April 20, 2024
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Le projet de centrale de Gaz Naturel Liquéfié enterré?

Comme c’est le cas chaque année à pareille époque, le gouvernement reçoit la visite des représentants de la Banque Mondiale pour discuter, en marge de la présentation du budget, des projets à être financés par l’agence de Bretton Woods. Cela a été le cas, cette semaine, et les représentants de la BM ont rencontré plusieurs ministres dont celui de l’Energie et des Utilités publiques, Joe Lesjongard. Ils ont également eu une réunion de travail avec les hauts cadres de ce ministère et avec ceux du Central Electricity Board (CEB). 

Au fil des discussions, il est apparu que le projet de Gaz Naturel Liquéfié (GNL), qui avait reçu les faveurs du gouvernement à une certaine époque, passerait à la trappe. S’il est vrai que le coût du projet a fait tiquer plus d’un, il n’en demeure pas moins que la reprise des opérations de la centrale bagasse-charbon du groupe Terra, à la fin du mois d’avril, n’est pas étrangère à ce revirement de situation non plus. Le gouvernement avait déjà identifié un terrain de deux hectares dans la région portuaire pour la construction de la centrale à gaz. 

Il avait également approuvé l’institution d’un comité de pilotage («steering committee») pour étudier tous les aspects de ce projet. Ce comité devait se pencher sur l’approvisionnement en gaz liquéfié, l’installation de facilités portuaires pour l’accostage des tankers qui transporteront le gaz, la mise en place des infrastructures nécessaires pour acheminer le gaz des navires à la centrale ainsi que la construction de la centrale à proprement parler. Il avait même était question de construire une plateforme flottante. Autant dire que ce projet allait engloutir des milliards. C’est ce qui a dû peser dans la balance.

Partisans v/s adversaires du projet

Pour controversable qu’il était, ce projet avait ses partisans mais aussi ses adversaires. Les premiers arguaient que la construction d’une centrale à gaz était inévitable et que le gouvernement n’avait pas le choix du fait que les projets d’énergie renouvelable prennent trop de temps. Ces mêmes milieux soutenaient qu’avec la reprise des activités économiques après la pandémie, la consommation d’électricité ira grandissante, ce qui leur faisait craindre un déficit du volume de production du CEB. 

Quant aux adversaires, principalement des écologistes, ils  estimaient que ce projet est dangereux car le méthane est hautement inflammable. Ils s’interrogeaient si Maurice a les connaissances et les compétences techniques nécessaires pour manipuler un produit aussi dangereux. Le recours au Gaz Naturel Liquéfié, soutenaient-ils, pose des problèmes de nature technique et environnementale car le méthane peut facilement exploser si toutes les normes de sécurité ne sont pas respectées.

De plus, les écologistes soutenaient mordicus que l’énergie renouvelable traditionnelle ce sont les panneaux photovoltaïques, les éoliennes et l’énergie marée motrice provenant de la mer et non le GNL. Ils faisaient également remarquer que l’approvisionnement en gaz méthane posera problème dans la mesure où les pays producteurs les plus proches son politiquement instables, à l’exemple du Mozambique et de l’Angola.

La reprise des activités de la centrale électrique de Belle Vue est venue changer la donne car sa production d’électricité représente 17 % de la demande nationale, ce qui écarte toute menace de black-out. 

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