April 24, 2024
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Opinion Politique

Manigances pour une Opposition en débandade

Comment prendre au sérieux l’opposition parlementaire et extra-parlemen- taire, même si on le voulait ? Le socle même d’une alliance politique repose sur les Leaders et leur agilité à convaincre l’électorat qu’ils ont à cœur le bien-être de pays. Mais avec un Roshi Bhadain, Leader d’un « one-man show Party », qui tente coûte que coûte de se sortir de l’abime où l’électorat de la circonscription no. 20 l’a envoyé lors des législatives de 2019 et qui se prend pour l’Inspecteur Gadget, le même inspecteur qui criait haut et fort que la BAI est le Ponzi le plus sophistiqué qu’il ait pu voir, la population mauricienne ne peut, avec bien des raisons, faire confiance à ce Judas des temps modernes. L’apport de Rama Valayden, le nouveau Jacques Clouseau qui nous fait tiquer, et de son équipe « les scAvengers », qui essaient tant bien que mal de renverser le gouvernement MSM-ML, on se demande si ces « scAvengers »-là ne sont en vérité qu’une nouvelle alliance politique extra-parlementaire, du fait qu’elle est composée majoritairement d’ex-membres parlementaires qui se sont fait éjecter du Parlement lors des élections. Comme toute alliance politique doit se doter d’un slogan, cette alliance extra-parlementaire a opté pour le fameux : « Dérive antidémocratique et totalitaire ».

Qui a lancé cette critique envers le gouvernement en premier ? Le nom de Paul Bérenger nous vient en tête, le même Paul Bérenger qui avait envoyé des soldats contre des ouvrières, en déclarant que « Riot pas là pour donne biberon », et qui n’a pas voulu rencontrer les « ex-travayers » de l’industrie des transports, qui l’ont soutenu dans les années 70. Également, vient l’épisode de 1982, où Paul Bérenger après avoir été nommé ministre des Finances, et des employés de « Moka-Flacq Transport » voulaient le rencontrer pour qu’il tienne la promesse que Paul Bérenger avait fait pendant la campagne de 1982. Comme à son accoutumé, Paul Bérenger ne les a jamais reçus dans son bureau, sauf après la cassure de 1983. Ce même Bérenger avait scellé un accord avec le Malgache, Didier Ratsiraka, et le Seychellois, Albert René, pour mettre sur pied un triumvirat prosoviétique dans l’océan Indien dans les années 70.

Pourquoi faut-il rappeler cet évènement, avec Didier Ratsiraka et Albert René ? Parce le militaire malgache, arrivé au pouvoir en 1975 à la faveur d’un coup d’État, a conduit son pays à la pauvreté et avait instauré la loi martiale, interdisant les manifestations des partis politiques de l’opposition. Paul Bérenger avait fait de Dider Ratsiraka son allié prosoviétique dans l’océan Indien, dans le but de servir les desseins de l’ex-Union soviétique. Le PMSD, allié du Parti Travailliste de Sir Seewoo- sagur Ramgoolam, avait alors dénoncé cette dictature qui avait provoqué la chute économique de Madagascar, lequel porte encore les séquelles de ce coup d’État jusqu’à ce jour. Et aujourd’hui, alors que nous entamons des mesures afin de protéger la population d’un autre ennemi, invisible celui-ci, Paul Bérenger ose parler de « dérive antidémocratique ».

La situation, dans les années 70, montre certaines similitudes en ce moment. Elle fait revivre les tentatives « fascistes », au travers du quatuor Bérenger/Duval/ Bhadain/Valayden qui se sert de la plus grave crise économique ; [pendant que le monde souffre des séquelles de la covid-19], pour déstabiliser le gouvernement par tous les moyens. Faut-il rappeler que les mouvements fascistes et d’extrême-droite se sont toujours servis des méthodes extra-parlementaires pour déstabiliser des gouvernements élus démocrati- quement. Non content d’avoir raté leurs basses manœuvres au Parlement, d’être en panne d’arguments contre les mesures financières prises avant même le Budget 2020-2021 pour venir en aide à la population et aux entreprises et travailleurs informels, cette opposition est en train de recourir à la plus vile des méthodes pour tenter d’embarrasser l’action du gouvernement de Pravind Jugnauth.

Agents politiques

Mais malheureusement, ces mêmes radios privées, créées grâce à une décision de l’alliance MSM-MMM (ce qu’un Paul Bérenger de mauvaise foi sait), censées refléter une pluralité des opinions, sont en train de devenir le porte-drapeau de l’Opposition. Par exemple, dès que les syndicats sont en désaccord avec le gouvernement ou le patronat, ils vont sur ces radios pour le faire savoir. Des éditorialistes se transforment en agents politiques et les voilà qui se servent de leurs propres journaux – dont la vente est en baisse et pourtant pluralistes !!! – pour cracher leur venin.

La liberté d’expression existe à tous les niveaux de la vie publique à Maurice mais sauf dans des têtes brûlées, qui croient détenir une licence pour critiquer et diffamer à leur guise. Cela ne saurait être toléré. Les citoyens le savent, raison pour laquelle ils demandent toujours l’intervention de la justice quand leur réputation est ternie dans la presse, à la radio ou à la télévision. Les cours de justice sont là pour réparer ces délits et ces préjudices, et ce fut toujours un moyen qui a permis à tous les citoyens de ce pays de demander réparation.

