March 29, 2024
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Face à la marée noire – Une nécessité de revoir le National Oil Spill Contingency Plan

La nécessité d’une révision du National Oil Spill Contingency Plan (NOSCP) afin de définir clairement les rôles, les responsabilités et les actions des parties prenantes avant, pendant et après liées aux déversements d’hydrocarbures a été soulignée par le vice-Premier ministre, ministre des Collectivités locales et de la Gestion des risques de catastrophes, Dr Mohammad Anwar Husnoo, lors de la Private Notice Question du Leader de l’Opposition mardi dernier à l’Assemblée Nationale.

Le vice-Premier ministre et ministre des collectivités locales répondait à la question de Xavier Luc Duval sur les recommandations faites par le National Disaster Risk Reduction and Management Centre (NDRRMC), suite au naufrage du MV Wakashio en juillet 2020. Dans sa réponse Le Dr Husnoo a souligné que le NOSCP révisé devrait être basé sur des scénarios où un déversement d’hydrocarbures s’est déjà produit.

Rappelant que le NDRRMC jouait principalement un rôle de coordinateur dans les activités de réduction et de gestion des risques de catastrophes, le Dr Husnoo a insisté sur le fait que le ministère de l’Environnement et le directeur de la navigation étaient ceux qui avaient le mandat légal de gérer les catastrophes liées aux épaves de navires et aux déversements d’hydrocarbures. Il a souligné ce que les deux institutions devaient faire dans le cas du MV Wakashio en coordonnant la recherche et le déploiement des ressources et de la logistique disponibles auprès des autorités locales et d’autres agences.

Selon le vice-Premier ministre, les installations du Commandement national des opérations d’urgence (NEOC), établi au sein du NDRRMC, sont mises à disposition lorsque le ministère de l’Environnement active le NOSCP. Il a ainsi expliqué que le NEOC a été activé pendant 25 jours au total après l’échouement du MV Wakashio, tandis qu’un NEOC étendu, par le biais du poste de commandement mobile, a été déployé au Blue Bay Marine Park du 10 août au 24 août 2020. Depuis le 25 juillet 2020, 62 rapports de situation ainsi que des notes d’information quotidiennes ont été préparés et envoyés aux hauts responsables à 12 heures d’intervalle, a déclaré le Dr Husnoo. Il a ajouté que le NEOC a également apporté son soutien à l’arrivée, à la mise en quarantaine des cas de COVID-19 et au déploiement d’experts étrangers.

En outre, le vice-Premier ministre a énuméré les leçons apprises par le NDRRMC à la suite de l’incident de la marée noire. Il s’agit notamment de la nécessité d’harmoniser les dispositions légales, d’une plus grande convergence en termes de priorités entre le directeur de la navigation et le directeur de l’Environnement, de la pré-identification d’installations côtières appropriées dans le sud, l’ouest, l’est et le nord de l’île. Ceux-là serviront de centre de commandement pour la gestion des futures marées noires. Une étude approfondie sur la vulnérabilité de l’île Maurice, de Rodrigues, d’Agalega et de St Brandon aux déversements d’hydrocarbures en fonction des activités/routes maritimes sera effectuée. Des informations opportunes et cohérentes de la part d’un certain nombre de parties prenantes, le développement d’un plan d’action en cas de déversement d’hydrocarbures du NEOC et des exercices de simulation réguliers sur les déversements d’hydrocarbures seront aussi effectués afin que les parties prenantes comprennent mieux leurs rôles et responsabilités.

Le vice-Premier ministre a également parlé du rapport d’enquête préliminaire sur l’échouement du MV Wakashio, conformément à la loi sur la marine marchande et aux règlements 2017 sur la marine marchande (enquêtes préliminaires et enquêtes formelles sur les accidents de navigation), qui a été soumis le 27 août 2020. L’enquête préliminaire avait pour but d’enquêter sur les accidents maritimes et elle a formulé 21 recommandations pour améliorer la sécurité dans les eaux mauriciennes. Elle a révélé que la principale raison pour laquelle l’accident s’est produit était l’incapacité à surveiller en permanence la position du navire en raison de distractions sociales sur la passerelle, et qu’il s’agissait d’un manquement dans la mise en œuvre des procédures du système de gestion de la sécurité du navire pour maintenir une veille adéquate en mer.

Il est à noter que l’enquête de police est toujours en cours, de même que les travaux de la Cour d’enquête, établie pour enquêter et faire rapport, entre autres, sur les circonstances ayant conduit à l’échouement du MV Wakashio au large de la côte de Pointe d’Esny le 25 juillet 2020 et à la rupture de sa coque.