April 20, 2024
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« Pravind Jugnauth est un humaniste avec une grandeur d’âme digne pour le poste de PM »

« Je fais mes efforts, mais c’est le Créateur qui guide mes pas », affirme-t-il .

C’est un Joe Lesjongard calme, serein et souriant qui répond à nos questions à son bureau de « deputy Speaker » au Government House à Port-Louis. N’ayant pas sa langue dans sa poche, c’est avec une aisance déconcertante que ce candidat du MSM de la circonscription N0 4 nous livre ses sentiments quant à une éventuelle victoire de son parti soleil. Pour lui, il ne fait point de doute que son leader, Pravind Jugnauth, « est un humaniste avec une grandeur d’âme digne d’un Premier ministre ». Il attribue sa force de frappe à son Créateur: « je fais mes efforts, mais c’est le Créateur qui guide mes pas ». Ci-après, l’essentiel de son interview qu’il a accordée à Ali Syed-Hossen.

« Or, pour moi celui qui a apporté cette justice sociale c’est bien Pravind Jugnauth »

La distribution des tickets suscite des mécontents. Qu’avez-vous à dire à ceux qui ne sont pas sur la liste ?
A chaque élection, la distribution des tickets pose un problème. Cela a toujours été le cas. Ceux qui sont « ticketable » pensent que c’est automatique qu’ils reçoivent un ticket. Or, ce n’est pas forcément le cas. Il n’y a aucune garantie qu’une personne ayant servi une circonscription pendant cinq ans doit nécessairement avoir de nouveau un ticket. Ce qui laisse, bien entendu, un sentiment de tristesse. Toutefois, c’est un sentiment passager. Aussi, ces gens-là doivent comprendre que c’est au Premier ministre seul de décider à qui accorder un ticket. En plus, il faut aussi laisser de la place aux jeunes. On a besoin de sang neuf au sein du parti. Autre raison : on doit laisser la place aux femmes. Il ne faut pas oublier non plus que le Premier ministre accordera un nouveau ticket à celui ou à celle qui a su maintenir sa popularité au sein de sa circonscription mais non à quel qu’un qui se fera élire diffcilement.

A mon avis, il ne faut pas qu’ils soient aigris ou amers. Ce sentiment doit être temporaire et leur comportement ne doit pas déshonorer leur bon travail accompli pendant cinq ans qu’ils ont été dans le pouvoir. J’en profite pour exprimer mon désaccord sur les commentaires que font certains sur des animatrices. Je ne crois pas qu’il faut détenir un certificat en or pour servir le pays, mais c’est qu’il faut c’est surtout la proximité avec les mandants. Ce genre de commentaire aurait pu être évité.

MSM-MMM-MP-MSM…comment justifiez-vous cette trajectoire ?
J’ai reconnu quelque part qu’il y avait erreur. D’ailleurs j’ai remercié le Premier ministre de m’avoir donné l’occasion de rectifier et de corriger cette erreur. Pravind Jugnauth est un humaniste avec une grandeur d’âme digne pour occuper le poste de Premier ministre. J’avais quitté le MSM pour me joindre au MMM, certes. Mais j’avais vite compris que le leader du MMM est une personne qui ne reconnaît pas la valeur de l’individu. Souvent il pense qu’il est le seul à avoir raison. En raison de son inflexibilité, il n’arrive pas à progresser en tant qu’un leader d’un parti politique qui pourrait emmener son parti vers la victoire. Mon passage au MP a été bref. C’est une plateforme qui avait réunie plusieurs camarades qui voulaient, comme moi, faire de la politique autrement. Hélas, je sentais qu’il y avait à l’intérieur du MP certaines personnes qui avaient un agenda caché. Ce qui s’est passé aujourd’hui au sein de MP, les évènements me donnent raison. Aujourd’hui, retour « à la kaz mama » comme vous dîtes, je me sens à l’aise et je terminerai ma carrière politique au sein du MSM.


