March 28, 2024
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Hippisme – En marge de la saison 2022 : MTCSL sans licence, ni hippodrome

Une journée de jeudi à la fois folle et à 100 à l’heure pour le monde hippique mauricien. La missive, tombée mercredi en début de soirée, d’une part, de la municipalité de Port-Louis qui reprend possession, illico presto, du Champ de Mars en mettant fin à l’accord de privilège qui la liait avec le Mauritius Turf Club. Puis, celle tombée plus tôt, toujours mercredi, de la Gaming Regulatory Autority qui annonce au président de la Mauritius Turf Club Sports and Leisure Ltd (MTCSL), Paul France Tennant, que les 25 conditions attachées à sa licence d’organisatrice des courses ne sont pas négociables. Ces évènements ont mis les différents «stakeholders» des courses, notamment les employés du MTC, qui ont été informés de l’incertitude concernant leurs prochains salaires, dans un état second.

La situation était telle que ce matin, les employés de l’administration, les palefreniers et les jardiniers du MTC se sont regroupés dans le parking du MTC pour manifester et réclamer une réunion avec la direction du club. Jean-Michel Giraud a quitté Rivière-Noire en quatrième vitesse, le président du MTC a rencontré, en groupe les employés pour leur annoncer une mauvaise nouvelle : leur salaire du mois d’avril n’est pas assuré, du moins pour le moment, a-t-il fait comprendre.

Sans licence et surtout sans hippodrome, le MTC se retrouve comme notre dodo national, soit un oiseau qui n’avait plus ses ailes pour voler. En effet, à l’heure où vous lisez ces lignes, le MTC n’a plus aucun droit sur l’hippodrome du Champ de Mars, en dépit du fait que les courses étaient organisées en ces lieux depuis 209 ans.

Le secrétaire exécutif de la ville de Port-Louis a rappelé dans sa lettre de rétrocession que le club de la rue Eugène Laurent n’avait pas (i) de licence pour organiser les courses de la GRA ; (ii) a sous-loué le Champ de Mars à une compagnie privée, la MTCSL pour organiser les courses, (iii) que le MTCSL a été l’organisateur des courses en 2021 et (iv) que la saison 2022 devait débuter le 23 avril et que le MTCSL avait refusé sa licence et les conditions attachées. De ce fait, ne détenant pas cette licence, la MTCSL n’est pas «legally entitled» pour organiser les courses.

Forte pression des employés et des jockeys

En conséquence, la MPL n’obtiendra aucun revenu du MTC et ne peut donc pas continuer à cautionner l’accord qui existait entre elle et le MTC signé dans une « Concession de Privilège ». À hier après-midi, l’information fait comprendre que c’est le ministère des Terres et du Logements qui a repris possession du Champ de Mars.

Il y a eu une réaction spontanée des employés du MTC, pour ne pas dire une forte pression, pour que les courses débutent une bonne fois pour toutes afin de sauver leur emploi. Les jockeys mauriciens sont également montés au créneau. Ils se sont regroupés au Champ de Mars pour exprimer leurs craintes et réclament le début de la saison 2022 au plus vite afin de pouvoir s’assurer de subvenir aux besoins de leurs familles.

Une pression qui a fini par pousser le président du MTC, Jean-Michel Giraud à descendre de sa tour d’ivoire en début de journée hier. La page Facebook de la MTCSL avait annoncé que le MTCSL avait pris la décision d’accepter de prendre sa licence sans contester les conditions 4, 6 et 10, qui sont au centre du litige entre le MTC et la GRA depuis deux semaines déjà.

La GRA refuse le paiement pour la licence de la MTCSL

L’annonce que le MTCSL allait prendre sa licence sans contestation durant la journée a apporté un gros ouf de soulagement parmi les stakeholders des courses. Nombreux se réjouissaient même que la première journée allait enfin débuter la semaine prochaine. Cependant, la GRA a refusé de délivrer ce précieux sésame.

En effet, lorsque les représentants de la MTC Sports and Leisure Ltd (MTCSL) se sont rendus au 12e étage du Newton Tower vers 13 heures pour effectuer le paiement pour la licence de Horse Racing Organiser, la GRA a n’a pas accepté leur chèque. La raison évoquée est que la municipalité de Port-Louis, qui a agi sous la directive du ministère des Collectivités locales, a déjà indiqué au MTC de la résiliation de la « Concession de Privilège ». De ce fait, si l’organisateur des courses n’était plus locataire légal de l’hippodrome de la capitale, il n’était plus éligible, selon les dispositions légales, d’obtenir une licence des autorités gouvernementales.

Nouveau coup de massue pour les turfistes mais aussi pour les entraîneurs, les propriétaires des chevaux et les jockeys, entre autres, puisqu’à hier soir, la situation n’avait pas toujours décanté et on ne voyait toujours pas de la lumière au bout du tunnel. Entretemps, le Conseil municipal, sous la présidence du Lord Maire, Mahfooz Cadersaib avait trouvé une majorité, au sein de son Conseil municipal, pour entériner la décision de mettre fin à la « Concession de Privilège » accordée au MTC sur la gestion du Champ de Mars. À noter que l’Opposition PMSD a effectué un «walkout» à l’heure du vote et a parlé de « décision illégale ».

À l’heure où nous écrivons ces lignes, les lumières sur le Champ de Mars étaient déjà éteintes sans pour autant que les 400 employés du MTC sachent de quoi leur avenir sera fait.

« Nou lekours kontinye » : La HRD finance l’entraînement à partir de ce matin

Dans un communiqué émis hier soir, la Horse Racing Division (HRD) annonce la reprise des entraînements des chevaux pour ce matin. Dans son communiqué, la HRD parle de la santé et du bien-être des chevaux et annonce qu’elle prendra à sa charge les frais des entraînements.

« La santé et le bien-être du cheval avant tout. L’entraînement pourra reprendre dès demain, après l’intervention HRD auprès du ministère des Terres et du Logement ce jeudi 28 avril 2022 pour l’utilisation du Champ de Mars. Le Commissaire de police a également donné son aval pour la fermeture de la rue Eugène Laurent aux automobilistes durant les heures prévues pour l’entraînement », peut-on lire dans le communiqué.

En effet, la HRD et l’association des entraîneurs ont eu une réunion de travail pour discuter des modalités et du personnel requis pour la tenue des séances matinales, de 6 à 8 heures jusqu’à nouvel ordre. « La HRD prendra en charge les frais relatifs au training, y compris celui d’une ambulance et du personnel médical. La HRD apprécie la coopération et le soutien de tous les acteurs de l’industrie hippique en ces temps difficiles », a conclu le communiqué.

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