March 29, 2024
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Politique

Parlement : les politiciens rendre hommage à SAJ

Le décès de Sir Anerood Jugnauth avait touché plus d’un la semaine dernière, soit jeudi. De ce fait, une séance spéciale au Parlement en ce mercredi 9 juin, a été faite pour rendre hommage à ce dernier qui s’est éteint à l’âge de 91 ans. De nombreux politiciens ont pris la parole comme le premier ministre Pravind Jugnauth, Xavier-Luc Duval, Paul Bérenger, Arvin Boolell, Ivan Collendavelloo, Steven Obeegadoo et Alan Ganoo.

Le premier ministre Pravind Jugnauth, a été le premier à prendre la parole, « C’est avec un cœur lourd et une profonde tristesse que je me suis adressé à la Chambre et à la nation pour rendre hommage à la mémoire de Sir Anerood Jugnauth, ancien président de la République et ancien Premier ministre, décédé le jeudi 3 juin 2021. A l’âge de 91 ans. Avec la disparition de SAJ, le pays a perdu l’un de ses fils les plus illustres, un homme d’État remarquable et très respecté qui s’est dévoué au service de sa patrie et qui, à sa manière, a su toucher le cœur de son peuple. C’est en effet une tâche difficile que de rendre pleinement justice à la mémoire d’un leader aussi exceptionnel et inspirant, qui laisse un héritage aussi important. SAJ est né le 29 mars 1930, à Palma Quatre-Bornes. Il a fréquenté l’école de l’Église d’Angleterre de Palma pour son éducation primaire, et plus tard, le Regent College pour son éducation secondaire, destiné à devenir l’architecte de l’île Maurice moderne ».

SAJ a donc eu des débuts très modestes. Mais ces premiers jours de pauvreté, de tribulations et d’épreuves, ont eu leur propre compensation en ce que le projet de loi dans sa Fondation éthique et morale. Les premières leçons sont venues de son père, les secondes du professeur Basdeo Bissoondoyal et les troisièmes de son école. En tant que jeune, il s’est naturellement imprégné de ces sources, de ces valeurs et principes éthiques et moraux inestimables auxquels il a été exposé. Ils ont forgé son caractère, façonné et guidé sa vie et ses actions, l’aidant à résister à toutes les épreuves et tentations exigeantes qui se sont présentées sur son chemin depuis lors. en 1948. SAJ prend un emploi au nouveau collège d’Eton, où il enseigne l’histoire et la géographie pendant environ un an. En 1949, il entre dans la fonction publique en tant que Clark, où il sert pendant environ huit mois avant d’être transféré dans la magistrature. Il est d’abord attaché au tribunal du travail, d’où il est ensuite transféré au tribunal de district de Rose-Hill. Il est cet autre dude judiciaire a certainement influencé son choix de carrière. En 1951, il part pour le Royaume-Uni afin de poursuivre ses études supérieures en droit, et en 1954, il est admis au barreau de Lincoln’s Inn. C’est également à cette époque qu’il développe sa passion pour le football anglais. Il était connu pour être un fan inconditionnel du Manchester United Football Club, et il ne voulait pas manquer un seul de ses matchs après ses études. Anerood est donc rentré à Maurice en mai 1955. Et sa passion pour la politique le propulse dans l’arène politique. En 1957, il se présente aux élections du conseil de village de Palma et devient conseiller et président du village. Par la suite, il a rejoint le bloc avancé indépendant, et en 1963. Il se présente aux élections du conseil législatif dans la circonscription n° 14 de l’époque et est élu au conseil législatif. En 1964, il a participé aux élections du conseil municipal avec Vacoas Phoenix et a été élu conseiller pour servir le conseil.

