April 19, 2024
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Opinion

communauté musulmane :

Chaque élection générale vient avec son lot de revendications, de bilans et de promesses. Il n’est un secret pour personne que c’est le moment propice où tous, politiciens comme partisans, montent au créneau pour faire de la surenchère. La communauté musulmane, dont l’apport à chaque élection est considérable et de fait, très convoité par tous les partis politiques traditionnels, n’échappe pas à ce « mercato ». Cependant en 2019, elle ne doit pas se leurrer.

Si on a toujours fait croire aux musulmans de Maurice que, c’est sous l’ère Jugnauth qu’ils ont été soi-disant ostracisés, c’est le plus grand mensonge, et s’ils l’ont gobé, ils se fourrent le doigt dans l’oeil. En vérité, sous ses airs et ses discours de rassembleur, Navin Ramgoolam a toujours pris cette communauté pour le valet de service, pour ne pas dire une poire et s’est chichement payé d’eux, mais avec une telle classe diabolique qu’il les a obnubilés.

Mais permettez que je vous rafraichisse la mémoire. À Vallée Pitot en 2010, Navin Ramgoolam annonce en grande pompe qu’il va ouvrir une ambassade en Arabie Saoudite. Il est acclamé tel un calife par tous les aspirant-pèlerins assistant à ce meeting sous un chapiteau acquis à sa cause. À sa droite se tient Rashid Beebeejaun, Vice Premier Ministre et numéro deux du gouvernement, mais un DPM (à vrai dire impassible, sachant fort bien que c’était un subterfuge), parce qu’il n’y a que Navin et personne d’autre, mis à part Madame ou KONE KI MWA, qui commande au parti travailliste. Vu !

Cependant, après sa réélection, dans les coulisses du pouvoir, il aurait rejeté le dossier qu’avait soigneusement préparé son ministre des Affaires Etrangères d’alors qui veut faire avancer le dossier d’ouverture d’une chancellerie en Arabie Saoudite. Comme le témoignera un parlementaire exemplaire, qui aujourd’hui a pris ses distances de la politique pour s’occuper de sa santé, mais aussi parce qu’il a eu assez du mépris et du jeu répugnant de Navin Ramgoolam envers ses ministres, députés, électeurs et toute la population.

Ce même Navin Ramgoolam, défendu dans tous ces déboires avec les autorités par un brillant avocat dont l’appel du Muezzin lui était dérangeant, a également été entendu, lors de ces tristes épisodes, qui auraient pu avoir mis en péril l’unité nationale du pays, admonestant les forces de l’ordre à ne pas hésiter à mettre sous les verrous, tous ceux qui oseraient manifester contre le décret de son homme de loi bienveillant, pour l’abolition de l’appel à la prière par haut-parleurs. L’ancien commissaire de police Gopalsingh n’était pas d’accord à employer cet instrument de répression. Dans la pire des situations, on n’a pas entendu Jugnauth Mentor, pourtant réputé pour ses envolées corrosives, donner de tels ordres à l’encontre des musulmans et surtout sur un sujet aussi Pourtant Navin, l’homme au sourire lénifiant mais au double jeu machiavélique l’aurait fait et ça il ne faut pas l’oublier.

Navin Ramgoolam est sauf un rassembleur. Ceux qui l’ont côtoyé de près, à l’instar de Reza, du Dr Beebeejaun et d’autres qui veulent garder pour l’instant l’anonymat, vous diront qu’il n’a jamais eu d’affinité particulière pour la communauté musulmane et les faits sont là pour démontrer que c’est sous l’ère des Jugnauth par exemple, qu’il y a eu plus de nominations de fonctionnaires musulmans à des postes de responsabilité, alors qu’on aurait pu penser que c’est l’inverse qui serait vrai. Donc, il faut arrêter avec ce mensonge, ces balivernes selon lesquelles les musulmans étaient mieux lotis sous Navin Ramgoolam. Il n’a pas ouvert d’Ambassade en Arabie parce que c’était le cadet de ces soucis, pas plus qu’il n’a oeuvré pour un rabais sur le billet du Hajj. Il n’a pas non plus octroyé le droit d’atterrissage à Saudi Airlines à Maurice, pas plus qu’il n’était intéressé à développer une diplomatie économique dynamique avec certains pays du Golfe.

Mis à part ça, il malmenait particulièrement son numéro deux et vice-Premier ministre, issu de la communauté musulmane, mais également tous les autres ministres qui n’étaient que des souffre-douleurs sur lesquels il déversait toute sa bile. Et Dieu sait qu’il en avait, avec tout ce qu’il ingurgitait, comme le montre cette vidéo épique de lui dansant le sega au Diplomatic Garden tout en invitant une « party animal » to « join him in his binge drinking » « Bwar ene tigit ta… kifer to pa le bwar ? » l’entend-t-on proposer a la jeune invitée.

Qui ne se rappelle pas encore cet épisode où à cause du fils de Nandini Soornack, Shakeel Mohamed s’en est pris plein la gueule (lui qui sait pourtant gueuler haut et fort), parce qu’il avait osé rappeler au fils de la sirène que son parking de ministre du travail n’était pas un parking de taxi public. Le « tasbih » d’invectives à son encontre, d’un Navin Ramgoolam rugissant en dit long sur son éthique, ses intérêts et ses fantaisies, qui transcendent le respect qu’il est censé incarner, surtout en tant que maçon intronisé.

Communauté musulmane, Navin Ramgoolam a tout, sauf votre intérêt à coeur. Après votre vote, il vous enverra choir et manger les pissenlits par la racine. Une fois n’est pas coutume, mais s’agissant de Navin Ramgoolam, il vous est conseillé de ne pas vous voiler la face. Assez d’être aussi naïf pour se laisser berner.

Nous ne parlerons pas de génie malfaisant, mais son ‘mal-vouloir’ s’apparente à cet instinct à trois têtes. Quand il ne manifeste pas son ingratitude, il tient de fausses promesses. Entre ces deux postulats, il y a cette propension à la servilité des autres, vérifiée dans ce fait qui est de jeter à la poubelle le kleenex (ici le fidèle aveuglé), après usage. Toutefois, il lui faudra compter avec cette affirmation selon laquelle tout finit par être sanctionné dans la vie.
Raschid Meerun