Alors que la barre des 10 000 cas a été franchie dans une soixantaine de pays, le Comité d’urgence de l’OMS se réunira jeudi prochain. Ses membres plancheront sur les moyens à mettre en œuvre pour juguler la maladie.
Objectif : juguler la flambée de variole du singe, alors que la barre des 10 000 cas a été franchie dans une soixantaine de pays. Le Comité d’urgence de l’OMS se réunira jeudi prochain pour réfléchir aux moyens à mettre en œuvre. Le Comité devra notamment se prononcer sur la gravité de la recrudescence des cas de variole du singe, et sur sa qualification «d’urgence de santé publique de portée internationale», le plus haut niveau d’alerte de l’organisation.
Il s’agit de la seconde réunion de l’institution sur le sujet. Le 23 juin, le Comité avait écarté l’augmentation du niveau d’alerte. Le nombre de cas confirmés dans le monde a depuis fortement augmenté : le Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), auteur des données les plus récentes sur le sujet, recense désormais 11 068 cas confirmés dans 65 pays.
L’Europe demeure l’épicentre de la vague actuelle, avec 8 238 cas dans 35 pays, selon les chiffres du Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (CEDC), datés du 12 juillet. La barre des 500 cas est franchie dans cinq pays européens : en Espagne, pays le plus touché sur le Vieux Continent avec 2 034 cas confirmés, suivie par le Royaume-Uni (1 735), l’Allemagne (1 636), la France (721) et les Pays-Bas (503).
Le patron de l’agence de santé onusienne, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a fait part à plusieurs reprises de son inquiétude face à la propagation actuelle de la maladie, d’ordinaire cantonnée à certains pays africains. Il exhorte les pays membres à prendre les mesures adéquates pour limiter les contaminations. «Je souligne une nouvelle fois que nous devons travailler pour stopper la transmission et conseille aux gouvernements de mettre en place un traçage des cas contact pour surveiller et endiguer le virus et porter assistance aux personnes en isolement», expliquait mardi le Dr. Tedros lors d’une conférence de presse à Genève.
Réutiliser le vaccin contre la variole humaine
Cousine éloignée de la variole humaine, mais considérée comme bien moins dangereuse, la variole du singe guérit généralement d’elle-même au bout de deux ou trois semaines. Sa propagation en dehors de la dizaine de pays d’Afrique où le virus est endémique s’est pourtant accompagnée d’une modification des symptômes les plus courants.
Selon la première étude sur le sujet, publiée début juillet dans le Lancet Infectious Diseases et portant sur des malades britanniques, les accès de fièvre sont moins fréquents et moins longs que pour les cas recensés en Afrique. Les lésions cutanées, elles, se concentrent sur les parties génitales. Des éruptions peuvent également apparaître dans la bouche, indique de son côté Santé publique France. L’agence rapporte des cas présentant des maux de gorge et des courbatures ainsi que des douleurs au niveau des ganglions lymphatiques, qui peuvent enfler dans le cou ou sur l’aine.
Si l’écrasante majorité des cas européens et américains concerne des hommes ayant eu des relations sexuelles avec des hommes, ils ne sont pas les seuls concernés. Des cas ont aussi été détectés chez des enfants et des personnes immunodéprimées.
Le vaccin contre la variole humaine, dont certains pays – notamment les Etats-Unis – ont conservé des doses après son éradication en 1980, pourrait être réutilisé contre la variole du singe. A ce stade, l’OMS préconise de ne vacciner que les professionnels de santé.
