April 20, 2024
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Stéphan Toussaint : « Toutes les bourses seront maintenues, y compris le salaire des entraîneurs qui travaillent avec le ministère de manière informelle »

Dans un entretien, à bâton rompu, accordé à Mazavaroo mercredi dernier, le ministre de Jeunesse et des Sports nous a fait part de son état d’esprit face à l’épidémie du Coronavirus qui a impacté sur le mouvement sportif mauricien, comme celui du monde entier avec une conséquence directe, précisément le renvoi des JO de Tokyo pour 2021. S’il estime qu’il faut attendre la fin de la pandémie pour savoir le degré de son impact sur le sport mauricien, par contre Stéphan Toussaint estime que le mouvement sportif mauricien doit faire face à un après Covid 19 et sans aucun doute certaines habitudes vont devoir changer. Cependant il faut aussi comprendre à Mazavaroo, entre-temps, il a pris la décision de ne rien stopper concernant les bourses des athlètes, que ce soit au niveau du TFES et HLSU ou encore que les salaires des entraîneurs qui travaillent avec son ministère de manière informelle vont continuer. Entretien…

Stéphan Toussaint, le mouvement sportif mauricien, au même titre que toute l’île Maurice est entrée en confinement national en raison de la présence du virus, COVID 19. En Tant que ministre des Sports est-ce que c’est une situation qui vous inquiète et pourquoi ?

Oui, définitivement je suis un homme inquiet. La situation à Maurice, comme dans le monde, est grave et sans précédent. Il faut que tous les mauriciens indistinctement, pas seulement le gouvernement, prennent conscience de la gravité de la situation et dans le même souffle assument leurs responsabilités pour faire face à des conditions très compliquées. C’est-à-dire, surtout qu’il faut rester à la maison et suivre à la lettre toutes les consignes et le protocole d’hygiène pour stopper la propagation du coronavirus dans la société mauricienne.

Le Premier ministre, lui-même, a indiqué publiquement que la République de Maurice, comme le monde entier du reste, est en guerre contre une ennemie invisible. Pensez-vous qu’une part que cette guerre durera longtemps et d’autres part quel en sera l’impact sur le mouvement sportif mauricien ?

Effectivement, c’est une guerre contre une ennemie invisible qu’on doit gagner et qu’on va gagner avec certitude. Mais, il faut que tout le monde apporte leur contribution en nous donnant les moyens d’y parvenir à cet objectif. Cela passe par la prévention qui reste le moyen le plus adapté dans les circonstances actuelles à Maurice, comme dans les autres pays, surtout en l’absence d’un remède ou vaccin approprié pour l’instant. Personne ne se sait pour l’heure combien de temps cela prendra pour vaincre cette ennemie, mais c’est sûr que le mouvement sportif mauricien, comme partout ailleurs sera affecté, avec les conséquences qui en découleront sans aucun doute. Cependant on souhaite en tant que ministre de la Jeunesse et des Sports et qu’une fois que nous aurions surmonté cette crise, c’est que le mouvement sportif mauricien se lève comme un seul homme et se remette en marche pour atteindre les objectifs que nous avions fixés au départ.

La quasi-totalité des fédérations ont mis en arrêt leurs activités et autres championnats, d’abord est-ce que vous êtes d’avis que la reprise sera pour bientôt. Et en votre capacité de ministre, estimez-vous que cette reprise pourrait se faire dans les mêmes conditions avant le confinement et avant l’arrivée du COVID 19 ?

Il est vrai de dire que toutes les fédérations ont dû stopper leurs activités et je dois dire que ce fut une excellente décision eu égard à la situation. Je dois être honnête et concéder que la reprise ne se fera pas dans l’immédiat. Valeur du jour, on suit la situation de très près. Je suis en contact en permanence avec mes officiers. On ne peut évaluer, valeur du jour, quel sera l’impact réel sur le sport local. Mais définitivement, nous allons faire un constat des lieux avec tous les stakeholders une fois que la situation le permettra. Et à partir de là, nous allons pouvoir dégager une stratégie pour savoir et décider de la marche à suivre.