Votre retour au sein du MSM n’a pas été pour le moins compliqué. Qu’est-ce qui explique votre aisance dans vos relations avec le leader du MSM ?
Nous avons toujours maintenu une bonne relation. J’ai une admiration pour le père Jugnauth. Aujourd’hui je travaille sous Pravind Jugnauth. Je l’ai observé pendant deux ans et j’ai vu sa façon de travailler en tant que Premier ministre. Je peux dire que pendant ces deux ans que ce soit au niveau local ou international le Premier ministre a été présent. En tant qu’un jeune Premier ministre, il a côtoyé des présidents de différents continents. Il a piloté les plus grands chantiers du pays et je pense ici au projet du Métro Léger, entre autres. Ce qui est aussi fondamental pour moi c’est qu’aujourd’hui en tant que politicien, plusieurs leaders politiques ont apporté année après année, parlé de justice sociale. Or, pour moi celui qui a emmené cette justice sociale c’est bien Pravind Jugnauth. Je note ici l’introduction du salaire minimal, le negative income tax, l’augmentation de la pension de vieillesse ainsi que l’augmentation d’autres prestations sociales allouées aux plus démunis de la société. Sans oublier la gratuité de l’éducation tertiaire.

Avec toutes ces mesures socialistes, le MSM est éligible pour se joindre à l’International Socialiste. Cependant, ni le parti Travailliste ni le MMM parrainera le MSM pour son adhésion au sein de cette plateforme. Alors que le Ptr avait parrainé le MMM dans cette démarche. Mais le MSM a prouvé qu’il peut s’y adhérer de par ses mesures socialistes.

« J’avais toujours cette ouverture d’esprit qui me fait comprendre qu’une fois les élections terminées nous devons mettre de côté nos différences pour le bien-être du  pays »

Avec du recul, quel bilan déposez-vous, surtout en tant qu’ancien ministre des Terres et du Logement ?
Je peux dire que mon bilan est positif. Pour preuve le peuple m’a jugé. Je peux dire que j’ai une réalisation très conséquente. En termes de la régularisation des squatters ainsi que sur la construction des maisons. Sans oublier le projet de loi sur l’urbanisation du pays. Cependant c’est dans le secteur de la collectivité locale que ma contribution a été encore plus importante. J’ai marqué l’histoire de notre pays en accordant une autonomie totale à l’île Rodrigues. J’ai amendé le Local Government Act pour permettre à une décentralisation réelle de notre administration locale. Seulement je dois rappeler qu’en 2005 le Ptr avait « révoqué » cette loi. Il sera impératif que le prochain gouvernement accorde toute son attention pour un système moderne de l’administration locale.

« Je suis très confiant. Nous  travaillons d’arrache-pied  pour que nous les trois candidats de l’Alliance Mauricien SOYONS élus. »

Malgré vos critiques contre Maya Hanoomanjee, étiez-vous à l’aise dans votre rôle de Deputy Speaker au sein de l’Assemblée Nationale ?
Oui j’étais très à l’aise. Maya Hanoomanjee et moi nous avons travaillé en étroite collaboration. J’en profite pour la remercier ici pour ses conseils ainsi pour tout le support qu’elle m’a accordé pour assurer un vrai travail d’équipe. C’est vrai qu’en 2014 nous étions des adversaires. Mais après c’était fini. Je n’avais aucun sentiment d’amertume ou de rancune qui me guidait. J’avais toujours cette ouverture d’esprit qui me faisait comprendre qu’une fois les élections terminées nous devons mettre de coté nos différences pour le bien-être du pays.

À un certain moment on a évoqué votre démarche de semer la zizanie au No 4. Qu’en est-il au juste ?
En politique on a toujours à faire face à des situations conflictuelles. J’ai été candidat à trois reprises au No 4. A chaque fois j’ai été élu avec le soutien des habitants. Dois-je vous dire qu’on ne peut pas se faire élire sans le support des habitants. J’en profite pour remercier mes agents ainsi que tous les habitants de cette circonscription qui m’ont toujours soutenu. Ils m’ont toujours fait confiance. J’espère que j’ai pu les représenter dignement au Parlement. Pour moi il est important qu’ils soient satisfaits de leur choix et de ma performance. Qu’ils soient satisfaits de leur choix de m’avoir envoyé au Parlement pour les représenter. Je suis leur voix au Parlement. Je vais œuvrer toujours dans leur intérêt et je les rassure que ce sera toujours le cas. Ils peuvent me faire confiance que je ne travaillerai que dans leurs intérêts et je les défendrai avec force et avec vigueur…..

