April 26, 2024
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Opinion

Jean Michel Giraud dégage !

Avec son rictus menaçant et ses sourcils froncés, il est devenu la risée de tout le monde! Jean Michel Giraud nourrit une névrose de l’échec: une absence de confiance en soi qui conduit à souhaiter inconsciemment des déconvenues afin d’éviter de se remettre en question.

Depuis longtemps, nous avions au moins appris qu’il y a dans le discours, le comportement et les reactions de cet homme une defiance des autorités principales et de leurs mesures novatrices [ pourtant de nature à sortir les courses de leur décrépitude], pire encore de sa part, du racisme à l’état pur, une sorte de puissance malfaisante. Rempli de lui-même, il se suffit à lui-même. Rien à faire.

Pourquoi JM Giraud refuse-t-il d’admettre sa chute irréversible? Son cas pousse à la psychanalyse d’un narcissique néfaste. Il refuse d’être perçu comme l’un de ces perdants qu’il exècre. Des traits obscurs ont permis à Jean Michel Giraud d’établir son modèle autoritaire sur la présidence du MTC – l’arrogance, la brutalité de son langage, la discrimination et le racisme- et aussi l’idée qu’il doit être défendu face à ses <ennemis>. Des ennemis, puisque ces derniers sont parvenus à faire découvrir ses méfaits. Pour lui, un discours de défaite serait une humiliation publique.

À la vérité, dans la politique de terre brûlée qu’il mène, il ne voit pas que certes il a perdu son pouvoir sur l’univers des courses. Mais, il conserve un esprit de supériorité qui est une émanation de ses délires. D’ailleurs, il a plusieurs fois refusé de dire s’il céderait pacifiquement le pouvoir. Il doit s’assurer qu’il n’est pas perçu comme un perdant, mais comme la victime des forces de ‘l’Etat de l’ombre’ malfaisant qui se sont liguées contre lui depuis qu’il est retourné à la présidence.

C’est que l’ancien magnat de la construction a hérité du caractère dominateur de ses ancêtres. Il a appris à mentir pour se mettre en valeur, ce qui a contribué à faire de lui un menteur narcissique. Outre ces traits de personnalité, la réticence de JMG à admettre son échec pourrait être plus prosaïque. Car hors de son “inner circle”, son horizon s’est assombri.

Les temps ont change, alors que l’affable Monsieur Giraud croit vivre à une autre époque. Le problème avec lui est que son état d’esprit mal toléré, donne lieu aujourd’hui à des réactions très dangereuses de résistance aux nouvelles normes du pays. Culte de la force, orgueil, esprit faux, voilà certains traits, plus ou moins anormaux, du caractère de notre personnage. Il faut savoir que – sauf rééducation bien difficile à obtenir – l’échec ne peut être considéré, dans l’esprit de JMGiraud, que comme une façon de “ reculer pour mieux sauter “. Erreur!

Le comportement de Jean Michel Giraud ne surprend guère. Depuis la nuit du temps, la tendance au complèxe de supériorité est, à vrai dire, très répandue, naturelle et, en un sens, normale au Champ de Mars. La fierté morbide de s’ériger au-dessus des autres, fait, sans aucun doute, partie de la santé normale de cet homme-là et de ses pairs.

Une des caractéristiques bien connues de l’identité aristocratique aux courses est la conviction intime des personnages de haute société [vivant en marge de la population] de leur excellence sur les autres. Le champ de Mars est un paradis pour eux, à l’exclusion de tous les autres.

La boisson coule à flot, les priorités et les privilèges qui leur sont accordés sont abondants, la course à l’honneur et aux honneurs est légion; la mainmise sur le système ne se relâche pas. Mais nulle part il n’est question de l’avenir des courses ! C’est cela le grand drame. Personne parmi cette classe à part ne s’intéresse à délocaliser l’hippodrome, pourtant seul gage de survie de l’hippisme. Ils se plaisent dans ce décors coincé et à l’usure. JM Giraud en tête de cette cohorte.

Le MTC n’avait pas besoin d’aller chercher un chicot comme JMGiraud, si ce n’est qu’il croirait pouvoir repousser l’échéance, retarder la chute du Club. Cette opération cosmétique au travers du come-back de JMG a ainsi échoué lamentablement, puisque les Mauriciens ont compris ce qu’il fallait comprendre: les courses ne deviendront propres et limpides que si elles étaient débarrassées de ceux qui ont fait leurs malheurs.

En d’autres temps, le guignol serait visé par des enquêtes – entre autres pour manipulations comptables, qui lui aurait valu un passage dans le cachot. Pendant des années, en toute impunité, il a réussi à tisser et renforcer un lien de rancœur partagée avec ses acolytes, mais tout s’écroule autour de lui. Qu’il dégage, il n’y a plus d’autres recours. Et, qu’il déguerpisse le plus tôt, mieux ce sera pour l’avenir des courses.

Ce dont les courses ont besoin, ce sont des idées nouvelles, des projets nouveaux, en harmonie avec les nouveaux temps que nous vivons. Tout se joue aujourd’hui, demain devant se construire maintenant. Avec en apothéose l’immense et exceptionnel chantier enclenché par Jean-Michel Lee Shim. Comme l’air que l’on respire, il n’y a pas plus simple à comprendre.