April 24, 2024
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Si le MTC n’existait pas, il ne l’aurait fallu jamais l’inventer

Everything has To change so that they remain the same », voilà la formule cabossée et trompeuse qui est infligée à rebours, à tous, par le MTC depuis des décennies et pourtant le Champ de Mars s’enlisait d’année en année dans une situation catastrophique devenue menaçante aujourd’hui pour le déroulement adéquat des courses. C’est se voiler la face et perdre son temps et son argent que de croire que l’espoir était permis. Que les cadres de la vieille ferraillerie ne se fassent plus d’illusions : l’avenir des courses ne se fera pas avec le MTC ou le Mtcsl.

Depuis sa création il y a plus de 200 ans jusqu’à ce jour, cet organisme a trop navigué dans des eaux troubles, pour ne pas dire s’est embourbé, par ricochet a pataugé dans la mare [….au diable] avec des sabots boueux et salis, s’embarrassant de plusieurs affaires ténébreuses, voire des scandales successifs. Tout ce que nous récoltons aujourd’hui est un ensemble de péripéties malvenues et mauvaises lesquelles n’en finissent pas, comme si une malédiction frappe sans cesse ce secteur. À la vérité, une impasse chasse l’autre, au point où la minute que nous croyons que l’industrie se sort d’une problématique, d’un problème qu’elle se retrouve immédiatement avec un/un autre sur la selle.

On doit se résoudre à un constat implacable selon lequel le MTC est foudroyé par un destin sombre, celui de décevoir, de faillir. Avant de proposer l’alternative que nous considérons comme la plus plausible et capable d’en finir avec les déboires et surtout avec une confiscation des courses [par un système du passé et dépassé] par des structures mentales et physiques qui ne sont que l’émanation d’esprits semblables et se suffisant à euxmêmes et qui sont le fait de perpétuer des réflexes et des mentalités iniques, il convient de se mémoriser certains faits qui clarifieront à jamais l’interrogation pourquoi les courses sont arrivées à un point de non-retour. Une situation de discrédit et de déchéance qui justifient et méritent que l’on rompe définitivement avec le passé et le présent, avec l’éternel recommencement. Car les courses à l’évidence ne survivront que par une révolution, pas de palais, mais synonyme de nouveau concept, de nouvelle organisation.

N’en déplaise au philanthrope, à l’homme de toutes les situations Jean-Michel Lee Shim [ parce qu’il ne voudrait pas que son nom soit associé à ce charivari de secousses], force est d’admettre qu’il s’est porté au secours des courses à maintes reprises, à grands frais et à point nommé, impulsant avec ingéniosité des initiatives qui ne manquèrent jamais de brillance, d’efficacité. Malheureusement, le sourire et la reconnaissance verbale d’en haut à son égard, en apparence, cachaient toujours, en bas, une jalousie et une ingratitude sclérosées. Tout comme il ne sera jamais ministre selon ses convictions naturelles, JMLS n’aspirera jamais à présider au destin d’un organisme des courses; et c’est là le décalage malchanceux: autant que sa générosité de cœur et d’esprit puisse être conséquente, autant que le pouvoir décisionnel se trouvant entre les mains des autres se révèle diamétralement opposé. Dans les schémas ombrageux de certains, JM Lee Shim est un obstacle incontournable. Qu’est-ce qui puisse le plus s’ériger en rempart à leur quête de prestige, de vivre en autarcie et de règne sans partage qu’un homme [JMLS] qui transcende ses caractéristiques et qui s’efface devant l’honneur et les honneurs et dont la discrétion et l’éloignement des affaires sont un gage de désintéressement et de neutralité, surtout de son respect absolu de la hiérarchie et des institutions ? Sa capacité à faire passer le but à atteindre, dans l’intérêt des autres, avant la recherche de son prestige personnel, voilà la force maîtresse de JMLS. D’où cette justesse de mettre en évidence son sens de l’État et de la primauté du bien public et privé.

Après cet aparté rendu nécessaire par un souci du rappel et un raisonnement par l’exemple, revenons au MTC. Nous l’avons déjà fait ressortir: Le propre de la bêtise des chefs hiérarchiques qui se sont succède depuis 208 ans, c’est qu’elle insiste. Les désirs de ceux qui se confortent dans un règne sans partage des courses hippiques depuis 1812 n’auraient jamais dû quitter le rayon des absurdités et des complexes de supériorité, entre les toilettes neutres et les ententes/réunions non mixtes entre « racisés ». Mais, dans notre monde transformé en village global, sans barrière aucune, dans notre époque digitale marquée par l’intelligence Artificielle, il y a des cols bancs qui se croit savant et encore détenir l’apanage des vestiges en état de décrépitude, donnant ainsi à des théories vides et boursouflées une importance insensée. C’est là qu’on juge l’insincérité, l’intention abjecte et la mauvaise conscience de ces hommes qui ne se privent pas en petit comité, des moments intenses de farniente dans les salons VVIP du Champ de Mars, à chaque journée de courses, piétinant ainsi les valeurs humaines et blessant la dignité de ceux qui ne sont pas des leurs.

