March 28, 2024
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Opinion

Prétexte de fou !

Choquant. C’est le cas de le dire après l’admission à l’hôpital Brown Sequard du suspect qui a poignardé Teena Roy Thupsee,cette receveuse d’autobus, à la gare de Curepipe. Il avait été admis à l’hôpital Candos, après son arrestation par la police. Mais à sa sortie de cet établissement hospitalier, il a donc été admis à la High Ward Security de Brown Sequard. Sur quoi s’est donc basé le médecin pour penser qu’un homme qui venait de poignarder son ancienne compagne pouvait maintenant venir plaider la folie, afin d’échapper à la justice des hommes ? Dans ce cas précis, pourquoi la police n’a pas contesté le verdict de de médecin ? Ou pourquoi n’avoir pas proposé d’avoir un autre avis médical ? Car, il ne s’agissait pas d’un simple malade, mais d’un homme qui a poignardé une femme à de multiples reprises, dans l’intention de la tuer.

La ministre des Droits de la Femme est-elle satisfaite du verdict de ce médecin ? Le ministre de la Santé pareillement ? Est-ce un médecin du privé qui délivre ce verdict, ou un médecin attaché aux services de police ? Et donc, est-ce à dire que l’Etat est satisfait que ce meurtrier mérite d’aller à l’asile plutôt qu’en cellule policière ou en prison ?

Même si le Parlement est en vacances, les parlementaires sont-ils ‘happy’ de ce dénouement ? Trouvent-ils normal qu’on puisse tuer quelqu’un, et se faire ensuite admettre à Brown Sequard ? Est-ce vraiment ainsi qu’on mettra fin aux féminicides sur le sol mauricien ? Quel signal est donc envoyé, surtout aux familles de toutes ces femmes qui ne méritaient pas de telles morts atroces ?

Il y a des vidéos sur You Tube, qui montrent comment la police américaine déjoue le plan des tueurs en série, de très jeunes hommes, qui veulent se faire passer pour « fous »,après avoir massacré des innocents. Un policier, sous couvert de psychologue, est envoyé dans sa cellule, et se met à avoir une conversation « normale » avec le tueur. Et de par les réponses du tueur, ces policiers habitués à détecter les menteurs des vrais fous, donnent leurs verdicts, et réclament que les suspects finissent leurs jours en prison.

Après l’arrestation de personnes ayant commis des féminicides, la police mauricienne passe-t-elle ces meurtriers au gril de la raison ? Pour savoir pourquoi ils ont commis de telles horreurs, et comment faire pour les empêcher de récidiver ? Ou bien se contente-t-on du verdict d’un médecin, et basta ? Est-ce qu’il y a un vrai suivi sur ce type de tueurs, un profiling, pour déterminer quels types d’hommes, de monstres plutôt, notre société est en train de produire ? S’est-on demandé pourquoi depuis 1972, quand V.S. Naipaul avait traité Maurice de « wife-beating society », rien n’a changé sous nos latitudes, et que des femmes continuent de mourir aux mains de leurs maris, compagnons, concubins ?

En fait, dans les milliers « d’études » faites sur le sol mauricien, pourquoi ceux qui animent les sempiternels séminaires, publics et privés, avec la complicité d’ambassades étrangères, n’ont toujours pas trouvé de solution pour éradiquer ce fait de société de notre île ? Maintenant qu’un meurtrier dort tranquillement dans une chambre blindée de Brown Sequard, comment d’autres peuvent-ils dormir, sans avoir quelque remords de conscience ? S’il y a eu des avocats-Avengers pour Soopramanien Kistnen, à quand des avocates Pro Bono pour prendre les cas de féminicides à bras-le-corps ? Femmes-avocates, ce n’est pas un sujet qui vous tienne à cœur, gratuitement ?

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