans quatre circonscriptions les nos. 1, 18, 20 et 21. Il avait réussi son meilleur score dans le 10e district avec un pourcentage de 36%. Pour le pays tout entier, c’était une nouvelle ère qui commençait. Cependant, c’était trop beau pour être vrai. En octobre de la même année de ces élections, le pays ressentait les premières secousses. Tout tournait au vinaigre. Des désaccords extrêmes entre Anerood Jugnauth et Paul Bérenger éclatèrent le MMM. Après neuf mois, soit en mars 1983, l’alliance MMM/PSM était déjà du passé. SAJ allait former le Mouvement Socialiste Militant et il fut reconduit au pouvoir après une éclatante victoire lors des élections générales qui se ont suivi.
