April 20, 2024
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Analyse: Intelligence artificielle…l’enfer du décor

Depuis ces derniers temps, la thématique de l’intelligence artificielle fait l’actualité avec un véritable engouement de certains professionnels engagés dans des secteurs précis, notamment la communication, la banque et la finance et l’externalisation entre autres. Tout le monde passe de son discours euphorique, ne voyant que le bénéfice à l’intelligence artificielle (IA). Dans la communication c’est l’extase totale, les communicateurs auront bien peu d’effort à faire pour écrire leurs communications ! Et pourtant, le décor a son enfer parce qu’à la fin de cette logique dans laquelle certains se sont engagés, il y a un véritable danger pour les emplois. Dans un avenir immédiat, les scientifiques ont appelé à l’arrêt du développement de l’intelligence artificielle, compte tenu de ses dangers potentiels.

ChatGPT

Depuis un certain temps, c’est l’application ChatGP T qui provoque une véritable folie. Chat GPT continue de forcer les gens à parler de lui. Si les prouesses de ce nouvel agent conversationnel utilisant l’intelligence artificielle concentrent l’attention d’un certain public, les coulisses de son design restent moins brillantes. Loin des bureaux californiens où est implantée Open AI, la start-up à l’origine de l’outil, une main-d’œuvre peu rémunérée aux conditions de travail difficile œuvre dans l’ombre pour limiter les dérapages du chat box, vient de révéler une enquête du Time. Le principe de ChatGPT est simple : le principe est de poser une question ou d’écrire une commande, à laquelle une intelligence artificielle apporte une réponse précise et articulée. Lancée en novembre 2022, la boîte de clavardage a été utilisée par plus d’un million d’utilisateurs. Dans l’ensemble, l’IA pose trois grands enjeux : l’éthique, y compris l’utilisation de drones militaires. Les armées expliquent qu’il y a toujours un homme derrière une décision de faire feu, mais il n’y a aucune barrière technologique qui empêche un drone meurtrier d’être autonome. Cela nous amène à nous demander jusqu’où ira l’intelligence artificielle. Comment établir des codes de déontologie et quelle est la responsabilité des Etats et des sociétés qui les produisent?

Rapport travailleur/robot

Nous savons que le gouvernement et certains professionnels veulent des investissements dans les études de codage, alors c’est tout de même pertinent. Le deuxième sujet malheur est le rapport travailleur/robot. Le secteur bancaire étranger en souffre énormément. Récemment, l’Union des Banques Suisses (UBS), a annoncé qu’elle pourrait supprimer 30 000 emplois dans les années à venir en raison des avancées technologiques dont l’intelligence artificielle pour la gestion de placements par exemple. Il y aura également de la création d’emplois, bien entendu. Est-ce qu’elles seront suffisantes pour compenser les pertes? La question est de savoir s’il est possible d’organiser nos entreprises, de créer nos systèmes politiques et économiques de façon à ce que l’intelligence artificielle profite à la société. Le troisième défi est la distribution des richesses qui résultent de cette valeur ajoutée… Quand on voit la capitalisation boursière des entreprises du numérique comme Google ou Amazon, on se dire que cette nouvelle économie, qui pourrait être extrêmement redistributive, ne bénéficie qu’à un petit nombre.

Le bébé avec le bain

Cependant, nous devons faire attention à ne pas jeter le bébé avec le bain, parce que l’intelligence artificielle irrigue déjà nos vies. Lorsque nous regardons les fils de nouvelles de nos réseaux sociaux préférés, ce que nous voyons a été choisi par une IA. De même, Netflix et les entreprises de musique en ligne proposent une sélection qui fera appel à l’analyse de consommation des films, des séries et de la musique. Quand on prend une photo d’un plat au restaurant pour l’envoyer à nos amis, notre appareil s’adapte tout seul pour nous proposer le monde qui rendra le mieux, toujours grâce à l’IA. Nous pourrions multiplier les exemples qui prouvent que celui-ci est non seulement des robots et des voitures autonomes. Elle est déjà en train de transformer notre quotidien – les retraits bancaires et les cartes de paiement presque partout aujourd’hui – nos activités, et ce n’est que le début. Plus qu’une niche scientifique, elle constitue donc un enjeu social.

Machines

Selon l’UNESCO, l’intelligence artificielle permet aux appareils d’interagir naturellement avec les étudiants, les données et les environnements. Cela créerait des interactions plus intuitives qui accroîtraient ce que les humains ou les machines peuvent faire par leurs propres moyens.  Mais il est également capable de comprendre les contextes, de reconnaître les émotions, les visages, les sons et l’écriture manuscrite. Enfin, elle peut analyser de grandes quantités de données collectées auprès de chaque élève… Mais, cette interaction ne peut se réaliser que si l’élève a été familiarisé depuis son jeune âge avec les formes de communication dites ‘intelligentes’, la forme la plus connue reste le smartphone. Toutefois, à l’heure actuelle, une vaste majorité de nos jeunes utilisent encore leur téléphone intelligent de façon très superficielle. Aller au-delà de l’apprentissage en ligne dans sa forme actuelle nécessite également d’autres exigences parce que chaque étudiant est différent avec son propre rythme d’apprentissage. Compte tenu de la diversité des élèves, l’adaptation de son enseignement et de son action éducative à la diversité des élèves est une compétence attendue des professeurs. Ceux-ci ne sont pas toujours faciles à appliquer dans un contexte d’hétérogénéité de classe.

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