Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Leader de l’opposition, le Dr Arvin Boolell, a démontré, une fois de plus, qu’il se spécialise dans le dialogue des sourdes. A tel point que, sans doute pour la première fois dans l’histoire de notre Assemblée nationale, le Speaker a eu à rappeler au Leader de l’opposition qu’il était en train de répéter, pour la 3e fois, sa question. Quoiqu’il en soit, Arvin Boolell démontre aussi, depuis qu’il occupe ce poste son incapacité, à la fois à bien développer et à bien formuler ses question. Ce qui fait qu’une fois de plus, sa Private Notice Question (PNQ) d’hier a été une autre « fizet », voulant sans aucun doute défendre le nouveau blue eyes boy de l’opposition, Gérard Sanspeur, dont le non renouvellement du contrat comme président du board d’administration de Landscope (Mauritius) Ltd lui est resté au travers de la gorge.
Comme dirait l’autre, heureusement que le Père Noël ne passe pas tous les jours. La nouvelle opposition, Rouge, Bleue et Mauve (nouvelle alliance dit-on) a cherché à transformer les élucubrations quotidiennes de Gérard Sanspeur sur Facebook en scandale. Une occasion ratée puisque le ministre des Finances, responsable de Landscope (Mauritius) Ltd a démontré que Gérard Sanspeur, qui était à l’époque des faits, président du board de cette compagnie d’Etat était au courant des décisions prises.
En effet, dans sa question initiale, le Leader de l’opposition voulait savoir, entre autres, le nombre de promoteurs présélec- tionnés à la suite de l’exercice de « Expression of Interest » lancé pour le projet de ville intelligente de Côte d’Or, la date à laquelle le plan directeur pour cette nouvelle ville a été approuvé. Puis, si le gouver- nement a approuvé une « joint venture » ou un autre projet en relation avec celle-ci et d’indiquer s’il veillera à ce qu’aucune lettre d’intention ne soit émise dans l’attente d’une enquête approfondie sur les irrégularités présumées ?
Dans sa réponse le ministre des Finances a indiqué que Landscope (Mauritius) Ltd est une société publique dont le principal actionnaire est le gouvernement mauricien. Depuis décembre 2016, ce sont cinq sociétés d’État, principalement actives dans le développement et la gestion de biens immobiliers, qui ont fusionné pour former Landscope (Mauritius) Ltd. Par ailleurs, le Dr Renganaden Padayachy a souligné que Landscope possède et gère un portefeuille diversifié d’actifs immobiliers à Maurice, couvrant les secteurs des bureaux, du commerce de détail et de l’industrie. Landscope développe et gère également des parcs d’affaires et industriels, les Smart cities.
Répondant qu’à la première partie de la question du Leader de l’opposition, le ministre des Finance a soutenu qu’un plan directeur, a été finalisé le 23 octobre 2017 pour le développement de 2 160 arpents de terres appartenant à Landscope à Cote d’Or. « Le 26 décembre 2017, Landscope, alors présidé par M. Gérard Sanspeur, a invité les promoteurs potentiels intéressés à développer des projets dans la première phase de la Smart City de Côte d’Or à faire part de leur intérêt via un exercice d’’Expression of Interest’. Au 30 mars 2018, qui était la date de fin de l’exercice ‘d’Expression of Interest’, 59 dossiers de candidatures avaient été reçus à cet effet », a soutenu le ministre des Finances dans sa réponse.
Il a aussi souligné que sur les 59 dossiers de candidature, 31 dossiers ont été présélectionnés par le Comité d’évaluation qui a recommandé cette liste au Conseil d’administration de Landscope, toujours présidé par Gérard Sanspeur. Sur les 31 soumissionnaires, deux promoteurs, à savoir : d’une part, Ergoma Consortium dirigé par Nundun Gopee Ltd et d’autre part, Cote d’Or Smart City J.V. dirigé par Consolidated Holdings Ltd/Gamma Civic Limited ont proposé de développer l’ensemble des zones 2.A et 1.A, en partenariat avec Landscope.
