March 29, 2024
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Opinion

Le droit à l’expression et à la vie à Maurice, pas celui des réseaux sociaux

Même si la déclaration universelle des droits de l’homme des Nations unies proclame que tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, bien des pays ont des lois qui interdisent ou limitent certains types d’expressions, notamment les discours incitant à la violence et à la haine. Certains partisans de la liberté d’expression préconisent le débat d’idées ouvert, sans aucune restriction, estimant que le meilleur moyen de lutter contre les discours néfastes passe par l’échange de différents points de vue pour susciter librement une remise en question. D’autres, par contre, croient qu’il est essentiel d’imposer des limites aux discours haineux afin de protéger les communautés minoritaires des préjudices que ces messages peuvent causer.

La notion de ce qui est acceptable et de ce qui ne l’est pas, varient selon les régions du monde. Notre République a toujours été reconnue comme un pays où la protection constitutionnelle de la liberté d’expression est vigoureusement défendue. Et pourtant, même là, il existe de nombreuses restrictions à la liberté d’expression, telles que l’interdiction des propos encourageant des « activités illicites imminentes » et la censure du contenu à caractère obscène.

Dans d’autres pays, il est jugé plus acceptable de légiférer pour interdire des formes de discours données, et même l’expression de certaines opinions. Par exemple, des pays européens ont adopté des lois, conformément à une décision du Conseil de l’Union européenne, afin d’ériger en infraction punissable non seulement l’incitation à la haine, mais aussi la négation publique des crimes de génocide (comme l’Holocauste) ou des crimes de guerre. Ailleurs, dans le monde, des limites strictes à la liberté d’expression peuvent aller aussi loin que la peine de mort pour sanctionner des crimes tels que l’apostasie, le blasphème ou d’autres propos perçus comme une manifestation d’opposition.

Sous prétexte des dispositions relatives à la propagande haineuse [ajoutées pour la première fois au Code criminel dans les années 1970], le régime PTR/PMSD /CAM [à la suite du rapport du Comité spécial de la propagande haineuse] soumit la presse à l’obligation de déposer chaque édition de leurs journaux aux casernes centrales pour la révision de tout l’article qui va être publié. À la vérité, le comité avait précisé la nécessité de telles limites dans les cas où « cette liberté peut dégénérer en abus et donner à la qualité même de la liberté une teinte inacceptable. » Cette histoire s’avère la plus noire de notre république où la liberté d’expression a été enfermée par des politiciens sans scrupules.

Comble du comble, aujourd’hui les politiques du  PTR et PMSD escamotent délibérément les entraves dont furent coupables les hommes de premier plan de leurs propres partis, reconnus comme les censeurs sans remord de conscience, armés de leurs paires de ciseaux et taillant en pièces les pages des journaux durant ces sombres années 70. Pour être précis, ces pourfendeurs de la liberté d’écrire, qui auraient fait pâlir de rouge les tribuns  historiques travaillistes, charcutaient à longueur de soirées et de journées tous les textes qui étaient préjudiciables à leur gouvernement. SSR ne sortira jamais les mains propres de ces viles attaques à la démocratie. 

Rouges et bleus ont le culot de vous dire ces jours-çi que les droits [de s’exprimer,  se mouvoir et d’agir] sont en danger, avec les éventuelles mesures de contrôle de l’ICTA. Renvoyés aux exactions odieuses de leurs prédécesseurs, ces colporteurs travaillistes feront bien de se taire.

Sous l’ancien régime PTR/PMSD encore, la liberté d’expression bafouée à l’extrême avait atteint le tréfonds de l’impensable avec l’arrestation et l’incarcération des journalistes. Le PTR toucha même le fond de la bassesse et de l’ignominie quand la copine du PM d’alors se para d’un « gagging order », sans justification aucune. Le simple exercice d’écrire sur les abus et les excès de Nandanee Soornack aboutit à des mesures punitives éhontées, telle l’interdiction de la vente des journaux de L’express sur l’ensemble des vols d’Air Mauritius.  

Dans le sillage des scandales liés à la répression rouge-bleue, n’oublions pas la tentative de supprimer l’appel à la prière par haut-parleur, à la mosquée de  Quatre- Bornes. Cette défiance à la liberté religieuse fut tolérée pour la simple raison que l’affable Monsieur était l’ami proche du PM d’alors. Et, pour parachever la complicité et la conspiration entre le Ptr et le raciste en question, celui-ci fut accueilli honorablement dans les locaux et les instances des rouges. Plus accablantes que ces accointances culpabilisées, tu meurs !  Les évènements sanctionnant les dérapages et les entorses du Ptr se succédèrent et retenons l’interpellation des journalistes dû « Défi Plus »  pour avoir pénétré dans la zone décrétée interdite, parce qu’elle se situait à proximité de la résidence de l’ancien PM.  

