April 20, 2024
Hennessy Court 3rd floor Sir John Pope Hennessy street Port-Louis
International

OR :

A l’instar d’autres banques centrales des pays émergents, la Banque populaire de Chine a acheté pour 100 tonnes de lingots d’or sur un an. Une dynamique qui devrait se poursuivre, soutenant ainsi le cours de l’once sur la durée.

Les banques centrales des pays émergents constituent décidément un soutien structurel de poids au cours de l’or. Alors que la Banque nationale de Pologne (NBP) avait déjà fait sensation cet été en annonçant l’achat de 100 tonnes d’or en juin, la Banque Populaire de Chine (PBOC, banque centrale de l’Empire du Milieu) n’est pas en reste… Elle vient de dévoiler, à l’occasion de la publication de ses statistiques de réserves officielles, qu’elle détenait à fin septembre “1.948 tonnes de métal jaune, pour une valeur estimée à 93 milliards de dollars”, rapporte Laurent Schwartz, directeur du Comptoir National de l’Or, spécialiste de l’or d’investissement et de l’expertise de bijoux.

Grâce à sa politique d’achats réguliers d’or, la banque centrale chinoise a ainsi franchi le seuil symbolique des 100 tonnes d’or achetées sur un an. Reste qu’en dépit de ces emplettes massives, “le métal jaune ne représentait à fin septembre que 2,9% des réserves de change de l’Empire du Milieu, qui atteignaient alors 3.204 milliards de dollars. Pékin souhaitant diversifier ses réserves, et en particulier réduire son exposition en dollar en période de guerre commerciale avec les Etats-Unis ( (un bras de fer qui a vocation à durer, au-delà du premier accord conclu dernièrement entre Washington et Pékin, NDLR), il reste donc une marge considérable pour poursuivre ou amplifier cette politique d’achat d’or”, souligne Laurent Schwartz.

Par ailleurs, depuis la crise financière et économique de 2008-2009, les déficits budgétaires et la dette publique de nombreuses grandes puissancesse sont alourdis. Face à ces fondamentaux dégradés, “les banques centrales de pays émergents comme la Chine, habituées jusqu’alors à réinvestir l’accumulation de devises étrangères liée aux excédents commerciaux essentiellement en emprunts d’Etat de leurs principales contreparties commerciales (comme les Etats-Unis), se sont tournées vers l’or (qui présente l’intérêt de n’être la dette de personne et ne comporte ainsi pas de risque de défaut) afin de réduire le risque de contrepartie, c’est-à-dire le risque de défaut de certains des partenaires commerciaux”, expliquait à cet égard en avril dernier Benjamin Louvet, gérant matières premières chez OFI Asset Management.