April 30, 2024
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Opinion

La famille Daby qui pleure, Rama Valayden qui rit

Ritoodoise Daby, 88 ans, aussi connu sous le nom de Satyadev, est décédé la semaine dernière. Cet habitant de la rue Couvent de Lorette à Curepipe était l’ex-directeur du collège Daby à Flacq. C’est le dimanche 23 janvier au cimetière Bigara que se sont tenues ses funérailles. Pendant que sa famille pleure son départ pour l’au-delà, l’avocat Rama Valayden rit et n’étaient les articles et les pressions de Mazavaroo pour que le chef de file des Avengers rembourse le vieil homme une dette de plus de huit ans, le célèbre débiteur aurait crié au jackpot. Vous imaginez que même si l’affaire avait été portée devant la cour des faillites, c’était la sourde oreille qui prévalait jusqu’à ce que notre publication entre en jeu suite à une lettre adressée en personne à Jean-Michel Lee Shim par le plaignant du temps où il frappait à toutes les portes pour récupérer plus d’un demi-million de roupies.

Pour avoir dénoncé dans nos colonnes cette injustice commise par un ancien ministre de la Justice, Michel Lee Shim et son équipe ont régulièrement été les cibles des directs sur Facebook de Rama Valayden. Ses interven- tions nocturnes étaient même chaudement applaudies du salon familial où il intervenait par son proche entourage. Presque chaque vendredi soir, il se plaisait dans un lynchage injuste et répété, ce qui nous avait contraint de souligner quelques-uns de ses travers pour lui rappeler qu’il était loin, très loin, d’être un saint homme malgré les citations puisées des livres religieux et l’utilisation ad lib de son prénom pour se comparer au prince Rama et époux de Sita, septième avatar de Vishnou. Pour avoir fait montre de compassion, de compréhension et de générosité devant l’appel d’un ex-Attorney General et de sa garde rapprochée, le malheureux Ritoodoise Daby a dû par la suite remuer ciel et terre pour se faire rembourser suite à la destruction de son bien immobilier. Et parce qu’il cherchait à faire respecter ses droits comme propriétaire, il sera victime de menaces par des gros bras et d’appels téléphoniques insultants et injustes. La famille Valayden en sait trop pour ne pas plaider l’ignorance.

Malade et alité, le créancier de l’homme de loi Valayden voulait l’argent qu’il lui devait pour surtout se faire soigner. L’octogénaire avait des soucis de santé qui l’obligeaient à se rendre à la clinique régulièrement. Même si on le tournait en dérision et on l’insultait, il n’a jamais baissé les bras dans cette longue et ardue bataille légale et morale contre une profession et un homme en particulier. Lors de ses confidences à notre journaliste, il avait expliqué comment il avait eu, malgré sa santé fragile, à frapper à de nombreuses portes d’avocats et d’avoués pour que le jugement de la Bankruptcy Division de la Cour suprême soit exécuté, mais en vain. Dans sa correspondance à Michel Lee Shim, il devait faire part de toutes ces difficultés dans sa démarche de se faire payer les Rs 575 000 que le mauvais payeur lui devait. Il peut avoir rendu l’âme en raison de son âge avancé ou d’une maladie quelconque, mais le fait demeure qu’il est passé par une dizaine d’années de tracasseries, de stress et de tension, ne sachant pas si de son vivant il verrait la couleur de cette somme qu’il a sué eau et sang pour gagner et investir afin de s’assurer une retraite paisible. Or, sa retraite après de longues années de dur labeur et de sacrifices sera pénible et amère par le refus de Rama Valayden de faire amende honorable.

« Mo fine dépense boukou cash ek bane avoués pou kapave récupère mo cash, mais jamais mo pas fine gagne résultat. Mone aussi écrire au Bar Council pou zot agir, mais zot ine réponne moi ki zot pas ène debt collector. Mo senti moi abandonné, tou seul et surtout désemparé face à cette injustice. C’est un vol de la part de Rama Valayden, qui a été un ministre de la Justice. Aujourd’hui, je suis malade, j’ai besoin de me faire soigner à la clinique et je n’ai pas d’argent pour cela. Ki Rama Valayden comprend ène bonne fois pour toutes qui mo bizin mo cash », avait confié Ritoodoise Daby à Mazavaroo.