Le gouvernement actuel n’est jamais descendu aussi bas pour exiger que les manuscrits de la presse soient soumis à la censure, comme ce fut pratiqué durant ces années 70, aux Casernes Centrales. 

Par contre,  il vous demande d’être respectueux des différences [de Foi, des classes sociales] et de ne pas abuser de la liberté de s’exprimer sur les réseaux sociaux pour insulter les affiliations ethniques qui ne sont pas les siennes et pour s’attaquer à la vie privée d’autrui. Et, aussi de ne pas se répandre en « fake news » lesquelles nuisent à l’équilibre socio-économique et à la réputation individuelle et collective. 

Malheureusement, il y a des lâches comme ce notoire obsédé sous le couvert de Paul Lismore, qui se cache honteusement derrière un sobriquet trompeur pour libérer ses instincts morbides et sordides et de déstabilisateur de la société. Il croit pouvoir cracher sans arrêt son venin en toute impunité. Mais, son masque est tombé. Il s’est détourné des principes de son père de médecin, qui a eu une carrière exemplaire. En jetant l’anathème et l’opprobre sur ceux qui ne sont pas du même bord que lui, il avait oublié qu’il y avait dans sa vie une dame qui réclamait en vain de l’affection et de l’attention légitimes. Ainsi, s’envola-t-elle vers d’autres toits. Il aura essuyé à ses dépens le sort de ceux qui se perdent en calomnies, dénigrements et diabolisation à l’encontre de gens innocents: Qui crache contre le ciel, il lui retombe sur le visage.

Ce genre d’esprit débile aura intérêt à se remettre en mémoire ses propres injures et  son langage trivial. Dans aucune société aux normes respectables et respectueuses, cette structure mentale en plein délire serait restée en liberté. Pourtant, il persiste dans ses errances et continue de manœuvrer au niveau exécrable pour lequel il est fait. 

Quand on lit le langage écœurant, injurieux et ordurier de Paul Lismore, on se demande ce que l’absence d’un filet protecteur, modérateur puisse permettre à des têtes brûlées de vomir leur souille sans le moindre souci de respecter leurs compatriotes décents, civilisés. Ne serait-ce que pour ces malades dangereux comme Lismore, il fallait mettre en place un radar détectant et neutralisant leur déchéance. Excusez du peu, mais pour pouvoir se convaincre que les lois doivent être introduites pour mettre un terme à ces profusions de paroles irrespectueuses et intolérables:

«  Les zourlanus sont-ils obsédés par la sordide affaire Ramgoolam/Nandinee et négligent-ils complètement le nombre substantiel de maîtresses de Bérenger, Zaza, Ganoo, Ti crétin lui-même (oh oui ! lui aussi la met à propos… ), Brylcreem Boy Nando, même les bâtards laids comme Rudes Boy Veeramundar, A. Shit Gungah, Étienne Sinatanbou avec sa situation domestique plutôt inhabituelle au fil des ans, Ivan le nain et son sexe trop active, etc. Et les affaires des zourlanus eux-mêmes avec la pitoyable ambition de coucher avec n’importe quel politicien qui pourrait leur donner un « ti bouette » de carrière, ainsi que le « ti bouette » entre leurs jambes ? »

Même à l’égard de Paul Bérenger dont on doit avoir un minimum de considération quoiqu’on ne partage pas ses convictions politiques. « … Bérenger a toujours été un magouilleur, un plaisantin. Il a couché avec tous nos dirigeants politiques, et a été responsable avec Ramgoolam de la plus longue fermeture de notre Assemblée nationale en 2014. »

Et, des pense-petits comme Lismore sont les premiers à s’offusquer de contrôle justifié pour restreindre des réactions balancées sans prestance, manière et respect. À l’intention de ces pervers, détraqués, citons Emily Post écrivaine américaine: «  Les bonnes manières sont une conscience sensible des sentiments des autres. Si vous avez cette conscience, vous avez de bonnes manières, quelle que soit la fourchette que vous utilisez. ».