Sa participation à la conférence constitutionnelle de Londres en 1965, qui s’est tenue à la Lancaster House, a été un autre moment important de sa riche carrière politique. Il faisait partie de la délégation mauricienne, dirigée par SS Ramgoolam, à cette conférence concessionnelle cruciale et décisive, qui devait décider du statut final de la colonie de Maurice. Sir Anerood avait fait des efforts considérables pour convaincre son leader de l’époque de soutenir le groupe pro-indépendance à la conférence de Lancaster House. Kevin Shillington écrit dans une biographie de SAJ, et je cite, le dernier jour de la conférence, c’était ce Jugnauth de ne pas mettre le cas ISDS et dans un discours très vigoureux, a donné le soutien sans réserve de son parti pour Ramgoolam vote formel pour l’indépendance. Les présen- tations de Ramgoolam et de Jugnauth ont été les deux seuls discours prononcés ce jour-là en faveur de l’indépen- dance. Ensemble, cependant, les discours étaient suffi- samment puissants pour créer la bonne impression sur les fonctionnaires britanniques présents et mettre la contribution de SAJ donc, aider à faire pencher la balance en faveur de l’indépendance. Cela a également ouvert la voie à la formation d’une alliance de partis, regroupant le Mauritius Labour Party, l’IASB et le Comité d’action Musulman et enregistrée sous le nom de Indepen- dence Party, qui a remporté les élections générales de 1967 et a fait entrer l’île Maurice dans l’ère post-indépendance. En novembre 1965, SAJ s’est vu confier un portefeuille de ministre d’État imposé qu’il a occupé jusqu’au 8 novembre 1966. Par la suite, il est nommé ministre du Travail en avril 1967, suite à des divergences politiques et idéologiques avec SSR, alors pour moi et ministre des Finances, si bien qu’il démissionne, à la fois comme ministre du Travail et membre de l’Assemblée législative de l’époque. Il a ensuite rejoint la magistrature en tant que magistrat de district. En 1969, il a été affecté au bureau juridique de la couronne de l’époque, et deux ans plus tard, en 1971.

Il a été promu au statut de senior Crown Counsel. Le 30 septembre 1971, SAJ démissionne de son poste de premier avocat de la Couronne pour s’engager dans la politique active. Le 7 décembre 1971, il a rejoint le mouvement militant mauricien, et deux ans plus tard, en 1973, il est devenu le président du parti. En 1976, SAJ s’est présenté aux élections générales dans la circonscription numéro sept, Piton et Rivière du Rempart, sous la bannière du mmm et a été élu troisième membre pour servir la circonscription de l’État. Il y a eu un parlement sans majorité, le mmm remportant 34 sièges, le parti travail- liste 28 sièges et le PMS 38 sièges. Suite à une coopération entre le Parti travailliste et le BMS D, l’Alliance post-électorale est devenue le parti au pouvoir. Anirudh a donc été nommé chef de l’opposition. le 11 juin 1982. SAJ s’est à nouveau présenté aux élections générales dans la circonscription numéro sept, sous la bannière de l’Alliance mmm PSM et a été élu premier membre de l’Assemblée législative.

