March 29, 2024
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Shakinah Ramjane: « Le Ramadan est vraiment spécial »

« Je ne peux pas dire que nous ne faisons pas de la charité tout le long de l’année, mais le faire pendant le mois du Ramadan a une autre signification, une portée particulière. Car, nous en tant que musulmans, nous sentons le devoir d’aider encore plus les gens. Et pour l’iftar, nous partageons les gâteaux avec nos proches et voisins. Et ce qui nous conforte encore plus dans ce besoin de partage, c’est qu’avec les menaces qui pèsent sur le monde, avec la pandémie et la guerre, nous nous rendons compte que le temps nous est compté. De ce fait, nous devons partager au maximum avec ceux qui nous entourent. Car, le temps passe trop vite maintenant. »

Ainsi s’explique Shakinah Ramjane sur le Ramadan, qu’elle a attendu « avec impatience ».Elle a été initiée au « roja », le jeûne, dès l’âge de trois ans. Elle était en pré-primaire. Et ses parents, surtout son père, l’ont encouragée en ce sens. Notamment en me donnant un petit argent de poche. »Dans ma famille, pour tous les enfants, cela commence toujours très tôt ». Depuis, le jeûne fait partie intégrante de sa connexion avec sa foi religieuse.

Concernant son penchant pour la cuisine, Shakinah soutient que c’est son chacha, son oncle, qui a été son inspiration. Et aussi sa tante, la sœur de son père, qui allait préparer des mets dans les mariages. »Depuis toute petite, je les regardais faire. Mon chacha était connu comme un « briani maker » et sa réputation n’est plus à faire. Se kiksoz kinn vinn dan mwa naturellement donc. »

Enseignante dans un établissement secondaire,- cette Secondary Educator in food science avait déjà opté pour la matière Food and Nutrition au collège, au niveau de la Form IV/Form V. Et elle a pu poursuivre cet amour pour la cuisine après le collège. Son Teacher’s Diploma, doublé d’un BeD in Education, en poche, et après six ans d’études tertiaires au Mauritius Institute of Education, elle y apprend d’ailleurs l’importance de chaque ingrédient : » J’inventais toujours des recettes. Soit the science behind every ingredient. Connaître la fonction de chaque ingrédient. Pourquoi utiliser un œuf par exemple quand on fait un gâteau ? Cette notion sur la science des ingrédients peut aussi vous éviter de faire des gaffes en cuisine. »

Shakinah se rappelle «qu’au MIE je devais créer un menu. Un snack pour des adolescents souffrant d’anémie. Et j’avais réalisé un pain à partir du moringa, soit des feuilles de brède mouroum. Je les ai séchées et ensuite mélangées à de la farine. Avec pour résultat que le pain est devenu vert. J’ai eu un A dans ce module grâce à cette création. »

Pour la fête Eid, »je ne ferai pas de briani, mais j’irai en prendre chez ma dadi, ma grand-mère. Là-bas, toute la famille se réunit. Et je retrouverai mes cinq oncles aussi. Et à midi, on dégustera du briani. Mais chez moi, je préparerai un brunch pour toute la famille. Et aussi des dishes intéressants. Là je prépare du Red Velvet Cake, un Ras malai cake, et aussi des mini bake cheese cakes et des amuse-gueules salés. »

Pour Eid, « on prend un bain purifiant, pour le corps, on prie, et ensuite on prie et on met son plus joli vêtement. Et on se met du mehendi sur les mains, car Eid est un jour spécial. C’est recommandé de le faire. D’ailleurs, samedi soir j’étais au Souma Hall, à Vallée Pitôt, pour cela. »

En ce jour spécial, Shakinah, habitante de Vallée Pitôt, souligne que « les jeunes filles se font belle, et les garçons se font beaux. Ces derniers se mettent du khol autour des yeux. Et surtout il ne faut pas oublier la prière à la mosquée pour les garçons. Et pour Eid, on s’échange des cadeaux, et surtout on mange bien ! Vraiment, pour la Eid, pas de régime. On mange bien ! »

Mais cette année, les grands-parents de Shakinah ne sont plus là. « Il y aura de la tristesse. Eid ne sera pas pareil sans eux, mais on pensera très fort aux absents. »

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