April 20, 2024
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Sports

Premier match officiel pour le tunisien HANNIBAL MEJBRI à Manchester

HANNIBAL MEJBRI

À 16ans, il a coûté 10Million euros
Le jeune milieu français de 16 ans, arrivé de Monaco cet été, a disputé lundi dernier son premier match officiel avec la réserve de Manchester United face à Aston Villa (1-4). Hannibal Mejbri s’est vite adapté à Manchester.

À peine un mois et demi après son transfert de Monaco à United contre 10 M€, du jamais vu pour un joueur de son âge, le milieu relayeur français (16 ans) a rapidement été surclassé dans les équipes de jeunes du club anglais. Il a d’abord disputé deux matches avec les moins de 18 ans, réalisant au passage une passe décisive. Puis, lundi dernier, il a effectué ses premiers pas avec les moins de 23 sur la pelouse d’Aston Villa (1-4). Il est entré à une demi-heure de la fin du match au sein d’une équipe réduite à dix et alors menée 0-4.
S’il n’est naturellement pas encore prêt pour jouer en Premier League, le jeune Hannibal Mejbri a l’occasion de s’entraîner avec l’équipe première des Red Devils.

INTERVIEW DE HANNIBAL MEJBRI
« UN GRAND HONNEUR DE JOUER POUR MANCHESTER UNITED »
En exclusivité, le jeune Parisien, passé par le Paris FC et l’ACBB, avait accordé au journal Le Parisien sa première interview. Nous prenons la liberté de publier cette entrevue.

Que ressentez-vous après cette signature dans un des plus grands clubs du monde ?
HANNIBAL MEJBRI. C’est un honneur. Manchester United a une grande histoire et il est aussi réputé pour sa formation chez les jeunes. Ça va me permettre de progresser pour essayer de jouer un jour avec les plus grands. J’ai regardé beaucoup de vidéos du passé. Des grands noms ont porté le maillot de Manchester United, c’est un honneur de passer après eux.

Quels joueurs de Manchester vous ont marqué ?
Il y a bien sûr Pogba. Chez les anciens, Ronaldo, Beckham et Cantona. Quand je suis allé à Manchester, on ne m’a parlé que de lui. Là-bas, il est considéré comme un roi alors qu’en France, il n’a pas la même aura.

N’avez-vous pas d’appréhensions de partir à 16 ans en Angleterre ?
Non, ça ne me fait pas peur. Mes parents seront toujours à mes côtés pour m’accompagner. Sur, le terrain il fautjuste parler football. En dehors, il y a la langue, mais ça s’apprend. Leur accent est un peu difficile, mais je me débrouillais bien en anglais donc ça devrait aller. Il faudra aussi s’habituer au climat. Mais on sent que Manchester est une ville qui mange et respire football, c’est beau.
A Manchester vous allez retrouver plusieurs autres Français…
Oui, comme on partage les mêmes installations d’entraînement et la salle de musculation, je vais pouvoir souvent côtoyer Pogba et Martial. Chez les jeunes, il y a aussi Noam Emeran ( NDLR : le Val-d’Oisien a signé en février ). On était ensemble à Clairefontaine. Je l›ai eu au téléphone, il m›a dit : « Ici c›est vraiment bien, viens! » Sa présence va m›aider à plus vite m›intégrer. Aliou Traoré (ex-PSG) est, lui, là depuis deux ans, il va pouvoir partager son expérience et me conseiller.

Vous avez signé pour cinq ans. Dans combien de temps espérez-vous pouvoir jouer en Premier League ?
Au départ, je vais intégrer l’équipe des moins de 18 ans. Si j’arrive à monter en équipe première dans deux ans, ce serait bien. Après, tout va dépendre de moi. Physiquement, je dois un peu m’épaissir. Je ne sais pas encore comment mon corps va évoluer. S’il faut mettre le pied, je le mettrai mais sans perdre ma technique et ma vision du jeu.

Ces derniers mois ont été difficiles avec le conflit qui a opposé votre famille à Monaco. Comment l’avez-vous vécu ?
C’était un peu stressant. C’est donc un soulagement de pouvoir penser à nouveau qu’au football. Mon dernier match, c’était en avril avec l’équipe de France au tournoi de Montaigu. Ça m’avait manqué. Mais niveau foot, ça se passait bien à Monaco. Le coach Sébastien Squillaci était content de moi, j’avais mes potes. J’aurais pu me servir de la situation comme excuse. Mais j’ai toujours donné le maximum sur le terrain. Je faisais mes matchs et je laissais mon père s’occuper de tout l’extrafootball. Il m›a dit, laisse tout le reste de côté, je suis là pour le gérer…

A 16 ans, n’est-ce pas difficile de lire autant de critiques vous concernant ainsi que votre famille ?
Oui, c’est lourd à porter. C’est parfois énervant de recevoir des messages d’insultes. Mais j’ai essayé de mettre ça de côté et de me concentrer sur l’avenir. Au bout d’un moment, le regard des autres, ce qu’ils disent sur toi, tu t’en fi ches. Je ne joue pas pour eux, mais pour progresser. J’ai appris à ne pas réagir à chaud, laisser mon téléphone de côté pour pouvoir me recentrer sur moi-même. J’ai des amis qui m’aident à oublier tout ça. Ma famille est aussi là pour que je garde bien la tête sur les épaules.

Après ce conflit avec Monaco et ce départ pour l’étranger, quelle image pensez-vous avoir ?
Je pense avoir une bonne image chez les entraîneurs, ceux qui connaissent le foot et savent vraiment ce qu’il s’est passé. Tous ceux qui m’ont coaché ou m’ont regardé jouer, ont vu que même si je pouvais être agressif et énervé sur un terrain, j’étais calme en dehors. C’est ceux qui ne me connaissent pas qui parlent le plus. Mais je peux me mettre à leur place, c’est normal, ils ne savent pas tout, qui je suis vraiment. Comme ils sont derrière leur téléphone, du coup c’est plus facile… Mais même si elles sont mauvaises, les critiques aident à avancer.