March 29, 2024
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Opinion

Protégeons notre faune et notre flore !

Un texte de notre journaliste Nasreen Mungroo-Keramuth a récemment braqué une lueur implacable sur un pan de notre patrimoine naturel.A savoir le jardin des Pamplemousses.Un des plus vieux sites verts dans l’hémisphère sud,et datant de la période française,ce jardin est souvent sujet de dégradation.Pour ne pas dire qu’il est laissé à l’abandon.

Pourtant,l’entretien de ce site aurait dû être une priorité. Non seulement parce que les touristes le visitent fréquemment.Mais aussi à cause des samadhis de deux anciens Premiers ministres.De ce fait,il aurait été logique de garder le jardin en bon état.Afin d’honorer comme il se doit les mémoires de Sir Seewoosagur Ramgoolam et Sir Anerood Jugnauth.Mais il semblerait que ceux qui président au conseil d’administration de ce site n’aient pas son entretien à cœur.Ce qui est fort dommage.

Car,notre pays est signataire de la convention de protection de la faune et de la flore,locale et mondiale.Faut-il rappeler que c’est le 20 décembre 2013,lors d’une session des Nations Unies,et sur proposition de la Thailande,que fut adoptée la résolution de proclamer le 3 Mars la journée mondiale de la vie sauvage.Mais depuis l’an 1973, les Nations Unies avaient déjà décidé d’accorder plus d’attention à la faune et la flore mondiale.Les gouvernants du monde entier savent donc qu’il leur incombe de respecter cette résolution.Antonio Gutteres,- secrétaire-général des Nations Unies,rappelle d’ailleurs que « notre faune et notre flore sauvages sont précieuses et irremplaçables : en cette Journée mondiale de la vie sauvage, engageons-nous donc à les préserver, afin que les générations actuelles et futures puissent profiter pleinement de leurs bienfaits et de leurs délices. »

Le thème de la journée de cette année met l’accent sur la nécessité de « récupérer les espèces clés pour la restau- ration des écosystèmes ».Au moment où des navires bourrés de fuel viennent s’échouer sur nos côtes et dans nos lagons,menaçant notre écosystème marin,il importe plus que jamais de mettre en place un système d’alerte et de protection de notre patrimoine maritime.D’autant plus que nous avons la prétention,dans un futur prochain,d’aller gérer le patrimoine maritime de l’archipel Chagos.Si on ne peut empêcher des vraquiers et autres cercueils flottants de s’approcher de nos côtes,qu’en sera-t-il des Chagos,où nous n’avons aucune unité de surveillance ?

Mais il n’y a pas que la mer à être fragile.Nos terres intérieures également commencent à crier saturation. Les « développements » accélérés des zones rurales,et mêmes urbaines,sont souvent synonymes de bétonnage à l’extrême.Ce qui signifie non seulement disparition des zones humides naturelles,mais aussi de leurs locataires.Soit oiseaux,crapauds,tangues,et autres insectes qui faisaient de nos bois et forêts leurs abris naturels.A cet effet,le projet de nouvelle route,qui passerait par la forêt de Ferney,doit être sujet d’inquiétude.Car,à part les gorges de la Rivière Noire,les espaces verts ne sont plus légion dans l’île.Et même dans les villes,les jardins rappetissent inexorablement. Ainsi,un bout du jardin Robert Edward Hart a été « rogné » au profit du Bulk Sugar Terminal,qui en a réquisitionné une partie pour une extension de cette construction.

Les mairies et les conseils de districts ont donc un rôle à jouer.On a en tête le permis accordé à des promoteurs,à Tamarin.Et qui « rogne » là encore sur la montagne de ce village.Disons-nous donc que pour chaque pouce de nature que nous éliminons dans notre île,ce sont autant de menaces sur la faune et la flore.D’ail- leurs,les Nations Unies tirent déjà la sonnette d’alarme : « Plus de 8 400 espèces de faune et de flore sauvages sont en danger critique d’extinction, tandis qu’environ 30 000 autres sont considérées comme vulnérables ou en danger d’extinction. Sur la base de ces estimations, plus d’un million d’espèces sont menacées d’extinction. »

Et il va également sans dire que la guerre est aussi une menace pour l’humain.Ce qui se passe au Yémen,en Palestine depuis 1948 !,au Soudan,et présentement en Ukraine,doit nous interpeller. Le plus nous protégerons la vie animale et florale,le plus l’humanité vivra en osmose avec la nature.Prenons donc soin de nos espaces verts et de leurs habitants marchants et volants.De leur bien-être dépendra notre avenir.N’est-ce pas,mesdames les abeilles ?

Sedley Assonne