April 23, 2024
Hennessy Court 3rd floor Sir John Pope Hennessy street Port-Louis
Opinion

Gouvernement 1 – Opposition 0

Le titre de cet article reflète bien ce qui s’est passé sur la scène politique au cours des dernières quarante-huit heures. Ils sont sans doute nombreux à déchanter les Mauriciens qui s’attendaient à voir enfin un regroupement des forces d’opposition capable de contrer un gouvernement accusé, à tort ou à raison, de mille dérives. Cette implosion de la plateforme réunissant opposition parlementaire et extra parlementaire ont la sentait venir. C’est pourquoi nous écrivions il y a quelques temps déjà, et que nous le répétions hier encore, qu’il valait mieux être prudent et ne pas parler de dynamique de l’opposition malgré les échanges entre chefs de partis et conférences de presse conjointes.

L’ego des uns et des autres, ego surdimensionné pour certains, a fait capoter un bel élan de concorde politique qui aurait permis de revigorer la santé démocratique de notre pays. Le tsunami politique qu’on nous avait promis n’a finalement pas fait de victimes là où l’on s’attendait. Le gouvernement se frotte aujourd’hui les mains face à la bérézina de l’opposition. Avant d’essayer de comprendre les raisons de cet échec monumental des partis d’opposition force est de reconnaître qu’il y a eu des gâte sauces qui ont empêché la mayonnaise de prendre. A commencer par Nando Bodha qui, de manière très maladroite, a égratigné le Dr Navin Ramgoolam au point de susciter l’indignation des rouges alors qu’il ne représente que l’ombre de lui-même sur la scène politique.

La grenouille et l’apprenti sorcier

Quant à Roshi Badhain, ses prétentions de pouvoir faire cavalier seul aux prochaines élections générales, il a mis mal à l’aise tous les partis d’opposition représentés au Parlement. Le problème du leader du Reform Party c’est qu’il ressemble à la grenouille de la fable de La Fontaine qui veut se faire aussi gros que le bœuf alors qu’il a été incapable de retrouver son siège au Parlement lors de l’élection partielle de décembre 2017, à Quatre Bornes, et qu’il s’est fait battre à plate couture aux dernières élections générales à Beau Bassin/Petite Rivière.

Reste Bruno Laurette qui a voulu jouer à l’apprenti sorcier depuis le succès de la marche de protestation suivant le naufrage du Wakashio. Se sentant pousser des ailes, alors qu’il est un novice en politique, il a voulu se la jouer solo pour ce qu’il avait qualifié de «ma manifestation». Il s’est ainsi désolidarisé de son parti, Linion Pep Morisien, et son attitude a fini par irriter les autres dirigeants de ce parti. Rama Valayden et les autres membres de l’équipe dirigeante n’ont pas hésité à le lui reprocher publiquement et il a été contraint de démissionner. L’un des dirigeants du MPL s’est même permis de dire, à son sujet, «il nous a rendu un fier service en partant». C’est dire où en était les relations entre lui et les autres membres de ce parti.

Résultat des courses : plus aucune manifestation anti-Jugnauth à l’agenda et le gouvernement, jusque-là mal en point face aux critiques tous azimuts de l’opposition, se frotte les mains et ironise sur ceux qui ont été emportés par le tsunami dont avait parlé Sherry Singh après sa démission de Mauritius Telecom. Voilà une affaire qui aurait dû apporter du vent dans les voiles des partis de l’opposition mais qui au final les aura divisés plus qu’avant.

Leave a Reply

Your email address will not be published.