March 29, 2024
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Conférence des Nations unies (UNCTAD 15) – Le ministre Ganoo plaide pour une solidarité et un engagement inclusif face à la crise de la COVID-19

Dans le contexte de la nouvelle normalité qui résulte de la pandémie de la COVID-19, nos liens communs, de solidarité, de fraternité et d’humanité sont mis à rude épreuve comme jamais auparavant. En effet, c’est le moins que l’on puisse dire avec la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement, commu- nément appelé UNCTAD 15 où l’occasion a été donnée aux participants pour envoyer un message en ce sens pour travailler de concert, comme un seul peuple.

Ce fut aussi le message hier de ministre des Transports et du Métro léger, ministre des Affaires étrangères, de l›Intégration régionale et du Commerce international, Alan Ganoo, qui est intervenu lors de cette conférence sous l’égide des Nations unies depuis son ministère, à Port-Louis. Cette conférence qui est à sa 15e session cette année est un événement planétaire qui s’est tenue virtuellement du 3 au 7 octobre dernier, entre la Barbade et Genève sous le thème « De l’inégalité et de la vulnérabilité à la prospérité pour tous ».

Il faut savoir que l’UNCTAD 15 réunit des chefs d’État et des gouvernements, des ministres et d’autres acteurs qui sont aux premiers plans du monde des affaires, de la société civile et du monde universitaire. Cette conférence a pour mission d’aborder les questions de commerce mondial et de développement économique. Cette année l’UNCTAD 15 a traité dans les moindres détails la pandémie de COVID-19 et de la capacité des pays en développement et des pays les moins avancés à réagir et à se remettre de la pandémie.

« Tout en créant le chaos, la pandémie de la Covid-19 a également mis en exergue les déficiences systé- miques présentes dans notre système multilatéral, que ce soit en matière de commerce et de développement, de finance international, d’investis- sement, de coopération et de transfert de technologie. Elle a également mis en évidence notre manque de cohérence et de coordination dans la lutte contre la pandémie et d’autres catastrophes, notamment les effets du changement climatique », a soutenu avec force le ministre Alain Ganoo, lors de son intervention.

Le ministre mauricien a observé que plus de 255 millions d’emplois ont été supprimés dans les pays en développement rien que l’année dernière seulement, sans compter ceux en Afrique. « La perte de revenus de 220 milliards de dollars pour les pays en développement signifie que 95 millions de personnes ont rejoint les rangs de l’extrême pauvreté et que 207 millions seront poussées aux limites de l’extrême pauvreté d’ici 2030 », a-t-il aussi fait remarquer face à son auditoire.

Parlant des petites économies comme l’île Maurice, le ministre Ganoo a indiqué qu’elles disposent de moins d’espace politique et de possibilités de déploiement, ajoutant qu’à Maurice, la contribution du secteur du tourisme au PIB est de 25 %. « Avec la fermeture forcée des frontières, le secteur a régressé de 90 % et le PIB en 2020 s’est contracté de 15 %, avec un déficit de la balance des paiements pour la première fois depuis des décennies », a-t-il indiqué. Il a aussi reconnu que le gouvernement a rapidement réagi en proposant un programme d’aide salariale ainsi qu’un soutien pour stabiliser le coût des produits de base.

À la lumière de la crise, le ministre des affaires étrangères a formulé une série de recommandations à prendre en compte lors de la 15e UNCTAD. Ces recommandations sont les suivantes La UNCTAD doit entreprendre une évaluation complète de l’impact économique et social de la pandémie de COVID-19, et faire des recommandations concrètes et des solutions globales pour répondre à la crise.

L’Agenda 2030 doit être retra- vaillé à la lumière des nouveaux défis et la question de la cohésion entre les institutions mondiales doit être abordée en amont au sein du système des Nations unies.

Les stratégies de financement innovantes doivent être repensées, car le déficit de financement pour atteindre les ODD sera exacerbé. Le financement public des pays en développement est soumis à des pressions extrêmes et la question des ressources budgétaires pour la relance doit être abordée.

La UNCTAD doit être impliquée dans les discussions actuelles sur l’alerte précoce et l’urgence, que ce soit pour les pandémies ou d’autres catastrophes ayant une incidence catastrophique sur le commerce et le développement des pays en dévelop- pement. Le cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes pour les pays vulnérables doit être revu.

La question des chaînes d’appro- visionnement mondiales et de la logistique doit également être reconsidérée, notamment en ce qui concerne l’escalade du coût du fret maritime et les services irréguliers des grandes compagnies maritimes. La UNCTAD peut prendre l’initiative d’évaluer le problème et de proposer des solutions viables pour faire face à la situation. Nécessité d’un accord sur la dérogation à l’accord ADPIC pour accélérer la production de vaccins. Un fonds de solidarité international COVID-19, avec des contributions volontaires, doit être mis en place pour soutenir la reprise dans les pays les plus touchés.

Eu égard de son statut de conférence majeure des Nations unies dans le cadre de la « décennie d’action » pour la réalisation des objectifs de développement durable, la Confé- rence ministérielle aborde les besoins massifs non satisfaits en matière de commerce, de financement, d’investissement et de technologie des pays en développement qui luttent face aux défis de la COVID-19.

Rappelons que l’UNCTAD est un organe intergouvernemental permanent créé par l’Assemblée générale des Nations unies en 1964. Son siège est situé à Genève, en Suisse, et elle dispose de bureaux à New York et à Addis-Abeba.