« J’ai été informé par Landscope que le plan directeur pour ladite Smart City a été approuvé à l’unanimité le 23 octobre 2017 par le Conseil d’administration de Landscope, sous la présidence de M. Gérard Sanspeur. Je confirme que le gouvernement n’a approuvé aucun joint-venture ou projet en relation avec le développement que je viens de mentionner », avance le ministre.
Chronologie de cette affaire
Le ministre des Finances a profité de la PNQ du Leader de l’opposition pour faire l’historique de la procédure afin que le peule mauricien puisse savoir les tenants et aboutissants de cette affaire. Notamment que ce « scandale avorté » a été monté de toutes pièces par Gerard Sanspeur.
• 26 décembre 2017, lancement de la manifestation d’intérêt. 59 dossiers de candidatures avaient été reçus à la date du 30 mars 2018, période de la fin de l’exercice.
• Le 5 avril 2018, un comité comprenant les officiers de Landscope, de l’EDB et du ministère des Finances, a été constitué par le Conseil d’administration de Landscope afin d’évaluer les 59 propositions.
• Le 17 mai 2018, le rapport d’évaluation préliminaire a été soumis au Conseil d’administration de Landscope. Ce dernier avait demandé aux soumissionnaires de venir présenter leur projet au Conseil d’administration.
• Le 31 mai 2018, lors de la tenue d’un conseil d’administration, M. Gerard Sanspeur, président du conseil d’administration de Landscope, a indiqué aux membres présents que selon lui, les coûts d’infrastructure du projet seraient irrécupérables. Cette affirmation a été faite sans aucune étude préalable. Il a, à cet égard, proposé que Landscope considère l’option de prise de participation, sous forme de participation, dans les projets à développer. Dans cette configuration, M. Sanspeur a suggéré que Landscope mette à contri- bution les terres et que le promoteur soit lui en charge des coûts d’infrastructure.
• Le 23 août 2018, le conseil d’admi- nistration de Landscope, présidé par M. Sanspeur, a considéré que Landscope ne possédait pas l’expertise et les ressources requises pour entreprendre un chantier d’une telle envergure, en tant que seul superviseur de chantier.
• Un comité, sous la présidence de Gerard Sanspeur, a été mis en place pour engager des discussions avec les promoteurs qui ont manifesté leur intérêt sous la forme proposée par M. Sanspeur.
• Le Conseil d’administration a ainsi estimé que les propositions de Côte d’Or Smart City J.V dirigé par Consolidated Holdings Ltd/Gamma Civic Limited et Ergoma Consortium dirigé par Nundun Gopee Ltd contenaient des aspects techniques et financiers à spécifier.
• Ces différentes questions devaient être étudiées et discutées en détails avec ces deux sociétés afin de permettre au Conseil d’Administration de Landscope de prendre une décision au regard des deux propo- sitions qui ont été soumises.
• Lors d’une réunion avec le Premier ministre, les représentants de Landscope ont fait part au Premier ministre du statut concernant le projet de Côte d’Or Smart City.
• Suite à cette réunion, le Premier ministre a informé le Conseil des ministres, le 26 avril 2019, des derniers développements. Le Conseil des ministres a donné son accord, sous certaines conditions, pour que Landscope puisse initier des discussions avec les deux promoteurs en question.
• Les conditions établies à cet effet sont les suivantes : Premièrement, que le Governement Valuation Department procède à l’évaluation du terrain. Deuxièmement, que le contrat soit rédigé par Landscope et soumis à la validation du Bureau de l’Attorney General afin de s’assurer qu’il n’y ait aucune spéculation foncière. Troisièmement, que l’accord soit sujet à l’approbation du gouvernement.
• Le 7 juillet 2019, M. Gerard Sanspeur, le président de Landscope a envoyé un courriel au Premier ministre pour l’informer qu’un avis légal sur le dossier serait souhaitable. Suite à ce courriel, le dossier a été envoyé au State Law office pour avis légal. Le SLO a recommandé, le 18 septembre 2019, de procéder par appel d’offre. A ce jour, l’appel d’offre n’a pas été lancé.