Durant ces dernières semaines, la Commission de la concurrence a émis un communiqué établissant que la proposition de fusion de deux entités n’était pas de nature à créer un cartel. Ce n’est pas la première fois que cette commission se penche sur un tel dossier et rende publique ses opinions. C’est l’un des exemples qui démontre que la démocratie s’exerce de manière vivante et visible dans le monde des affaires. Il existe d’autres instances, dont le Tribunal d’Arbitrage Permanent, la Cour Industrielle, le Bureau de l’Ombudsperson for Children, qui fonctionnent sans la moindre interférence politique. Toutes ces entités sont des acquis qui font de notre système de gouvernement une véritable démocratie vivante, avec des espaces d’expression qui permettent aux citoyens de « voice out » leurs opinions sans risque d’être jetés en prison ou de disparaître dans la nature. Cette expression démocratique est tellement ancrée dans notre pays qu’elle s’exerce partout et à toute heure. Il suffit d’aller chez le coiffeur ou à la boutique du coin pour entendre une véritable diversité d’opinions. Car, les Mauriciens ont toujours été des individus politisés.

Diversité d’opinions politiques

La tradition de commenter la politique, d’afficher ses opinions et de les défendre, a existé à Maurice parce que la population admet l’existence de la diversité d’opinions politiques, c’est un acquis non négociable. Et la presse, libre et indépendante, en est le symbole. Aucun gouvernement, sauf celui des travaillistes dans les années 70-80, n’a jamais bâillonné la presse. Bérenger qui, on sait, dit des choses lorsqu’elles l’arrangent, devrait rappeler à ses ‘militants’ qu’en 1976, il fallait apporter ‘Le Militant’ aux Casernes centrales pour le faire viser par un policier. Et si un article avait le malheur de déplaire au gouvernement PTR-PMSD à cette époque, le policier ordonnait de le retirer. Voilà un exemple de dérives antidémo- cratiques, s’il fallait en montrer une à la génération d’après 1990-2000.

Mais Bérenger, tellement discrédité pour avoir purgé son parti, pratiqué les sélections en matière de communautés et sous-communautés et commis des erreurs historiques graves, n’est plus pris au sérieux.

La manière d’expulser feu Kader Bhayat du MMM fut ingrate et inhumaine. On doit rendre hommage à ce même Bhayat qui fait vivre aujourd’hui des centaines de marchands ambulants, car sans lui ces derniers n’auraient pas existé. Le traitement odieux infligé à KB porte les traces du totalitarisme de PRB.

Pendant la présidence de Cassam Uteem, Bérenger promulgua une loi, le “Prévention of Terrorism Bill”. M. Uteem devait soit démissionner ou rester silencieux devant ce coup de Jarnac du leader mauve. Il choisit de démissionner, non pas parce qu’il était solidaire d’une [sa] communauté visée par cette loi discriminatoire, mais parce qu’il savait très bien que son contrat ne sera pas renouvelé d’après l’accord de MedPoint. Avec Sir Anerood Jugnauth comme le prochain président, après avoir passé le relais à PRB comme PM.

À la décharge de Cassam Uteem, il faut admettre que PRB a toujours eu une aversion, pour ne pas dire une peur terrible de l’intelligentsia de son parti. En haut, il pavoisait fièrement que son escouade était composée d’hommes intelligents et compétents. Mais, en bas il s’assurait que ces « matières grises » soient maîtrisées comme un troupeau de moutons, se permettant même de les atomiser en privé. Uteem, Khodabux, Kasenally, J.C Bibi, A. Darga, F. Salesse, S. Selvon l’intel- ligentsia et J. Bizlall, entre autres sont des exemples typiques de la manière infecte dont PRB en usait pour faire comprendre qu’il ne fallait pas le toiser de leur niveau intel- lectuel et qu’il fallait se réduire, se sacrifier au profit du parti, de la collectivité et surtout pour PRB.

Quand il y avait des défections et que certains émigraient sous d’autres cieux, PRB se faisait un plaisir malsain de les dénoncer, surtout en réduisant en miettes leur utilité et leur performance. Jusqu’à porter atteinte à leur réputation. Comme il fit à l’encontre d’un de ses anciens ministres : « Enn la honte sa, li déclare bon pratiquant de so religion, mais dan bann réceptions, li boire whisky dan tasse, pou ki personne pa kone ». Ce genre d’anecdotes, nous en avons consigné beaucoup.

Au risque de paraître drôle en se remémorant de ces trahisons et manigances de Bérenger, il fallait pourtant les rappeler aux Mauriciens. Pour la simple et bonne raison de démontrer que le leader inamovible du MMM n’a jamais rien fait, avec des intentions sincères. Toujours ses initiatives, ses démarches, ses mesures soi-disant portées à assurer le bien-être du peuple, cachaient des intérêts, des desseins machiavéliques.

Dans cette optique, dire que le ver est déjà dans le fruit avant d’être consommé, avec cette association Paul-Nando-Xavier-Roshi, n’est pas un vain mot. Et sans doute le plus cocasse dans ce bloc en formation est que chacun veut être calife à la place du calife. Tôt ou tard, l’implosion se produira, avec les conséquences que l’on sait : l’anathème sera répandu, les comptes seront réglés comme si ce sera entre voyous, truands. Cela n’échappe à personne, le Mauricien lambda a déjà sa petite idée sur cette cour du Roi « Pétaud » en gestation.