April 17, 2024
Hennessy Court 3rd floor Sir John Pope Hennessy street Port-Louis
Politique

De Boolell à Varma en passant par Boodhoo

Toutes les formations politiques à travers le monde ont eu droit à leurs lots de problèmes à un moment ou un autre. Certains partis ont simplement disparu de la scène politique tandis que d’autres ont eu un destin en dent de scie. Le Parti Travailliste (PTr) n’échappe à la règle. Cette formation politique a récemment connu son lot de contestation, et la dernière en date est celle orchestrée par le groupe à Yatin Varma.

Yatin Varma, Balkissoon Hookoom, Raj Pentiah, Krishna Molaye et Prateebah Bholah ont été mis à la porte de la maison rouge. Et, selon ces derniers ils seront bientôt rejoints par d’autres contestataires. Ainsi, selon leurs dires, on devrait assister à une vague de démission. Ceux qui claqueront la porte du PTr «donneront plus de punch» au groupe de réflexion mené par Varma et consorts. Par ailleurs, d’autres voix contestataires se font entendre, parmi celle de Reza Issack, ancien député travailliste qui a démissionné des instances du parti rouge en 2019. Les opinions fusent également sur la toile, d’un côté les Ramgoolamistes qui ne jurent que par leur leader et de l’autre ceux qui sont convaincus que l’heure de la retraite a sonné pour Navin Ramgoolam et qu’il est grand temps que le Roi Lion aille se reposer dans sa tanière. Varma n’a jamais caché ses ambitions de leadership et ce n’est pas la première fois qu’il égratigne le PTr, mais cette fois-ci ses diatribes lui auront été fatales. Après leur mise à l’écart de l’establishment rouge, le groupe Varma avait tenu une première réunion à Curepipe. Cependant, tous les exclus n’avaient fait pas le déplacement. Pour Reza Issack, ce fut une réunion spontanée et le seul agenda de la réunion était une demande au Dr Navin Ramgoolam de «leve pake alle» bien que les membres du groupe n’ont rien contre leur ancien leader. Le groupe de contestataires demande à Navin Ramgoolam de simplement prendre conscience que l’heure est venue pour lui de passer le leadership à quelqu’un d’autre. Il s’est dit appuyer sur les observations de Yatin Varma parues dans un quotidien pour demander le retrait de Navin Ramgoolam à la tête du PTr. Pour d’autres, qui préfèrent «sit on the fence» et faire la courbette au leader, toutes les occasions sont bonnes pour grimper dans la hiérarchie du parti quid à marcher sur les cadavres de leurs amis d’hier pour assouvir leurs fantasmes politiques. Pour ces derniers, le leadership de Navin Ramgoolam est légitime et il peut encore demeurer leader du PTr avec comme condition qu’il oeuvre pour une transition pour qu’une nouvelle équipe prenne la relève de la direction du parti. Cette thèse serait alimentée par Arvin Boolell, qui ajoute que cette possibilité serait la suite logique et qu’il a la parole de Navin Ramgoolam que la transition sera à l’ordre du jour pour un renouvellement à la tête de l’exécutif du parti. Sur cette même lignée, Navin Ramgoolam aurait insisté que les pétitions électorales demeurent sa priorité et que la transition viendra.

Les crises au sein du PTr

Pour calmer les ardeurs, Arvin Boolell s’est mis dans la peau du sapeur-pompier. Celui-là même, qui dans un passé pas si lointain, voulait être le calife à la place du calife, a vu ses propres ardeurs avec sa nomination au poste de chef de file du PTr au Parlement. Boolell devait déclarer que le PTr est toujours sorti grandi de ses secousses internes. Pour Boolell Jr, le parti est une institution qui serait plus grande que les dirigeants qui le compose. Pour être dans les « good books » des deux partis opposés, il avait proposé un « healing process » vu que selon son diagnostic politique, les deux parties ont à la fois, tort et raison. Citant le cas des Israéliens et les Palestiniens, Arvin Boolell crut dur comme fer que les différents peuvent être traités autour d’une table pour trouver une solution. L’autre ancien qui se la joue douce est Shakeel Mohamed, qui veut se montrer « careful » en déclarant qu’il préfère garder le silence avant tout déballé lors de son intervention au Parlement.

