April 24, 2024
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Sports

Le résumé de la semaine brésilienne de Neymar

Forme, tactique, mental

Convoqué par Tite pendant la trêve internationale, Neymar Junior a pris part aux deux rencontres du Brésil face au Sénégal et au Nigeria. Retour sur ses performances.

Alors qu’une grande partie des Parisiens ont rejoint leur sélection nationale durant la trêve, tous les yeux se sont braqués sur Neymar Jr, toujours convoqué du côté de la Seleçao.

Le n°10, qui a fait un retour fracassant dans la capitale, puisqu’il a déjà inscrit 4 buts en seulement 5 rencontres sous le maillot du Paris Saint-Germain, avait aussi signé son retour en sélection brésilienne avec un but et une passe décisive en septembre dernier, face à la Colombie… Avant d’être aligné une petite demi-heure en entrant en jeu contre le Pérou.

Pour le temps de jeu, Neymar a presque dû se contenter du même scénario durant cette trêve, puisqu’après avoir disputé l’intégralité de la rencontre face aux Sénégalais de son coéquipier Idrissa Gueye, l’attaquant n’est resté que 11 petites minutes sur le terrain face au Nigeria. Comme face au Pérou, c’est une alerte musculaire qui l’aura empêché de poursuivre la rencontre et d’achever le second match.

QUE RETENIR DE CES MATCHES ?

Pour le temps de jeu, on l’aura compris : Neymar monte encore doucement en puissance, et les seconds matchs sont surtout ceux de la prudence sur sa condition physique. Côté tactique, le Brésilien a été utilisé dans deux secteurs différents.

Pour le premier match face au Sénégal, le natif de Santos a alterné entre l’aile d’un 4-2-3-1 et le front de l’attaque quand la Seleçao passait en 4-2-2-2 pour fêter sa centième cape brésilienne. Une fois encore, Neymar a aimanté les ballons dans sa zone de prédilection, axe-gauche, laissant à Coutinho le loisir d’endosser un rôle de meneur purement axial.

Avec l’envie constante de se mettre face au jeu, quitte à redescendre très bas pour amorcer les actions, prendre parfois la profondeur, il s’est inscrit dans la lignée de ce qu’il avait déjà produit avec la Seleçao, c’est à dire la volonté de prendre les commandes du jeu, alterner combinaisons et actions individuelles. Le tout, en ne manquant pas une occasion de revenir dans l’axe pour gratter quelques dribbles.

Face au Sénégal, c’est le Neymar « double face » que l’on a pu voir :

celui qui amorce des actions, propose, oriente, accélère, et affiche une vraie volonté de combiner avec ses partenaires en encaissant faute sur faute. Mais c’est aussi celui qui gratte un peu trop de ballons individuels, peine à transpercer la défense et connaît énormément de déchets, qui a finalement terminé ce match sans se montrer décisif. Bref, Neymar a été volontaire, sans se montrer réellement influent. .. Malgré deux coups francs dangereux.

Techniquement, on le sait, ce n’est pas encore du “grand Neymar”. S’il n’a rien perdu de son élégance (quelques contrôles en pleine course délicieux) et de sa faculté à faire jouer les autres, son déchet reste important sur les initiatives indivi duelles, que l’on a d’ailleurs connues plus nombreuses. D’une volonté de jouer simple, d’esquiver davantage le duel, on retiendra un Neymar moins belliqueux, qui marine encore dans une retenue naturelle. D’ail leurs, s’il a disputé l’intégralité de cette rencontre, on a aussi senti que Neymar n’avait pas envie de jouer avec le feu, en mesurant ses efforts et ses accélérations.

Pour ce qui est du match face au Nigeria, on devra se contenter de 11 minutes de jeu pour déduire la volonté de Tite de relancer Neymar en pur numéro 10, évoluant dans l’axe et orientant bien davantage le jeu. Moins de prises de risque que sur son couloir, moins d’exposition aux duels, et davantage d’envie d’imprimer un rythme et de créer des décalages : c’était un Neymar sérieux qui a finalement quitté le terrain.

Enfin, dans l’attitude, hormis son agacement après les vilains coups de crampons qu’il reçoit continuellement, Neymar ne s’est cette fois pas laissé submerger par l’émotion ou l’irritation. Signe, peut-être, que l’attaquant est enfin réellement rentré dans sa saison. Une chose est sûre : rares sont les fois où le Brésilien ne contribue pas directement à la victoire de sa sélection. Mais lors de ces deux matches, Neymar n’a été ni brillant, ni invisible. Il n’a pas apporté le coup de grâce ni l’étincelle, mais aura eu le mérite de se ménager, avant de sortir touché à la cuisse gauche.