March 25, 2025
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À l’Université de Maurice – Une étudiante en droit issue d’un autre établissement local se dit victime de discrimination et d’injustice 

Une étudiante en LLB (Hons) d’une institution tertiaire locale allègue avoir été victime de discrimination et d’injustice à l’Université de Maurice (UOM). En effet, elle accuse l’UOM de se livrer à des pratiques discriminatoires et déloyales à l’égard des étudiants qui ont effectué leur LLB (Hons) dans des universités autres que l’UOM, en ce qui concerne le Law Practitioners Vocational Course (LPVC).

« J’ai complété mon LLB (Hons) dans un établissement tertiaire local et j’ai obtenu mes notes finales pour tous les semestres, y compris le dernier semestre, à l’exception des résultats de la thèse, qui seront publiés fin janvier 2024. J’ai postulé au cours LPVC le 24 septembre 2023 et j’ai reçu un « Offer of Seat » le 26 octobre 2023 », explique la jeune étudiante. Cette dernière a alors réglé les « Tuition Fees », à hauteur de Rs 106 100 et s’est rendue à Réduit pour compléter son inscription au LPVC. Selon les dires de l’étudiante, elle avait, dès le début de l’application et puis pendant l’enregistrement, informé les officiers concernés qu’elle n’avait pas encore reçu les résultats de sa thèse. Pendant l’enregistrement, un officier de l’Admission Office de l’UOM l’avait informé que cela ne va nullement affecter son inscription. Toutefois, elle a été conseillée de déposer les résultats de sa dissertation dans le plus bref délai après sa publication. 

Pendant l’enregistrement et l’application pour le LPVC, l’étudiante en question avait soumis à l’UOM un « Testimonial », témoignant de ses résultats finals pour tous les modules sauf pour la thèse. Le « Testimonial » avait été remis per l’Exams Unit de l’établissement où elle étudiait portant sa lettre d’en-tête, la signature du directeur de l’Exam Unit et le cachet de l’Université.  Selon l’étudiante, dans le « Testimonial », il est clairement stipulé que les résultats de la thèse sont toujours attendus. « On m’a également donné un CPA provisoire, car il a été calculé sur 28 modules au lieu de 29. Malgré l’absence de résultats de ma thèse, mes notes et CPA se situent déjà dans la fourchette requise pour que j’obtienne une mention très bien (First Class) », avance la plaignante. 

L’étudiante affirme également avoir contacté la CVLE pour savoir si elle pouvait s’inscrire pour le LPVC même sans avoir encore reçu les résultats de sa thèse. La réponse obtenue était qu’elle pouvait le faire à condition de soumettre les résultats de sa thèse dès qu’elle les recevrait.

L’étudiante a mis en lumière une problématique majeure concernant le traitement différencié entre les étudiants de l’UOM et ceux d’autres établissements locaux. D’après ses dires, les étudiants de l’UOM qui se sont inscrits au LPVC n’ont pas encore reçu leurs résultats définitifs du dernier semestre, y compris ceux de leurs thèses et d’autres modules. Malgré cela, ces étudiants de l’UOM peuvent demeurer dans le programme, poursuivre leurs cours sans risquer la révocation de leur inscription et sont même autorisés à prendre part aux examens du barreau en 2024. Cette situation laisse planer un doute sur leur éligibilité pour le LPVC. De surcroît, ces étudiants n’ont pas encore réglé les frais de scolarité de Rs 106 100, habituellement requis avant le début des cours.

L’étudiante a aussi cité des incidents de l’année précédente où des étudiants s’étaient inscrits en ligne pour le LPVC sans avoir encore reçu leurs résultats définitifs. Quand ces résultats ont finalement été reçus, ils avaient obtenu une mention « Third Class », ce qui les rend inéligibles pour le LPVC. En autorisant la participation de leurs étudiants aux examens dans cette situation, l’UOM prend un risque considérable. « Si l’UOM est prête à prendre de tels risques pour ses propres élèves, pourquoi ne pas envisager la même approche pour les étudiants venant d’autres universités ? » s’indigne l’étudiante.

Malgré ses multiples efforts pour trouver une résolution équitable, l’étudiante a rencontré plusieurs obstacles. L’UOM ne voulait pas fournir de communication officielle écrite concernant la révocation de son inscription. De plus, l’université a refusé de l’ajouter au « Common Mail » de la classe et de lui donner accès à leur plateforme étudiante contenant les documents nécessaires pour suivre les cours. Cette situation rend difficile sa présence en classe, essentielle puisque pour passer les examens du barreau, une présence en classe de 80% est obligatoire. Elle a également exprimé des préoccupations financières, notamment les coûts de transport en bus pour se rendre aux cours. Bien qu’elle ait soumis cette situation au Council for Vocational and Legal Education (CVLE) pour examen, l’étudiante affirme que le CVLE aurait refusé d’intervenir, laissant ainsi l’affaire entre les mains de l’UOM.