L’affaire Jeannot

Revenons-en à Yatin Varma, le dernier des chefs de clan exclu en date. Voulant à tout prix assiéger Navin Ramgoolam, il aurait déclaré qu’il n’a pas dit mon dernier mot. Or, ils sont plusieurs qui veulent croire que Yatin Varma à un arsenal bien garni pour mater son ancien chef de file. Mais, comme les autres qui sont partis dans l’anonymat, Yatin Varma doit se montrer sérieux. Tout d’abord, il doit pouvoir contrecarrer ce qu’avance Navin Ramgoolam sur l’affaire Jeannot. C’est le cas où Yatin Varma, alors ministre de la Justice du cabinet ministériel de Navin Ramgoolam, avait eu maille avec un jeune lors d’un accident de la route survenu le 4 mai 2013. Sa voiture était entrée en collision avec celle conduite par Florent Jeannot, un étudiant, à la jonction des rues Trianon et Rosier, à Quatre-Bornes. Le ministre avait expliqué par la suite qu’il conduisait lui-même la voiture au moment des faits. Son père de 84 ans, son fils de 5 ans et sa fille de 7 mois étaient aussi dans le véhicule. Bien que la cour avait prononcé un verdict d’acquittement en sa faveur de Yatin Varma, il avait perdu son marocain ministériel. Poursuivi pour agression devant le tribunal de Rose-Hill, Yatin Varma avait été acquitté en juillet 2014. Le feuilleton Varma /Jeannot est revenu au-devant de l’actualité de plus belle avec la déclaration faite par Navin Ramgoolam le 1er février dernier. En effet, Navin Ramgoolam a déclaré à la presse que Yatin Varma lui avait avoué avoir agressé Florent Jeannot après un accident de la route, survenu le 4 mai 2013 à Sodnac. Est alors entré en scène Me Yousuf Mohamed. Devant les révélations du leader du PTr, l’avocat de Yatin Varma dans l’affaire Jeannot a promis «d’attaquer la crédibilité» de Navin Ramgoolam dans l’éventualité d’un procès contre Yatin Varma. Ce dernier, pris au dépourvu par la déclaration de Navin Ramgoolam s’appuie sur le fait que l’affaire est déjà classée et que « Zot pe rod zet labou lor mwa me selma zot pa pou kapav empes mwa koze». Voilà ce que nous attendions depuis belle lurette de Yatin Varma. Qu’il commence à parler. Qu’il dévoile le ou les noms de ceux qui sont prêts à se joindre à lui pour faire chuter Navin Ramgoolam de son piédestal. Qu’il vienne à la lumière du grand démentir les propos de Navin Ramgoolam sur l’affaire Jeannot. En tant qu’homme de loi, il ferait d’une pierre deux coups. Premièrement, il démontrera que la justice mauricienne n’est pas à la solde des politiciens et deuxièmement, il discréditera à tout jamais Navin Ramgoolam et il mettra le dernier clou au cercueil de la carrière politique de ce dernier. En passant, qu’en-est-il de l’implication de Reza Issack dans cette affaire ? N’oublions pas que Reza Issack avait déclaré que « Yatin (Varma) inn donne mwa nimero telefonn bann Jeannot pou koz avek zot ». Pourquoi ces pourparlers avec les Jeannot ? Pour la compensation de Rs 1 million ? Pourquoi une compensation si Yatin Varma n’avait rien à se reprocher ? Autant de questions qui sont restées sans réponses. Est-ce que Yatin Varma saura-t-il se montrer téméraire, une image qu’il essaie de vendre au peuple?

Quelle crédibilité accordée aux protagonistes des deux parties ?

Nous avons recueillis certains propos sur les réseaux sociaux. Les avis sont partagés. Il faut se rendre à l’évidence que, valeur du jour, les Reza Issack, Yatin Varma et son groupe ne sont pas crédibles politiquement pour tenter un putsch au sein du PTr. Et Navin Ramgoolam non plus, est crédible politiquement, avec ses propos suicidaires utilisés durant la dernière campagne électorale.

Arvin has to toughen up and Shakeel is just a “drome vide” good for making noises in rallies. Look at who surrounds Ramgoolam today and compare that to who surrounds Bérenger. Same bunch of obsolete relics. Ptr and MMM have become reflection of each other and are already having the same fate due to stubborn leaders who can’t digest the fact that their time have come to an end and should step down in dignity.

Who is Mr Issack? What has been his contribution to the labour party? For my appreciation and knowledge Reza Issack is a STAR RODÈRE BOUTES!!

Vous seriez plus inspirés de faire front commun contre ce qui s’est passé aux dernières élections plutôt que de régler vos querelles intestines de mauvais goût!

Sen. Krisnah GOOJHA