April 19, 2024
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Trafic de drogues à Maurice – PM : « Plus de Rs 12 milliards de drogues saisies entre 2017 et 2021 »

Le Leader de l’Opposition était absent du Parlement hier, il n’y a donc pas de Private Notice Question (PNQ), comme le veut la tradition. Ce privilège étant réservé uniquement au Leader de L’Opposition selon les Standing Orders, cet exercice ne pouvait se tenir. Les travaux de la Chambre ont débuté, de ce fait, avec le Prime Minister Question Time. Malgré la quinzaine de questions à l’ordre du jour, le PM n’a pu répondre qu’une, durant les 30 minutes qui sont consacrées, notamment celle du député Osman Momamed sur la prolifération du trafic de drogues dans les faubourgs de Port-Louis.

Le Premier ministre a saisi l’occasion pour porter le débat et les actions du gouvernement sur un plan plus large. Il a même annoncé autour de cette question que selon les chiffres du Premier ministre, Pravind Jugnauth, révélés lors de la PMQT que Rs 12,5 milliards de drogues ont été saisies depuis 2017 à novembre 2021 dans toutes les régions de Maurice et qu’en 2005 à 2009, le montant total des saisies de la police s’élevait seulement à Rs 1 millard

Dans sa réponse initiale le PM a indiqué que les services de police ont souligné que pour 2017 au 18 novembre 2021, la police a mené plusieurs opérations de répression dans ces régions, ce qui a permis de détecter un nombre important de cas liés à la drogue. Ce fut 149 cas au cours de l’année 2017, 171 pour l’année 2018, 116 pour l’année 2019, 129 pour l’année 2020 et 67 cas de janvier au 18 novembre 2021.

« Sur la base des statistiques disponibles, on ne peut pas en déduire qu’il y a eu une augmentation de la prolifération des drogues dans la région. Cependant, la police est d’avis que même un seul cas est de trop et que l’absence d’actions concrètes pourrait entraîner la prolifération de la drogue d’une région à l’ensemble du pays », a souligné le Premier ministre dans sa réponse.

Il revient, selon les informations fournies par le Commissaire de police par intérim au PM que les mesures préventives supplémentaires ont été prises dans les régions de Vallée Pitot, de Tranquebar, de Plaine-Verte et du Ward IV pour lutter contre les drogues illicites. Ces mesures visent à encourager les infor- mateurs et les dénonciateurs à informer la police et l’Adsu des activités illégales, y compris les transactions de drogues, dans leur localité, le programme de récompense des informateurs est en cours et le programme de récompense des officiers de police a été rétabli par le Commissaire de police par intérim et le programme a été étendu à tous les types de drogues.

Par ailleurs, les caméras Safe City, sont mises à contribution dans cette lutte contre la criminalité et les drogues illégale. « Cet outil moderne permet à la police et à l’Adsu de surveiller les mouvements des personnes et des véhicules suspects, ainsi que les trafiquants de drogue qui traînent dans les environs avec l’intention de commettre des infractions », a rappelé le PM dans sa réponse. La cellule éducation de l’Adsu travaille aussi en collaboration avec l’unité de prévention de la criminalité pour mener des campagnes de sensibilisation agressives dans les établissements d’enseignement, les clubs de jeunes et les centres communautaires des régions, afin de sensibiliser les habitants des régions concernées aux effets néfastes des drogues illégales.

Pravind Jugnauth devait ajouter que l’Adsu est désormais dotée de personnel supplémentaire et d’équipements modernes pour améliorer ses capacités opérationnelles. À cet effet, quelque Rs 10,5 millions ont été allouées à l’Adsu dans le budget de cet exercice financier. Dans la foulée, les formations « tailor made » sont proposées aux officiers de cette unité afin de renforcer leurs capacités et de leur permettre de traiter les affaires de drogue de manière globale. « Notre service de police renforce continuellement sa coopération bilatérale et multilatérale avec les pays amis de la région, tels que La Réunion, Madagascar, les Seychelles, l’Afrique du Sud et le Mozambique, entre autres, pour partager les renseignements sur le trafic de drogue et autres infractions connexes et mener des enquêtes efficaces sur les affaires de drogue », a rappelé le PM.

Dans a foulée, il faut également souligner que le National Drug Secretariat (NDS) du PMO, en collaboration avec les agences des Nations unies a mené une enquête nationale auprès des personnes qui consomment des drogues à Maurice en septembre 2021. « Les résultats de l’étude, attendus en janvier 2022, fourniront des informations complètes, notamment les caractéristiques sociodémographiques des consommateurs de drogues, leurs conditions de vie, leur statut professionnel, l’âge du début de la consommation de drogues, la fréquence et les habitudes de consommation et l’ampleur de la consommation de drogues, qui guideront notre réponse nationale en matière de drogues. Nous serons alors mieux à même d’évaluer l’ampleur de la situation en matière de drogues au sein de la population dans les différents groupes d’âge », a précisé Pravind Jugnauth aux députés et ministres.

