April 20, 2024
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Tentative de propulser un haut cadre dans le « driving seat »de la GRA

Hippisme- Pour qui roulent certains ?

Selon des sources dignes de foi, des lobbys d’un organisme privé, lié à la gestion des courses interviendraient à la force de la cravache pour qu’un membre influent de la GRA (Gaming Regulatory Authority) soit propulsé dans le « driving seat » de cette instance. À quelles fins ? Tout laisse croire que cette tentative s’inscrive dans une stratégie visant à exercer un contrôle sans faille de cette institution gouvernementale, dont l’une des vocations est de veiller à ce que les courses se déroulent dans la transparence et la droiture. Ceux qui prétendent pouvoir réduire la GRA à un jouet entre leurs mains ont toutes les chances de voir leur sinistre manœuvre s’éteindre dans l’échec. C’est méconnaître la volonté de Pravind Jugnauth et de son gouvernement de combattre la corruption, la fraude et les tricheries que de penser qu’on puisse prendre les structures mises en place pour des tigres sans dents et qu’on puisse en faire un usage dénaturé. La GRA a pris les taureaux par les cornes depuis 2014 et sa rigueur et sa constance ont servi de bouclier impénétrable. Ce n’est pas au moment où un nouveau ministre des Finances prend les rênes qu’une telle basse entreprise pourrait réussir.

Dans le passé, les agissements d’un ministre de tutelle pouvaient faire aboutir des mesures favorisant certaines organisations bancales du secteur privé. Mais, cette époque est révolue. Le ministre en question fut même « tagged » de « l’homme du secteur privé », tant ses largesses et actes de générosité sentaient une odeur de protectionnisme exceptionnelle. Avec le
nouveau ministre des Finances K. Padiachy à la barre et un P.M qui veille au grain, les chances que les tentatives de l’organisme concerné réussissent dans sa sombre besogne sont nulles ou presque. Il n’en demeure pas moins que les émissaires crapahutent jour et nuit. Une vigilance sans relâche doit absolument être de mise.

Dans le sillage de cette affaire, laquelle fait jaser dans le monde hippique au terme d’une saison qui a ressemblé aux autres (peut-être pire dans certains cas), il est de bon ton d’évoquer l’état des lieux au Champ de Mars. La première interrogation qui saute à l’esprit est ceci : Le salut des courses hippiques à Maurice est-il au cœur de la mission de ceux qui président aux destinées des courses hippiques à Maurice? Cette épineuse question reste toujours d’actualité, depuis des décennies, sans qu’il y ait une clarification dans l’intérêt public. L’espoir de voir un jour un organisme qui agit dans la transparence relève encore de la chimère. À l’allure où vont les choses, le décalage entre les discours et les actes s’accentue à tel point que nous nous demandons si une vigoureuse prise en charge de la situation de la part du gouvernement ne serait pas le coup de semonce qui assainirait les courses à Maurice.

Les courses n’ont jamais eu bonne presse et on vous balance souvent en forme de boutade le fait que le Champ de Mars est l’un des rares hippodromes dans un régime démocratique où un mulet peut battre un étalon. Comme pour affirmer que le nivellement par le bas et les combines sont légion.

Pour une raison valide, l’état-major des courses vous juge d’après ce qu’il est lui-même, quand vous critiquez pour le bien-être des passionnés. En haut lieu de l’hippisme, on vous traverse de son regard comme une vitre sale. Mais, il est toujours d’actualité pour le pouvoir, des observateurs neutres, des experts en la chose hippique et les turfistes eux-mêmes de se poser cette question : Pour qui roule le MTC, sinon qu’il doit œuvrer dans l’intérêt des turfistes ? Il semblerait qu’aux courses à Maurice, c’est l’art du possible mais seulement quand c’est nécessaire pour des intérêts spécifiques. On est loin de l’idée popularisée pour des courses propres totalement. Qui n’avance pas recule. En cette matière, le MTC a échoué et le week-end international tronqué, raté même, épitomise une saison 2019 en dents de scie. Pourquoi avoir maintenu au programme cette affiche alors qu’il n’y avait rien de niveau international, avec la plupart des jockeys ne figurant même pas dans le classement des 5 premiers de leur pays ? N’ayant pu attirer des cravaches de renom, le MTC aurait dû annuler ce Week-end, qui ressemblait à tout sauf un digne de ce nom. Malheureusement, il y a certains qui s’entêtent à pratiquer la politique de l’autruche, allant même jusqu’à insulter l’intelligence des mordus des courses… et par extension les décideurs politiques, avec un week-end de simulacre, de mise en scène trompeuse. Personne n’avalerait une telle couleuvre.

Le sérieux d’une organisation des courses est d’avoir des idées en avance sur les autres et de parer à tout drame. Depuis longtemps, tout le monde a compris que la vieille cuvette du Champ de Mars est dépassée et la courte ligne droite de la piste ne correspond plus aux normes et aux conditions de courses propres et de qualité. Au lieu de tergiverser et de se morfondre chaque saison, dans les pertes financières qui ne cesseraient de s’accumuler, le MTC aurait beaucoup gagné (et le public avec) en activant le projet d’un nouvel et grand hippodrome. Les courses se meurent et ce n’est pas à coup de journées additionnelles qu’on viendrait à bout d’une problématique qui a pris la forme d’une hémorragie.

Il est un fait implacable que ceux qui tentent d’influer sur la GRA, sont des esprits ne voyant pas plus loin que des intérêts personnels. Et là, les autorités politiques doivent monter en première ligne pour exiger un cahier des charges, pour une refonte totale des courses. Et, cela doit commencer par l’érection d’un hippodrome à la dimension de ce que les courses saines méritent. Sinon, on continuera à infliger aux pauvres turfistes ce supplice de la politique du crabe : un pas en avant pour deux pas en arrière.

Tant qu’on tournera en rond sur les quelques 1300 mètres du CdM, on se voilera la face et le jour (qui n’est pas loin) où tout s’écroulera, il sera non seulement trop tard mais tous les tenants et aboutissants seront tenus pour complices et responsables d’un effondrement qui se profile à l’horizon depuis des années.