Qui dit sport dit public et nous avons tous que sans public un athlète n’arrive pas à donner le meilleur de lui-même. Pensez-vous qu’avec le Coronavirus certaines habitudes vont devoir changer et est-ce une bonne chose pour le sport en général ?

Oui, certaines habitudes vont devoir changer, car il est clair que la vie de tous les Mauriciens, y compris les athlètes, sera chamboulée et sans doute elle ne sera pas comme avant. Il y aura certainement un après coronavirus. Comme je l’ai dit plutôt, on ne peut savoir maintenant comment ce changement sera traduit dans la vie de tous les jours, en particulier dans la vie de nos athlètes qui, je dois le rappeler, voyage partout dans le monde pour représenter notre République.

Pensez-vous que sur le plan mondial, le sport de haut niveau qui est avant tout un spectacle va en souffrir du COVID-19 ? Comment envisagez-vous le sport mauricien, voire mondial, après le COVID 19 ?

Le sport à tous les niveaux est en train d’être désorienté par cette pandémie à travers le monde. C’est pour cela que toutes les instances sportives internationales, y compris les nôtres localement, sont en train de suivre cette évolution avec inquiétude. Ce n’est qu’une fois la crise terminée que nous serons en mesure de faire le constat, tirer les conclusions et ainsi décider de la marche à suivre. Mais ce qui est certain c’est que rien ne sera plus comme avant.

Les Jeux Olympique (Tokyo 2020) ont été reportés pour 2021, vous êtes d’avis que c’est une bonne décision ?

Les JO de Tokyo ont été renvoyés pour l’année prochaine comme le vient d’annoncer le comité d’organisation et le Comité International Olympique (CIO). C’est une très bonne décision vu l’ampleur de la situation et la crise sanitaire qui touche le monde entier, y compris le Japon. La santé des athlètes et les gens en général prime sur toutes autres considérations.

Pensez-vous que cette situation est un handicap pour les sportifs mauriciens qui cherchent une qualification pour ces JO ?

Il est encore trop tôt pour tirer une conclusion dans un sens ou dans un autre. D’ailleurs toutes les compétitions pour une qualification pour les JO sont à l’arrêt actuellement. Sur ce point, les sportifs mauriciens qui cherchent une qualification ont toujours leur chance pour l’heure. C’est une opportunité je trouve. Mais il faudra définitivement attendre la fin de cette crise pour y voir plus clair.

Comme tous les ministères, le vôtre fonctionne très peu ou pas du tout. Qu’est qui se passe pour les athlètes qui bénéficient d’une bourse de haut niveau (HLSU) pour laquelle nous devons le rappeler, que des conditions très strictes sont à respecter notamment au niveau des résultats et la présence à l’entraînement. Les bourses du HLSU sont-elles coupées jusqu’à nouvel ordre ? Que se passe-t-il aussi pour les entraîneurs qui travaillent avec le ministère de façon informelle ?

Comme c’est une situation inédite et sans précédent, j’ai demandé que toutes les bourses à tous les niveaux soient maintenues Que ce soit, pour le HLSU, TFES, idem pour les entraîneurs qui travaillent avec le ministère de manière informelle.

Le mot de la fin M. Toussaint ?

Il est impératif que tous les athlètes, et les mauriciens en général suivent toutes les consignes prodiguées par les autorités. C’est-à-dire, rester à la maison et n’en sortir que si c’est strictement nécessaire ; suivre à la lettre les précautions d’hygiène et faire attention aux fake news qui circulent sur les réseaux sociaux. Au contraire, restez connectés sur les médias fiables qui communiquent les bonnes informations. Finalement, essayez de trouver une bonne 20-30 minutes par jour à pratiquer une activité physique que vous pouvez faire à l’intérieur de la maison, comme une session de zumba, fitness ou tout autre sport qui peut se faire à la maison ou dans votre cour. Il faut que vous restiez actifs durant ces jours de confinement national.