Nombreux sont ceux qui ont vu le jour grâce à cet homme, ce médecin, ce gynécologue-obstétricien, le Dr Arvind Pulton. Jeudi dernier, nous avons eu la triste nouvelle que ce consultant en gynécologie-obsté-trique de l’hôpital SSRN s’est éteint à l’âge de 60 ans après une longue maladie. Le Dr Arvind Pulton était un homme très avenant, possédant une grande intelligence politique et exerçait son métier de gynéco-logue-obstétricien avec beaucoup de professionnalisme. En 2018, lors d’une interview il a expliqué, en se basant sur une analyse fondée sur des statistiques officielles, pourquoi l’île Maurice faisait face au vieillissement de la population en soulevant deux points très importants dont le family planning et l’émigration des Mauriciens dans les pays étrangers.
Ce même homme disait : « Si on n’arrive pas à augmenter le taux de fécondité à Maurice, bientôt le recensement lui-même n’aura plus sa raison d’être ! » Toujours lors de la même interview, il a abordé le sujet de l’augmentation des jours accordés aux pères comme Paternity Leave. Aujourd’hui, cette suggestion est une réalité. Il a également expliqué que le problème de vieillissement de la population engendrait d’autres soucis notamment un manque de main d’oeuvre et il avait raison. Il disait que la nouvelle loi du travail qui permettait désormais, dans certains secteurs, de recruter trois travailleurs étrangers pour un Mauricien n’était pas une si bonne chose car les pays qui ont eu recours à ce système ont dû surmonter des tensions cultu-relles et sociales entre la population immigrante et la population locale.
De mettre en place une telle pratique, selon le Dr Pulton, c’est comme allumer une mèche de dynamite qui finira par exploser. Le Dr Pulton pesait ses mots quand il disait que « Le Mauricien est une espèce en voie de disparition ! » Hormis le fait d’avoir soulevé divers points négatifs que pourrai engendrer le vieillissement de la population, le Dr Arvind Pulton avait proposé également des solutions notamment de réduire le taux de mortalité infantile en élaborant les programmes de vaccination. Surtout avec les Neonatal Intensive Care Units qui existent depuis peu dans tous les hôpitaux du pays. Sa deuxième solution était de réduire la signature des accords pour faciliter l’émigration des Mauriciens car une fois parti, le Mauricien s’habitue rapidement à son nouveau mode de vie et son salaire conséquent et ne veut plus revenir vivre dans son pays. Mais sa véritable solution repose sur une formule positive qui rencontre un grand succès dans les pays étrangers comme à Singapour par exemple.
Des primes de motivation sont remises aux parents à hauteur de Rs 150 000 pour les deux premiers enfants et pour le troisième enfant, Rs 200 000. Aussitôt qu’une mère accouche de son troisième enfant, la famille est éligible à un logement social. Dans d’autres pays du monde, les mamans sont encouragées à faire des enfants. Le Dr Pulton savait analyser les choses pour finalement faire passer des messages qui pourraient aider à trouver des solutions appropriées. Il a fait ressortir que les lois sur le maternity leave qui stipulent le paiement de trois mois de salaire devraient être amendées car ces lois datent des années 1960. Mais il a bien précisé qu’il ne s’agissait pas d’une remise en cause des règles établies mais de son point de vue cela pourrait aider à remédier au problème de la baisse de natalité à Maurice. Le Dr Pulton avait conscience de la gravité du problème et il n’a pas hésité à partager ses idées positives qui pourraient effectivement encourager des familles à s’agrandir. Durant sa carrière, il a su rassurer et conseiller celles et ceux qui tentaient en vain de concevoir depuis plusieurs mois, voire des années.
Il suffit de voir sur la toile le nombre de messages de sympathie pour comprendre à quel point il était apprécié pour avoir fait son travail avec amour et dévouement. Dans son cabinet, sis à Beau Bassin, savait comment mettre ses patients à l’aise. Il a aidé tant de femmes à devenir mères de par son professionnalisme et maintenant qu’il n’est plus de ce monde, celles qui ont eu recours à ses soins ne peuvent que le remercier.