April 26, 2024
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Opinion Politique

Le plus dur est à venir

C’est le temps des incertitudes. Plus que jamais, même si la campagne de vaccination en vue d’atteindre l’immunité collective a fixé, à fin juillet, un taux de vaccination de 60% de la population. Partout dans le monde, la crainte de voir le variant Delta gagner du terrain ne cesse de hanter les gouvernements. Mais en même temps, ces derniers se félicitent de la disponibilité de plusieurs types de vaccins qui permettent de réduire le champ de contagion de ce variant.

Vigilance redoublée

Il n’y aura pas de miracle à Maurice mais tout simplement une vigilance redoublée en vue de s’attaquer à la propagation de l’épidémie. Même s’il ne faut pas prendre à la légère la vitesse avec laquelle la pandémie se propage et le nombre de personnes infectées en si peu de jours, il ne faut pas céder à la panique : la bataille se gagnera sur le champ des précautions extrêmes. Nous ne cessons de pointer du doigt, ici-même, les commerces et autres lieux publics qui font fi de la nécessité d’imposer les gestes barrières, le port du masque et la prise de température. Si les autorités ne traquent pas ces contrevenants, cela signifie qu’il n’existe pas de réelle volonté chez elles d’enrayer la propagation de la pandémie. À quoi servent donc les beaux discours officiels qui sont servis à la population régulièrement ? On a vu qu’il suffisait que des policiers soient régulièrement présents dans certains grands espaces et fassent montre de leur autorité pour décourager les actes défiants. Compte tenu du nombre croissant de positivité – et bien qu’il ne s’agisse pas de mettre un policier derrière chaque Mauricien -, l’heure est venue de déployer les grands moyens afin que le pays réussisse la première phase de réouverture de ses frontières.

La population

Bien entendu, c’est à la population de remplir la plus grosse partie du boulot en considérant que les maintiens de l’adoption des mesures de prévention individuelles, même dans la sphère privée, associées aux mesures collectives, sont actuellement les seuls moyens permettant de freiner la circulation de la Covid-19. La distanciation physique – respecter au moins un mètre entre les personnes, saluer sans se serrer les mains ni s’embrasser -, les mesures d’hygiène (se laver les mains régulièrement, tousser dans le coude), limiter les rassemblements, porter le masque et aérer régulièrement les lieux fermés restent les mesures essentielles de même que l’isolement en cas de symptômes et la réalisation d’un test dans les plus brefs délais. Il semble que certains Mauriciens ont fini par banaliser ces gestes au point de ne plus les pratiquer. L’exemple a été donné avec des cérémonies, tels que l’organisation de prières collectives et des anniversaires.

Main-d’œuvre étrangère

Un des plus grands dangers auxquels la population est exposée, c’est le danger de la contamination au sein de la main-d’œuvre étrangère résidant dans des dortoirs. Le syndicaliste, Faisal Ally Begun qui connaît bien la réalité de ces travailleurs, vient de tirer la sonnette d’alarme sur les conditions de vie dans ces dortoirs caractérisés par une promiscuité qui ne date pas d’hier. Si ici aussi, les autorités ne veillent pas à la mise en œuvre des pratiques citées, il ne faudra pas s’étonner que le virus se répande de manière exponentielle au sein de la communauté. Déjà peu éduquée et exposée aux conseils sur le Covid-19, la main-d’œuvre étrangère dans le secteur du textile n’est pourtant pas réfractaire à l’adoption de ces mesures : il suffit que leurs employeurs organisent régulièrement des réunions pour disséminer ces conseils et mobilisent les moyens nécessaires pour sécuriser leurs lieux de travail et dortoirs. Il importe au ministère du Travail de vérifier si ces entreprises ont adopté ces procédures et le cas échéant, de les rappeler à l’ordre.

Contrevenants

Il n’est plus question que les autorités se montrent complaisantes à l’égard des contrevenants au moment où chaque jour, le chiffre de la contamination locale augmente par dizaines (on dénombre plus de 192,182, 762 cas de coronavirus à travers le monde et 4,125, 811 décès.). On ne peut plus se gausser d’être ‘covid safe’ comme l’année dernière. L’image d’un pays incapable de combattre la propagation de la maladie au moment où ses frontières sont partiellement ouvertes ne ferait que faire reculer les potentiels touristes. En revanche, l’adoption de mesures strictes et la répression des contrevenants enverraient un signal fort à l’étranger.

Bilans

À l’étranger, les bilans ne sont pas si contrastés – à l’exception de la Grande-Bretagne -, car la cartographie de la pandémie indique partout une remontée des contaminations avec une explosion de cas en l’Inde. Selon les données de Google, le mardi 20 juillet 2021, New Delhi s’est confiné de nouveau avec l’inquiétude qui gagne les scientifiques concernant le ‘double mutant’. À Maurice, le gouvernement doit déployer tous les moyens pour garder sous contrôle l’étendue de la pandémie en s’appuyant sur toutes les forces de police, mais aussi sur les collectivités locales. Maurice semble être un de ces pays où ces mairies et Conseils de districts semblent étrangement absents dans le combat contre la pandémie. Aucun maire, président de Conseil de districts ou conseillers ne semblent être engagés dans cette mobilisation nationale. Ou alors, ils sont peu visibles.