……Votre retour à « lakaz mama » fait-il l’unanimité au No 4 ?
J’ai le sentiment que mon retour fait l’unanimité. C’est une circonscription arc-en-ciel et je sens que mon retour est accepté sans aucun problème.

Votre passage au comité parlementaire de l’ICAC vous a appris quoi de concret ? Avez-vous le sentiment du devoir accompli ?
Pas totalement. Je vais vous dire pourquoi. Il faut amender la loi pour que ce comité fonctionne comme il se doit. Pour cause l’opposition a refusé de siéger au sein de ce comité. Quand je dis opposition je parle surtout de l’opposition MMM et PMSD. Le parti Travailliste a quand même été présent. Le MMM et le PMSD ont boycotté les travaux dudit comité. Nous n’avons pas pu tenir nos réunions par manque de quorum. Des fois avec le déplacement de certains membres à l’étranger il devenait très difficile de pouvoir siéger.

À mon avis, c’est le comité le plus important car ce comité permet de mener une lutte contre la corruption, exercice qui reste un pilier de notre système démocratique. Très souvent l’opposition, par le biais de Private Notice Question (PNQ) demande que tel ou tel comité soit institué pour adresser un problème particulier. Or en boycottant les travaux de ce comité, le MMM et le PMSD ont fui leurs responsabilités. Une fois au pouvoir, le prochain gouvernement de Pravind Jugnauth doit revoir le fonctionnement de ce comité. Par exemple, de revoir le nombre des membres qui pourront permettre d’avoir un quorum approprié.

Revenir dans une circonscription après l’avoir laissé pour une autre…. ?
J’ai toujours gardé contact avec le No 4. C’est là-bas que j’ai commencé ma carrière politique et j’ai tissé des liens forts avec les habitants et je connais beaucoup des gens. Aujourd’hui ma relation avec les habitants de la circonscription No 4 a dépassé cette relation politique. C’est devenue plus une relation d’amitié. Je suis à l’aise dans chaque coin de la région. J’ai des contacts et c’est avec une aisance que nous menons notre campagne. Je suis très confiant. Nous travaillons d’arrache-pied pour que nous les trois candidats de l’Alliance Mauricien soyons élus.

La circonscription No 4 étant ce qu’elle est avec ses nombres d’électeurs, les mandants ont le sentiment que les élus ont été pratiquement absents pendant ces derniers temps. Comment les convaincre que cela ne se reproduira pas ?
En ce qui me concerne les habitants connaissent mon engagement avec eux. Ils trouvent en moi un homme de terrain qui leur ont défendu dans le passé et ils sont confiants que ce sera toujours pareille. Le Premier ministre m’a donné deux candidates qui ont chez elles cette fibre sociale. Subashnee qui a été à l’avant plan en étant à l’écoute des souffrances des petits gens à la radio et Tour qui a mené une lutte contre le cancer. D’ailleurs Tour avait participé à un marathon pour lever de fonds en faveur des patients du cancer. Ces deux candidates ont le caractère nécessaire pour être à l’écoute des gens.

Si vous n’aviez pas eu de ticket ?
J’aurais été sur le terrain pour donner un coup de main à mon parti. Dans la vie il faut tout accepter. Dans mon cas, en 2014 j’ai été obligé de changer de circonscription par la faute de Paul Bérenger. Mon destin politique réside dans mon Créateur. Moi je fais mon travail et c’est Lui qui me guide les pas.

Qui a bu boira, dit-on toujours. Comment rassurez votre électorat que vous resterez fidèle et au No 4 et au MSM ?
Je ne suis pas parti de mon propre chef. J’ai été forcé d’aller au No 14 parce que Paul Bérenger n’a pas pu régler un différend entre moi et Pradeep Jeeha, et sa préférence a été pour ce dernier. Et moi j’ai lourdement payé pour cette préférence. Quant au MSM j’ai déjà pris l’engagement pour que je termine ma carrière au sein de ce parti en soutenant le leader.

« Le MMM et le PMSD ont boycotté les travaux du comité parlementaire de l’ICAC »