Par ailleurs, pour améliorer le programme de prévention de la toxicomanie, une approche communautaire a été initiée par la mise en œuvre du Youth Empowerment Programme Against Drugs (YEPAD) depuis février 2021 par le ministère de la Santé et du Bien-être en collaboration avec le Secrétariat National des Drogues, la Police, le ministère de l’Autonomisation des Jeunes, des Sports et des Loisirs et des ONG partenaires ciblant différentes régions du pays y compris les régions de Vallée Pitot. « En fait, le YEPAD a été lancé à Vallée Pitot et a été mené à bien avec succès. Une équipe de personnes ressources est présente dans la région ciblée pendant une semaine pour des consultations et le renforcement des capacités des leaders communautaires à prendre en charge les programmes de prévention de la toxicomanie au niveau de leurs localités », a avancé le PM.

Pour rappel, le YEPAD comprend des interventions telles que la sensibilisation, des activités récréatives et physiques pour responsabiliser et engager les jeunes dans le développement personnel ainsi que l’accès à des programmes de formation, entre autres. « Mon gouvernement travaille sur tous les fronts pour lutter contre le fléau de la drogue », a insisté Pravind Jugnauth, qui rappelle que les campagnes de sensibilisation menées par la police, le ministère de l’Éducation, de l’enseignement supérieur, des sciences et de la technologie met en œuvre une série de mesures dans les régions de Vallée Pitot, de Tranquebar, de Plaine-Verte et de Ward IV.

Parmi les mesures prises, on retrouve un vaste programme de prévention structuré au niveau des établissements d’enseignement, mené avec le ministère de la Santé et du Bien-être et l’aide de l’Adsu, de la Brigade pour la protection des mineurs et d’ONG, afin d’aborder les problèmes de santé publique, de la protection des mineurs et des ONG afin d’aborder le problème de la drogue et de partager des informations. L’organisation d’une réunion multisectorielle sur « les programmes de prévention de l’indiscipline et de la toxicomanie dans les écoles », organisée chaque année avec toutes les principales parties prenantes, telles que le ministère de la Santé et du Bien-être, la police, les services de police et les ONG.

Des campagnes de sensibilisation sont en cours en collaboration avec les parties prenantes concernées telles que l’Adsu, l’unité de réduction des risques du ministère de la Santé et du Bien-être. Dans le même ordre d’idée un protocole a été mis en place pour servir de ligne direc- trice aux établissements scolaires dans le cas où un élève est pris en possession d’une substance illicite présumée. Ce protocole prévoit également une surveillance et un suivi étroits au niveau de l’école, y compris une assistance pastorale et le soutien de psychologues scolaires.

Le Premier ministre devait préciser un programme de prévention de la toxicomanie fondé sur des données probantes et conforme aux normes internationales de prévention de la toxicomanie (collaboration entre l’ONUDC et l’OMS) a été introduit dans les écoles secondaires de l’île, conformément aux normes internationales.

Il y a eu aussi l’intégration de la prévention de la toxicomanie dans le cadre du programme scolaire national pour les sous-secteurs primaire et secondaire.

Afin de permettre à nos jeunes de résister à la pression de leurs pairs qui les incitent à s’adonner à la toxicomanie, mon gouver- nement s’est engagé à leur donner les moyens et les aptitudes nécessaires pour relever les défis de la vie actuelle. La section jeunesse du ministère de l’Autonomisation de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs organise une série de programmes visant à promouvoir un mode de vie sain et à prévenir la toxicomanie chez les jeunes. Ces mesures comprennent : (Le programme Afterschool qui a également été initié depuis 2017 et a été étendu à toutes nos écoles. Des compétences de vie et des activités physiques sont proposées aux jeunes après les heures de cours dans l’enceinte de l’école par du personnel formé. Des sessions continues d’éducation préventive par les pairs sur la toxicomanie avec des animateurs qui travaillent avec des jeunes vulnérables par le biais d’un programme de sensibilisation spécial dans différentes régions. La transformation des centres de jeunesse en centres de jeunesse modernes par le biais d’activités artistiques, physiques et autres afin de promouvoir un comportement sain dans la communauté tout comme l’intro- duction d’un projet de loi sur le conseil mauricien des loisirs, qui sera responsable de la promotion et de l’organisation des activités de loisirs à Maurice.

En ce qui concerne le Centre Idriss Goomany, des séances de sensibilisation aux drogues avec les femmes des forces vives de Plaine Verte sont organisées sur une base régulière. Depuis l’année dernière, le Centre Idriss Goomany organise des activités de sensibilisation aux drogues approuvées par l’ONUDC pour les étudiants de la région. Le programme s’appelle «Get Connected». Depuis l’année dernière, le Centre Idriss Goomany a mis en place ce programme dans plusieurs écoles secondaires de ces régions.

« Comme l’Assemblée le sait, nous avons pris des mesures audacieuses, malgré la pandémie de COVID-19, pour faire face au problème de la drogue à Maurice. Ces mesures ont donné des résultats positifs et nous sommes déterminés à continuer à lutter sans relâche contre ce problème », a conclu le Premier ministre.