À noter que dans le passé, la même étudiante avait également attiré l’attention sur des expériences de discrimination présumée lors de sa tentative précédente de candidature à l’UOM pour son LLB (Hons), qui a donné lieu à une plainte déposée auprès de l’Equal Opportunities Commission (EOC).

“La disparité de traitement entre les étudiants de l’UOM et les autres institutions est un clair exemple de double standard”

Vous alléguez que l’UOM favorise des pratiques discriminatoires. Pouvez-vous élaborer sur les pratiques discriminatoires que vous avez rencontrées lors de votre interaction avec l’UOM ?

La discrimination que j’ai subie était largement liée à un traitement discriminatoire basé sur l’université où les étudiants ont obtenu leur LLB (Hons). Les étudiants, comme moi, issus d’universités autres que l’UOM, étaient confrontés à des exigences injustes concernant la publication des résultats, tandis que ceux de l’UOM semblaient bénéficier d’un traitement préférentiel malgré des circonstances plus graves.

Dans vos interactions avec le CVLE, quelles étaient vos attentes et comment cela s’est-il déroulé ?

Ma première interaction avec le CVLE visait à obtenir des conseils et une intervention concernant le traitement injuste de l’UOM. Cependant, la réponse du CVLE est apparue passive car ils ont choisi de ne pas intervenir dans l’affaire, laissant la résolution entre les mains de l’UOM, ce qui a compliqué la recherche d’une solution. Dans le passé, le “Final Report of the Committee on the Reform on Legal Education for Law Practitioners” avait recommandé que les cours du barreau soient dispensés par l’IJLS plutôt que par l’UOM.

Pouvez-vous fournir plus d’informations sur la façon dont les étudiants de l’UOM et les « outsiders » concernant les résultats en attente ont été traités ?

Il est devenu évident que les étudiants de l’UOM avec des résultats en attente étaient autorisés à continuer à rester dans le programme, tandis que les étudiants d’autres institutions se voyaient révoquer leur inscription d’une manière injuste. Cette disparité de traitement met en évidence un « Double Standard » clair.

Le délai imposé par l’UOM pour la soumission de vos résultats de dissertation semble être un point de contention crucial. Comment ce délai a-t-il été communiqué et comment cela a-t-il affecté votre situation ?

À l’origine, aucune date limite précise n’avait été spécifiée pour la remise des résultats lors du processus d’application ou d’inscription au LPVC. Cependant, l’UOM a par la suite imposé une date limite irréaliste au 8 janvier 2023, après que j’ai mentionné ma volonté d’entreprendre des démarches légales contre eux pour le traitement discriminatoire entre les étudiants de l’UOM et ceux d’autres universités, créant ainsi un désavantage injuste pour des étudiants comme moi, surtout compte tenu de l’incertitude entourant la publication des résultats de la dissertation. De plus, l’UOM a fait tout son possible pour que leurs élèves reçoivent leurs résultats le plus tôt possible afin d’éviter que cela ne devienne public. Maintenant, ils ont avancé la date limite au 8 décembre, car ils pensent être en mesure de fournir les résultats cette semaine. « They are moving the goalpost ! ».  

Quelles mesures avez-vous prises pour aborder et rectifier cette situation ?

J’ai exploré différentes voies pour parvenir à une solution équitable et juste. J’ai contacté le CVLE, dialogué directement avec les responsables de l’UOM et fourni la documentation demandée pour étayer ma situation. Ce qui m’a le plus troublé, c’est lorsque j’ai tenté de discuter avec l’Officer in Charge : elle m’a menacé en disant qu’elle prendrait très mal le fait que je révèle les pratiques discriminatoires de l’UOM. Elle a souligné que mon refus de garder le silence face à cette situation injuste pourrait aggraver mon cas. Suite à cela, j’ai récemment consulté un avocat pour entamer une procédure légale à l’encontre de l’UOM.

Étant donnée la gravité de cette situation, comment envisagez-vous une solution favorable à cette affaire ?

Idéalement, une solution favorable impliquerait que l’UOM reconsidère sa décision de révoquer les inscriptions, permettant aux étudiants affectés un accès équitable au LPVC. De plus, une extension du délai de soumission des résultats de la dissertation apporterait un soulagement nécessaire et une équité dans ce processus.

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