Il devait exprimer son entière confiance en Madame Rehana Mungly-Gulbul, première femme chef juge. « Mo ena boukou l’espoir dans sa madame-là. Mo aussi croire dans le judiciaire et mo espéré que la Cheffe Juge apporte ène éclairage dans mon cas. Mo éna confiance dans sa madame là. Je vais lui écrire pour lui expliquer mon cas et la demander d’agir», ajoutera le plaignant. On sait qu’avant que le vieil homme n’entame des procédures devant la cour des faillites contre Me Valayden, il est passé plusieurs fois devant nos tribunaux une fois des plaintes au civil logées. Le Bankruptcy Notice servi à l’avocat-politicien fait bel et bien mention de Rs 575 000, ce qui fait que de la dette initiale de Rs 650 000, seulement deux versements de Rs 50 000 et de Rs 25 000 ont été faits par le défendeur.

Il est vrai que suivant les pressions et les dénonciations parues dans Mazavaroo sans compter le poignant témoignage de la victime de cette escroquerie, Rama Valayden a fini par honorer sa dette. Au grand soulagement de Ritoodoise Daby et sa famille. Ses proches regrettent toutefois qu’il a dû, au détriment de sa santé et de ses économies, dépensé beaucoup de son temps pour c h e r c h e r réparation. Cette dette impayée a joué sur sa forme physique et sur son moral. Déjà qu’en revenant du Royaume-Uni, il s’était retrouvé avec une maison laissée dans un très mauvais état après qu’on l’a fait croire que le locataire serait Rama Valayden. Or, ce sont 33 personnes de Rose-Hill, dont de nombreux SDF, qui y éliront domicile avant de l’abandonner dans des conditions déplorables. La rénovation lui coûtera une fortune et les cours de justice lui donneront raison par rapport au contenu de sa plainte et de ses réclamations. Toutefois le chef des Avengers se montrera maître de gagner du temps jusqu’à ce que nous lui rappelions son forfait.

Ritoodoise Daby repose désormais au cimetière Bigara. Rama Valayden se la coule douce à Sorèze. Non sans un soupçon de remords de conscience. Car indirectement, sa tentative d’arnaque ou son refus de lui payer ou de retarder le remboursement de cette dette sent une odeur malsaine de mauvaise foi et de malhonnêteté . Ajoutée avec ce lourd fardeau que le vieil homme a porté depuis 2013, cette ruse de Valayden est un cadavre qu’il verra à chaque fois qu’il ouvrira son placard. Parce que le pauvre Monsieur Daby a été injustement victime de menaces et d’intimidation de la part des gros bras qui roulent pour ce Rama dont les subterfuges sont indignes pour faire la comparaison avec les actes héroïques de l’illustre prince indien.


C’est un bien triste drame qui porte clairement les empreintes indélébiles de Rama Valayden. Plus grave encore, après avoir tenté de se soustraire à sa responsabilité pénale pendant longtemps et après avoir fait croire qu’il se dédouanait en remboursant la somme de rs. 500,000, sans s’acquitter des intérêts [consécutif à la pression de Mazavaroo], R. Valayden a retourné son couteau acérée dans la plaie en logeant une plaine civile contre le pauvre Daby. En ce faisant et en réclamant rs.10 millions, l’impitoyable Rama Valayden suscita chez ce grabataire de 80 ans un choc dont ce dernier ne s’en remettra pas.

Tout cela nous renvoie à la mauvaise conscience, à la décrépitude morale de R. Valayden. Sous des dehors de sauveur des opprimés, de justicier, se cache un homme immoral et manipulateur.

En face du trépas de M. Daby, les Mauriciens sont sidérés, révoltés. C’est pour cela qu’ils ne ne trouveront pas de mots, ils n’arrivent pas à s’y faire, ils restent sans voix. Rien que de plus normal en état de choc de n’être pas capable de la moindre expression. Mais, le dégoût, le rejet pour l’homme en noir est définitivement palpable.

Le masque contaminé de Rama Valayden est tombé pour de bon. Il y a de la malédiction quand on est la cause de la disparition d’un homme dont on a conduit à la mort, cela après l’avoir expédié dans un état de stress et d’agonie accablant et insoutenable. Une chose est sûre: Rama Valayden fait désormais face inéluctablement, irrémédiablement à son Karma.