L’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement a adopté, en mars 2022, une résolution intitulée ‘Mettre fin à la pollution plastique : Vers un instrument international juridiquement contraignant’. L’île Maurice, dans sa lutte pour une île Maurice plus verte, rejoint la ‘High Ambition Coalition to End Plastic Pollution’ (Coalition de grande ambition pour mettre fin à la pollution plastique). Le Conseil des ministres a donné son aval le vendredi 7 avril 2023.
Le Cabinet a accepté que Maurice rejoigne la ‘High Ambition Coalition to End Plastic Pollution’ avec des objectifs stratégiques tels que limiter la consommation et la production de plastique pour éviter que, dans une vingtaine d’années, le volume de déchets plastiques ne devienne ingérable ou encore pour permettre une économie circulaire des plastiques qui protège l’environnement et la santé humaine. L’emphase est également mise sur les produits chimiques dangereux qui sont intentionnellement ajoutés pour conférer des propriétés spécifiques aux matières plastiques. Cependant, les produits finaux ne sont pas toujours conformes aux normes de sécurité, ne sont pas toujours réutilisables/recyclables et ont des effets néfastes sur l’environnement et l’homme.
Il est également souhaitable de pouvoir assurer une gestion et un recyclage écologiquement rationnels des déchets plastiques. D’ailleurs, il est estimé que, sur les 9,2 milliards de tonnes de déchets plastiques produits depuis 1950, 76% ont été dans des décharges ou rejetés dans l’environnement.
Par ailleurs, toujours dans l’objectif d’une île Maurice plus verte, le ministère de l’Environnement, de la Gestion des déchets solides et du Changement climatique, en collaboration avec les autorités locales et la Tourism Authority, a obtenu l’aval du Cabinet pour organiser une série d’activités pour marquer la Journée mondiale de l’Environnement 2023, qui sera célébrée le 5 juin prochain. Le thème choisi cette année est ‘Solutions à la pollution plastique’. L’objectif est de revigorer la gestion de l’environnement à tous les niveaux en inculquant une culture de gestion de l’environnement aux citoyens.
Parmi les activités qui sont au programme, on y trouve une cérémonie de remise des prix ; des campagnes nationales intensives de sensibilisation à la pollution plastique par le biais de structures tridimensionnelles innovantes présentant des affiches sur les effets nocifs des plastiques et la nécessité de passer à des solutions de remplacement ; puis une diffusion à la télévision d’un clip vidéo relatif aux règlements sur le plastique.
Le Sénégal et la Suisse organisent un Webinaire le 13 avril
En tant que membres de la Coalition de haute ambition, le Sénégal et la Suisse organisent un séminaire en ligne sur les points du Traité sur le plastique qui pourraient permettre de renforcer la circularité tout au long du cycle de vie du plastique, auquel participeront notamment des scientifiques, des représentants de la société civile et du secteur privé.
Les échanges se dérouleront autour du contexte de la pollution plastique qui constitue une crise planétaire ayant des répercussions sur les écosystèmes, la biodiversité, le climat et la santé humaine, ainsi que la consommation et la production de plastique qui ont atteint des niveaux insoutenables. La consommation de cette matière a été multipliée par quatre au cours des 30 dernières années, tandis que sa production mondiale a doublé entre 2000 et 2019 pour atteindre 460 millions de tonnes. Seuls 9 % des déchets plastiques sont recyclés.
La Coalition de haute ambition pour mettre fin à la pollution plastique s’est engagée à concevoir un instrument international ambitieux et juridiquement contraignant. Elle s’est aussi engagée à travailler à l’élaboration d’un traité international qui définira les normes et les critères internationaux de durabilité pour les matières plastiques, qui fixera des niveaux de référence et des objectifs mondiaux en la matière tout au long de leur cycle de vie et qui garantira la transparence de la chaîne de valeur des plastiques, y compris en ce qui concerne les matériaux utilisés et la composition chimique tout au long du cycle de vie de ceux-ci. Le Traité sur les plastiques pourrait inclure des mesures visant à développer les marchés de matériaux secondaires non toxiques, à établir des exigences de transparence sur les matériaux et la composition chimique des produits plastiques, à éliminer ou limiter les polymères et les produits chimiques qui entravent la circularité, des critères de conception, des objectifs concernant la collecte de déchets plastiques et leur recyclage dans le respect de l’environnement, à fixer des objectifs de réduction de ce type de déchets et à mobiliser des flux financiers permettant de soutenir l’approche circulaire.
Cet événement est l’occasion pour les États membres et les parties prenantes d’échanger sur les différentes options possibles concernant l’intégration d’obligations fondamentales et de mesures de contrôle dans le traité sur les plastiques afin de renforcer la circularité tout au long du cycle de vie de cette matière.
Qu’est-ce la ‘High Ambition Coalition to End Plastic Pollution’ ?
Il s’agit d’un groupe de pays partageant les mêmes idées et qui a pris l’initiative de former une coalition de pays ambitieux suite à l’adoption de la résolution ‘5/14 Mettre fin à la pollution plastique : vers un instrument international juridiquement contraignant’.
La coalition de Haute Ambition pour mettre fin à la pollution plastique s’est engagée à développer un instrument international ambitieux et juridiquement contraignant basé sur une approche globale et circulaire qui garantit une action urgente et des interventions efficaces tout au long du cycle de vie des plastiques.
Son ambition commune est de mettre fin à la pollution plastique d’ici 2040. Au début des négociations du traité sur les plastiques, ils ont défini trois objectifs stratégiques et sept résultats clés pour réussir à cet égard.
