March 29, 2024
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NÉCROLOGIE – BOBBY POULLE : un bel exemple de loyauté, d’empathie et de rigueur

JM LEE-SHIM-BOBBY POULLE: UNE AMITIÉ QUI N’A JAMAIS FLANCHÉ

Les mots sont impuissants à exprimer, à la disparition soudaine de notre ami et collaborateur Bobby Poulle. Certes, une très douloureuse nouvelle. Vendredi soir, après le dîner au siège de la compagnie JMLS, lui, Cassam Dhunny et moi étions restés ensemble jusqu’à ce qu’il parte vers les 23 heures. En lui emboîtant le pas quelques minutes après, déjà installé dans sa voiture, il me signala en clignotant les phares. Il me pria de lui trouver de l’eau. Tout en prenant quelques gorgées, il était à l’écoute d’une personne et je lui tirai quelques mots quand même, en lui demandant si tout allait bien. Il me répondit rapidement : « Raschid tou correct, to kapav alle ».

Je ne savais pas que c’était la dernière fois que je le voyais et lui adressait la parole, qu’il était parvenu au bout de son âge, pourtant assez jeune (48 ans). Une heure plus tard, Dorella (l’épouse de Mico) m’apprenait la mauvaise nouvelle. Tellement la tristesse était forte, il a fallu attendre quelques heures pour que le choc s’atténue. Il aimait tellement la vie qu’on a peine à imaginer qu’elle ait pu lui tourner le dos, si brutalement. De façon exceptionnelle, j’aimerais associer à cet éditorial Jean-Michel Lee-Shim et tous ceux qui au sein de Mazavaroo et de la compagnie ont connu Bobby Poulle et ont travaillé avec lui depuis des années. Nous sommes tous très affectés par son départ. C’est d’abord un sentiment de choc que nous éprouvons. Quand je lui ai proposé, il y a quelques semaines, d’apporter son expérience, ses qualités de journaliste chevronné à Mazavaroo, il n’a pas hésité un seul instant. Pourtant, il était déjà aux petits soins (préparant la nouvelle saison hippique) avec Turf-sport.

En faisant part à notre patron commun Jean-Michel Lee-Shim de ma démarche, l’homme d’écoute et de décision qu’il est a réagi promptement : « voilà l’homme de la situation » et d’ajouter « Bobby est quelqu’un qui ne me trahira jamais ». Son métier de journaliste, il l’avait embrassé à l’âge où la plupart des têtes bien faites entrent tout juste à l’université. La presse, était pour lui une évidence, une incon- tournable nécessité. Le moyen de prouver qu’il serait capable d’y faire carrière en pleine lumière. En 2005, il s’était laissé tenter par l’aventure politico-presse, rejoignant le nouveau ministre des Sports Sylvio Tang comme attaché de presse, où il exprimera toute l’étendue de ses qualités de communication. Car il possédait une de ces vertus pour un professionnel de l’information : l’empathie. Tant il était soucieux des avancées en toute liberté de chacun, il demeurait intraitable et exigeant sur les questions clés de sa carrière. Mais, Il plaçait l’être humain au-dessus de tout le reste. Nous avons aussi le souvenir d’un homme méritant qui n’avait jamais cessé de se battre et défendre ses idées. Nous voudrions, mettre l’accent sur l’homme et ses qualités personnelles de courage, de loyauté et d’abnégation. Sur sa capacité de faire passer l’atteinte du but poursuivi avant la recherche de son prestige personnel. Dans l’espace clos d’un bureau, c’était un homme dynamique, un partenaire attentif et exigeant.

Pour preuve, en très peu de jours, en tant que chef d’édition de MAZAVAROO, il a réussi un sacré pari. Pour ces trois semaines mises au service du journal, dans laquelle il ne s’est jamais économisé, c’est une grande reconnaissance que nous lui devons. Au-delà du journaliste, Bobby était aussi un homme déroutant, pugnace jusqu’à l’obstination, agaçant comme une nuée de moustiques, capable de surgir partout où on ne l’attendait pas. Avec Bobby, on passait du rire chaleureux aux sueurs froides. C’était quelqu’un d’une grande rigueur, pour les autres comme pour lui-même. Il aura jusqu’au bout et à l’image de toute sa vie, résisté et lutté avec l’opiniâtreté et la volonté que ses proches, ses collègues et ses amis avaient pu observer et apprécier à son contact. La seule chose qui nous met, à l’instant, un brin de baume au cœur et assèche un peu nos larmes, c’est de savoir qu’il est parti en faisant ce qui le passionnait le plus dans l’existence: se dévouer avec une fidélité sans faille à une cause, à une amitié et à un engagement.

À l’image de ce qu’il était : un journaliste discret, mais efficace, un être humain jamais avare d’une attention, d’un encouragement. Les courses hippiques : un domaine qui l’a passionné jusqu’à la fin. Il y a deux jours, il me confiait : « Si boss (JMLS) me demandait de faire publier turf foot demain, je suis déjà prêt avec toutes les données déjà emmagasinées. »

Dans la grande compagnie de JMLS, nous resterons à jamais orphelins de ce garçon qui ne manquait jamais une occasion de se faire plaisir en faisant plaisir aux autres. Nous prions l’épouse de notre cher Bobby et ses deux filles de bien vouloir accepter nos condoléances les plus sincères.