April 23, 2024
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Politique

Post-Expulsion : Un nouveau « Parti Rouge 2.0 » ?

Un nouveau parti Rouge avec Yatin Varma et Arvind Boolell ?

Yatin Varma pense, ou veut, créer un parti politique avec à la tête, Arvin Boolell. Peut-être que cela s’est passé inaperçu, mais lors de son intervention à la radio (le 27 Janvier dernier, jour où Navin Ramgoolam avait annoncé l’expulsion de cinq travaillistes), il avait fait une allusion à une altercation qui s’était déroulé entre Arvin Boolell et les Bouncers de Navin Ramgoolam. Sans doute il faisait allusion à l’altercation du 12 mai 2014, où les gros bras de Navin Ramgoolam hurlaient, au square Guy Rozemont : « Boolell deor ! ».Quand on lui demanda s’il allait quitter le parti, Arvin Boolell avait rétorqué que le Parti Travailliste était son parti, et qu’il n’avait peur de personne. Yatin Varma avait alors affirmé à la radio que lors de cette altercation, il aurait soutenu Arvin Boolell dans ce moment fatidique, et qu’il l’avait ramené personnellement chez lui, lui demandant aussi de se rappeler cela.

Est-ce une invitation que Yatin Varma aurait lancée, publiquement à Arvin Boolell pour rejoindre un nouveau parti politique ? Un nouveau PTr 2.0 ? Sans Navin Ramgoolam et sans les « Yes Men » de ce dernier ? Ce serait absurde pour certains, mais cohérent, voir logique, pour d’autres. Il suffit de faire un constat de la situation tendue qui règne au sein de ce parti ; Arvin Boolell est le Leader de l’opposition, mais il n’a pas le dernier mot sur les décisions qu’il doit prendre à l’hémicycle car la mainmise de Navin Ramgoolam est trop ancrée sur le Parti Rouge. Arvin Boolell sait qu’il peut compter sur certaines personnes au sein du PTr, qui eux sont plus travaillistes que ramgoolam sites. Il y a aussi ceux qui admettent que le Parti Travailliste se porterait mieux sans Navin Ramgoolam et sans compter sur les alliances insipides qu’il a l’habitude de faire. Arvin Boolell sait que l’expulsion de ces cinq alliés rouges, Raj Pentiah, Krishna Molaye, Yatin Varma, Balkissoon Hookoom et Pratibha Bholah, a fragilisé les liens et l’ambiance qui règne au sein du PTr. Cela crée un état de panique, voire de peur, et certaines personnes ne se sentent pas en sécurité tant que Navin Ramgoolam continue à être aveuglé par sa défaite. Navin Ramgoolam est un aveugle au sein d’un parti aveugle, et qui se laisse facilement berner. Mais si Arvin Boolell veut vraiment monter en haut du cocotier, il devra d’abord vérifier si son caleçon est propre. Alors comment appeler les rouges à le rejoindre au sein de ce parti qui sera rempli de transfuges ? Ne m’aimez pas, mais suivez-moi quand même. Ramgoolam a envoyé un message fort à ceux voulant s’approprier sa place de Leader : Aimez-moi et suivez-moi, sinon barrez-vous ! Tant que Navin Ramgoolam sera là, vous devrez abandonner l’idée de prendre sa place. Au-delà d’une simple expulsion, serait-ce un avertissement lancé aussi à Arvin Boolell pour qu’il reste dans les rangs et qu’il se tienne bien comme le petit subalterne qu’il devrait être ? Peut-être que Navin Ramgoolam a peur que le leader de l’opposition prenne trop de liberté et d’initiatives, car il tient absolument à consolider son leadership. Arvin Boolell se courbera-t-il encore devant son Führer? Fort probable. Si Arvin Boolell se trouve à côté de Navin Ramgoolam, c’est qu’il est définitivement un « Yes Men », un pion et un valet de ce dernier. Arvin Boolell serait dorénavant complice dans l’expulsion de ces cinq ex-travaillistes.

Réunion Secrète

La presse en a déjà fait état ; il s’est tenu une « réunion secrète » entre les expulsés du PTr et d’autres membres du parti Rouge le 4 février dernier. Yatin Varma a affirmé cela mais il n’a pas fait de commentaire sur la participation probable du leader de l’opposition à ladite réunion. Il y a eu quelques suppositions sur la présence d’Arvin Boolell bien sûr mais il a tout nié en bloc. Mais qu’y a-t-il de mal si cela s’est vraiment produit ? C’est l’ambiance et la dictature qui règnent au sein de ce parti qui poussent ses membres à partir. De toute manière, Arvin Boolell n’est pas un leader, il est plutôt du genre à suivre les directives des autres, contemplant la seconde place qu’il a toujours occupée contrairement à son père, Sir Satcam Boolell

Fais comme moi

Navin Ramgoolam prendre l’exemple sur Paul Bérenger. Paul Bérenger a toujours été impitoyable envers les membres de son parti quand ces derniers le mettant en cause, et Paul Bérenger a toujours sanctionné, voir sacrifices personnes. Nous en sommes tous témoins depuis les années 1970. Paul Bérenger expulsait quiconque, au sein du MMM, osait le contredire ; le premier était Suresh Moorba (qui a été le premier transfuge), suivi de Dev Virahsawmy en 1973, Harish Ramphul en 1977, Krishnalall Coonjan en 1978(qui lors d’un congrès travailliste à Saint Pierre en 1980, accusait véhémentement des membres du MMM de détenir des armes sophistiquées chez eux), Vijay Jundoosing et Vijay Venkatasamy en 1979. Sans oublier qu’en 1983, Paul Bérenger avait expulsé Sir Anerood Jugnauth, Anil Gayan, Madun Dulloo, Jugdish Goburdhun et autres. Paul Bérenger aime se voir entouré de « Yes Men », pour pouvoir se protéger de tous les blâmes, et ricocher les balles de ses adversaires sur ces « Yes Men ». Peut-être que Navin Ramgoolam aurait reçu quelques conseils de Paul Bérenger, sur comment garder son leadership, lors d’un tête-à-tête à River Walk.

Impopulaire à tous les niveaux Navin Ramgoolam doit maintenant accepter son impopularité au sein de la population et au sein de son propre parti. La population mauricienne lui a tourné le dos dès 2014. Idem pour Paul Bérenger, qui a participé à plus de cinq différentes élections générales depuis l’an 2000. Les deux n’ont pas encore compris que les Rouges et les militants ont commencé à faire une croix sur leurs noms, et que le MMM et le PTR ne pourront jamais faire un come-back sous leurs directives. Comment se fait-il que le Leader d’un Parti politique, qui n’arrive même pas à se faire élire dans deux élections générales d’affilé puisse continuer à garder son leadership ? Aux prochaines élections, Navin Ramgoolam sera âgé de 77 ans, est-ce dans l’intérêt du Parti Travailliste de suivre les consignes d’un homme qui ne se préoccupe pas de l’avenir du pays et qui ne pense qu’à se voir Premier ministre coûte que coûte pour pouvoir prendre sa revanche sur ceux qui l’ont offensé ? Pour Navin Ramgoolam, la finjustifi les moyens. C’est cela qu’on appelle faire de la politique autrement ? L’histoire se souviendra comment le Parti Travailliste s’est autodétruit dû à l’arrogance et l’égo surdimensionné de Navin Ramgoolam. Le Parti Travailliste tombera aux oubliettes, tout comme le MMM. Entre Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Pravind Jugnauth, le choix est clair.