La liberté de parole est un droit fondamental des citoyens dans pratiquement tous les pays du monde. De nombreux pays accordent la liberté d’expression à leurs citoyens pour leur permettre d’échanger leurs idées et leurs opinions. Cela permet aux citoyens de ces pays de s’exprimer sans avoir à craindre d’être sanctionnés par la loi. À Maurice, le Pouvoir en place accorde la liberté d’expression à ses citoyens, parce qu’il incarne un gouvernement démocratique.

Cela fait plusieurs années qu’on conçoit cette liberté d’expression. L’annonce universelle des droits de l’homme, qui a été faite en 1948, stipule également que les gens doivent avoir la liberté d’exprimer leurs opinions et leurs points de vue. La liberté d’expression est maintenant ancrée dans la législation internationale et régionale sur les droits de l’homme.

La Constitution de la République garantit la liberté d’expression à tous les mauriciens, naturellement avec certaines restrictions. Cela signifie que chaque citoyen a le droit d’exprimer ses opinions devant tout le monde, qu’il s’agisse du gouvernement, du système politique, des politiques ou de la bureaucratie. Mais la liberté d’expression peut se limiter aux questions de sécurité, de moralité et de provocation. La Constitution sur la liberté d’expression confère aux citoyens les droits suivants.

La liberté de parler et de communiquer librement ses opinions et ses points de vue.

La liberté de se rassembler calmement sans armes ni munitions.

Liberté de marcher dans le pays librement.

Liberté de s’établir dans n’importe quelle région du pays.

Liberté de s’engager dans n’importe quelle profession.

Liberté de s’organiser, de s’associer et de former des groupes.

La liberté d’expression est le meilleur moyen de contribuer aux opinions et de partager des points de vue devant la société. Cela comporte des inconvénients, des gens abusent de cette liberté. Ils n’expriment tout simplement pas leur opinion, mais ils l’imposent aussi.

 Certaines nouvelles telles que celles liées aux activités de différents groupes religieux ont même donné lieu à des affrontements  dans le passé.

L’internet et les réseaux sociaux dans leurs formes actuelles d’inconscience intellectuelle, culturelle et sociale  ne correspondent pas aux exigences d’harmonie et de vie privée. Les médias sociaux constituent la principale plate-forme pour enfreindre toutes les lois et toutes les valeurs sociétales. 

 Aujourd’hui, les citoyens sont désireux de se prononcer sur tout, qu’ils aient ou non des informations sur ces questions. Ils font des commentaires haineux sans savoir s’ils nuisent à qui que ce soit. On peut qualifier cela d’abus de la liberté d’expression et il faut y mettre fin.

Le gouvernement doit également protéger les mineurs dans le pays. Cette protection doit garantir qu’ils ne sont pas exposés à des matières offensives, obscènes ou potentiellement dangereuses. Le gouvernement peut le faire en censurant un contenu qui n’est pas adapté à la minorité. Lorsqu’un mineur est exposé à des choses comme la pornographie, il est probable qu’il s’adonne à des pratiques sexuelles dangereuses. En effet, ils sont conscients de son existence, mais ne connaissent pas les mesures appropriées qui doivent être prises pour rester en sécurité. Il y a certaines formes de curiosité qui accompagnent l’exposition aux choses que les gens n’ont pas l’habitude de faire.

La constitution de ce pays prévoit que tout le monde a droit à la liberté d’expression. Cependant, l’utilisation de cette liberté peut parfois être sujette à débat. Certaines personnes vont à l’extrême en ce qui concerne cette question. Pour d’autres, c’est une occasion de gagner aux dépens d’autres personnes. La restriction de la liberté d’expression peut être considérée comme un moyen de diminuer la dimension démocratique. 

Mais il n’en va pas toujours ainsi. Il y a des moments où les restrictions serviraient au mieux les intérêts de la nation. C’est parce qu’elles empêchent la diffusion d’informations indésirables à certaines périodes. Elles servent de rempart aux dérives, aux violences et au dépassement des limites de l’écriture acceptable. 

Il était temps de déclencher un mécanisme de surveillance et de contrôle rigoureux. Car, il est clair que les comportements abusifs, rétrogrades ne s’arrêteront pas d’eux-mêmes. La raison est que l’essence même des réseaux sociaux est qu’elle donne le droit à la parole à des imbéciles, des ignorants,  des inconscients, et des esprits toujours prompts à faire du mal aux autres. 

Cassam Dhunny