Au lieu de focaliser sur les intérêts spécifiques des courses, ils se sont détournés vers des banalités; à la vérité visaient à faire perdurer la mainmise totale sur cette industrie. On pardonnera au néophyte, au naïf sa méconnaissance de cette impitoyable convention: « le monde des courses à Maurice est un milieu très fermé, qui n’aime pas que l’on cherche à découvrir ses petits secrets écœurants, hautains, sales… L’accès à ces réjouissances est évidemment ultra filtré, puisque l’utilisation que ces exploiteurs sans pitié en font, détermine certains résultats dont le plus inquiétant est l’effondrement des courses. En fait, si le MTC n’existait pas, il ne l’aurait fallu jamais l’inventer, tant il a été dirigé comme une bande minoritaire se prévalant de tout au détriment de ceux qui sont majoritaires. En bref, le Champ de Mars est le seul lieu où les derniers vestiges du colonialisme ont trouvé de quoi pour se manifester de façon nouvelle et renouvelée.

Il n’y a pas de la place pour ce Club désuet dans la construction de l’avenir des courses, non plus leur emprise aux dépens d’une large majorité, qui ne fait que subir sans broncher pendant deux siècles. Et, face à cette configuration totalement déséquilibrée, quand il y a une de cette majorité qui émerge pour dire carrément que ce jeu doit cesser, ces soi-disant gentlemen fourbissent leurs cravaches pour brandir la menace [selon leurs calculs erronés] de « l’interventionnisme de l’État ».

Notre capacité d’indignation et notre volonté de regarder vers l’avenir sont à son apogée. De quoi cet avenir aurait été fait, parce que s’il aurait ressemblé à ce présent qui s’embarrasse d’un passé accablant, les courses seraient vouées vers une mort lente mais sûre.

Au fond, c’est terminée la manœuvre de « pushing the dirt under the carpette ». L’asphyxie qui étreint le MTC, au point où le même SOS de « déficit financier, faillite » est lancée chaque année, n’est pas prête de se relâcher. Ce dont les courses ont bien besoin est cette volonté de procéder à des réformes draconiennes. Il est inadmissible qu’à chaque saison surgissent les mêmes rengaines, gémissements et signes de détresse qui ont sapé la confiance des turfistes. Avec ce cas de figure, l’espoir de voir un jour des courses limpides et propres relève encore de la chimère. Il a été dirigé comme une autarcie, les derniers vestiges du colonialisme trouvant de quoi pour se manifester de façon nouvelle.

Mais, le gouvernement avait la clé pour changer pour de bon la face des courses et il gagne énormément aujourd’hui à matérialiser l’idée popularisée pour des
courses sans fioritures. Le Premier ministre a retenu, saisi ce qu’il fallait retenir et saisir: Le MTC ne peut plus continuer à organiser les courses au CDM. Avec des tribunes trop vieilles, qui ne passeront pas d’ici peu le « load teste » légal, qui jauge leur garantie sécuritaire à contenir des centaines de personnes ; la location d’un terrain de courses appartenant à la municipalité de Port-Louis qui pourrait être compromise un jour ou l’autre [Port-Louis faisant face à un problème grandissant de circulation et nécessitant un réaménagement assez rapide]; et une piste ne répondant plus ou peu aux exigences pour des courses sans risques et propres, en plus que le MTC n’arrive plus à entretenir; le MTC est condamné à tirer sa révérence.

JM Lee Shim a toujours des idées en avance sur les autres et c’est pourquoi il a réussi là où le MTC a échoué lamentablement: regarder dans la direction d’un projet d’un hippodrome moderne. Ce projet d’envergure remis sur le métier trop de fois ne figurait pas comme la priorité des priorités pour le MTC. Au lieu d’activer cette construction, il tergiversait et se morfondait chaque saison dans les pertes financières qui ne cessaient de s’accumuler. La mesure radicale qui assurera l’organisation des courses d’une dimension correspondant à notre époque n’était pas compliquée et JMLS à frapper plein dans le mille.

Le MTC n’a pas su relever ce défi obligatoire et sa culture d’entreprise était dépassée depuis longtemps? Ayant atteint ses limites, avec ses vieux concepts que l’intelligence de nos jours a rangés au rayon des vieilleries inutiles. Les concepts du MTC qui se sont imposés dans les références managériales inégales et les considérations d’affiliations sont devenus tellement banals et révoltants qu’il n’était plus permis de les tolérer. Et, la culture d’entreprise est une notion à redécouvrir. C’est généralement dans les moments critiques comme ceux de nos jours qu’un retournement stratégique est attendu de tois ceux qui voient les intérêts des courses avant toute autre considération. Le Club n’avait plus de marge pour renvoyer la faute sur autrui. Le PM a démontré une grande intelligence politique en mettant le MTC devant sa mission d’intérêt général cohérent et sincère : que le Club vienne de l’avant avec un cahier des charges pour ce projet d’hippodrome. Les actes d’abord, la raison d’être du Club viendra naturellement ensuite. Il est clair que l’intervention de l’État était justifiée. Mais, le MTC n’ayant pas répondu à cette exigence, il y avait lieu de voir loin en déclenchant une opération visant à proposer à des organisateurs-promoteurs la gestion du Champ de Mars et par extension la construction d’un hippodrome et globalement l’organisation des courses.De deux choses l’une. Les profonds changements, accentués par la pandémie de Covid-19, auxquels doivent faire face les entreprises requièrent de celles-ci une capacité d’adaptation exceptionnelle. Il n’y avait pas d’excuses pour se dérober. Le MTC n’a pas été en mesure de prouver que l’heure de parler de lui au passé n’était pas encore arrivée.

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