Le résultat de 60 zéro du scrutin est une première historique. Le parti Alliance mmm PSM avait remporté tous les sièges contestés dans le pays, une école unique au monde dans une démocratie multipartite librement contestée. C’est certainement grossier d’assumer son premier poste de premier ministre. Cependant, à la suite de certaines diver- gences idéologiques au sein de l’Alliance, il fonde son propre parti, le mouvement socialiste Militant, en bas du MSM le 8 avril 1983, avec un fils comme symbole évocateur. Il se présente aux élections générales du 21 août 1983 dans la circonscription numéro sept, sous la bannière de l’Alliance du parti travailliste MSM, et est élu deuxième député. L’Alliance remporte les élections et SAJ est une nouvelle fois nommé Premier ministre, poste qu’il occupera pendant les 12 années suivantes. SAJ s’est donc présenté aux deux élections générales successives de 1987 et 1991 dans sa circonscription habituelle, sous la bannière de l’Alliance du parti travailliste MSM et de l’Alliance MSM mmm, respectivement, et a été élu premier membre lors des deux élections. C’est le leadership visionnaire, audacieux et discipliné de SAJ qui a permis de sauver l’économie en déclin dont il a hérité en 1982 et de ranimer l’espoir déclinant de toute la nation. En créant un environnement propice au leadership économique, à la loi, à l’ordre et à la discipline, SAJ a donné confiance à tous les entrepreneurs mauriciens, grands et petits, dans leur capacité à faire avancer le pays. Et cette confiance, projetée dans le monde entier, a attiré des investisseurs internationaux qui ont participé à sa réalisation. Sous sa direction avisée, l’île Maurice a fait d’énormes progrès dans son développement économique, sortant des centaines de milliers de personnes de la pauvreté et rétablissant les fondamentaux économiques, qui étaient dans la zone rouge depuis longtemps. La période postérieure à 1983 marque le début d’une ère où l’île Maurice est passée d’une économie pauvre basée sur la monoculture à l’un des pays relativement les plus riches d’Afrique. Le succès des politiques gouver- nementales a été reconnu et salué non seulement par la population locale, mais aussi par les organisations internationales et les institutions financières. A tel point qu’il gagne sur la route, l’attribut hautement mérité et méritoire de Père du miracle économique mauricien. l’une des caractéristiques les plus fortes de SAJ était sa croyance passionnée en son pays à Maurice en tant qu’état nation indépendant, se libérant des rênes coloniales et prenant en charge son propre destin. il a traduit cette passion en dirigeant le processus qui a fait de Maurice une république. Ainsi, on se souviendra également de vous comme l’architecte de la section des actes du pays au statut de République en vous faisant le champion de la promul- gation de la Constitution of Mauritius Amendment Act 1991, qui a ouvert la voie à la transformation de Maurice en république, avec le président comme chef de l’État. Il s’agissait en effet d’une autre étape importante dans le développement constitutionnel de notre pays. Le 12 mars 1992, l’île Maurice accédait au statut de république, une transition historique qui porte l’empreinte indélébile de SAJ.

SAJ s’est également présenté comme candidat aux élections générales de 1995 dans la circonscription numéro sept, sous la bannière de l’Alliance MSM RMM. Mais il n’a pas été réélu. Cependant, malgré cette lourde défaite électorale, la seule de toutes les élections générales, SAJ, en vrai démocrate, a reconnu la défaite rapidement et élégamment tout en gardant son calme, sa dignité et son sang-froid. Il a été magnanime dans la victoire, et gracieux dans la défaite. C’est là la marque d’un grand homme d’État. Il s’est présenté aux élections générales sous la bannière de l’Alliance MSM mmm, et a été élu premier membre de la circonscription numéro sept à l’Assemblée nationale. Il est à nouveau nommé Premier ministre. Ce n’est pas un secret que SAJ aurait eu un faible pour Rodrigues. Et c’est sous son mandat de Premier ministre qu’en 2001, l’île s’est démocratisée en accédant à un statut d’autonomie au sein de la République, avec sa propre assemblée régionale et un Conseil exécutif.

Paul Raymond Berenger, a aussi fait part de quelque mots pour honorer son ancien collègue

« Il nous a quitté jeudi dernier, c’est une page de notre histoire qui s’est tourné, il a rejoint toute une génération de personna- lités politique comme Sir Seewoosagur Ramgoolam, Sir Gaetan Duval, Sir Abdool Razack Mohamed, Sir Veerasamy Ringadoo, Sir Basdeo Bissoondoyal, Sir Satcam Boolell. Il a profondément marqué notre histoire politique récente, il a été élu pour la première fois au parlement aux élections générales en 1963, il participa en 1965 au conférence historique de 1965 de Lancaster House où se décida l’indépendance du pays. De 1971 à 1983, il fut avec nous au MMM tout au long de 1972. Il resta pour garder vivant les liens entre les détenues de l’état d’urgence et l’état extérieur. Nous avons vécu ensemble de grands moments, comme nous avons travaillé ensemble pour faire de Maurice une république, pour donner à Rodrigues son autonomie et pour commencer le combat pour notre souveraineté sur les Chagos. En ce moment de douleur et de tristesse, je présente toute mes pensées à sa fille et son fils mais surtout à Lady Sarojini Juganuth. »