April 30, 2024
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Au Caudan Arts Centre – Des comédiens donnent vie aux mots

Si le livre est important, comme le souligne tout le temps Issa Asgarally, faire vivre les mots qui s’y trouvent est encore plus primordiale. C’est dans ce contexte que la lecture scénique des textes de « Lire, une anthologie internationale », organisée au Caudan Arts Centre, mercredi dernier, prenait tout son sens.

En présence de J.M.G Le Clézio,prix Nobel de littérature, et d’Issa Asgarally, éditeur de l’ouvrage, Vinesha Bissoondeeal, Jean-Claude Cathéya, Jérôme & Géraldine Boulle et Sharvesh Kemraz ont lu des extraits des 18 textes du livre. Cette Lecture scénique s’adressait principalement aux étudiant(e)s de niveau Bac / HSC.

Exercice qui se veut passerelle entre les auteurs et les lecteurs. Et les diseurs avaient pour tâche de transmettre l’émotion qui gît dans chaque histoire écrite, entre autres, par Ananda Devi, Amarnath Hosany, Keith Moser, Issa Asgarally, Priya Hein, et qui sont autant de parts d’eux-mêmes qu’ils partageaient avec une tierce personne.

Car, l’écriture est tout à la fois voyeurisme, nombrilisme, mise en abyme, et surtout partage. Geraldine Boulle a été la plus enjouée de tous les diseurs, y ajoutant sa touche personnelle pour restituer le dire. Jean-Claude Catheya, avec l’âge surtout, bute des fois sur les mots, et trébuche. Mais il s’est rattrapé en s’aggripant aux branches des mots.

Sharvesh Kemraz a aussi été à la hauteur, mais on le voyait hésitant entre dire le texte par cœur, ou  y puiser par à-coups pour faire revivre sa familiarité textuelle.

Jérôme Boulle, président du Mauritius Ports Authority, déclamait donc ses textes en face de la mer qui bat les flancs du Caudan.On aurait imaginé, avec plus de temps peut-être ?,que les comédiens puissent lire les extraits de leur choix. Et ainsi mieux épouser les mots qu’ils distillaient au public. Une jeune assistance, qui n’a pas ménagé ses applaudissements. Intéressant aussi de savoir ce qu’auraient fait ces jeunes s’il leur fut donné l’occasion de lire ces auteurs ?

En tout cas, exercice pas périlleux, et à renouveler. Issa Asgarally l’a promis. On peut l’imaginer sur d’autres scènes, en communion avec les auteurs, avec des extraits qui peuvent très bien devenir des saynètes sur planches. Il y a donc une vie après la publication d’un livre. »Les mots sont nos esclaves », disait le surréaliste André Breton. A défaut de les garder en servitude dans la prison du livre, leur donner une seconde vie sur scène est toujours à saluer !

Sedley Assonne

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