May 9, 2024
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Adilla-Diouman Mosafeer, directrice de Talent Lab et Fondatrice de HR Cafe – « Les entreprises recherchent également des travailleurs polyvalents qui peuvent occuper plusieurs rôles »

Depuis la pandémie, les demandes des entreprises, mais aussi des employés ont subi des changements. Si l’entreprise est en quête d’un employé plus polyvalent, celui-ci recherche plus de reconnaissances financières. C’est ce que la 6ème édition de HR Cafe a essayé de mettre en lumière.

Qu’est-ce qui vous incite avenir de l’avant avec le thème suivant : ‘The Workforce of Today: What needs to change’ pour la 6eme édition de HR Cafe?

Sur le marché du travail, nous rencontrons beaucoup de difficultés sur plusieurs aspects actuellement. De plus, nous vivons dans un monde VUCA, plein de changements qui évoluent très rapidement. Après la pandémie du COVID-19, la réinsertion au travail devient un défi pour les employés car la majorité ne veulent plus travailler et les RH ont du mal à gérer cette situation de travail hybride.

À cela s’ajoute l’évolution technologique et l’entrée tout récemment de l’intelligence artificielle. La perte de l’emploi est une réalité. Le monde dans lequel nous vivons actuellement a remodelé la façon dont les gens perçoivent le travail, d’où la pertinence des débats et des discussions autour du sujet.

Parlez-nous des sujets qui ont été mis en avant durant cette session.

Pendant la session, nous avons mis en avant plusieurs sujets comme le monde VUCA, les relations entre employés et employeurs. L’acquisition de la formation, incluant l’académique et la technique, supposément la fondation même de notre population active (et productive) du futur, le ‘mismatch’ de compétences, la fuite des matières grises et l’acquisition / rétention des talents.

Justement, qu’est-ce qui doit changer pour une meilleure main d’œuvre ?

Il nous faut un changement radical pour assurer une production efficiente et mais surtout une main-d’œuvre capable de répondre aux enjeux.

Depuis des années, la demande du marché de l’emploi ne correspond pas aux critères des chômeurs. Qu’est-ce qui explique ce ‘mismatch’?

Les offres d’emploi se focalise, traditionnellement, sur l’expérience professionnelle du candidat. Or, nous constatons que cet atout n’est pas disponible en abondance, surtout parmi ceux qui sont fraichement débarqués dans ce monde. Les attentes des employés ont changé, ils veulent plus d’autonomie et de contrôle dans le monde professionnel. Il y a aussi cette envie de gagner plus et plus vite. La vie sociale a pris le dessus sur le travail et ce n’est pas une mauvaise chose en soi, mais cela requiert une certaine adaptabilité des deux côtés ; employés et employeurs. La flexibilité est de mise, mais les employeurs peinent à trouver une formule qui n’impacte pas, de manière négative, sur la productivité, l’efficience et. bien évidemment, les bénéfices.

Est-ce que la pandémie a renforcé ce ‘mismatch’?

Oui, la pandémie a renforcé ce mismatch. Après la COVID-19, la majorité des entreprises ont basculé plutôt sur le télétravail. En conséquence, les employés n’ont plus trop la motivation de travailler au bureau.

Plus encore, est-ce que la pandémie a changé la demande des entreprises au niveau du ‘workforce’ ?

Les entreprises veulent une compétence digitale. Elles recherchent également des travailleurs polyvalents qui peuvent occuper plusieurs rôles et aussi s’adapter facilement et rapidement au changement. Des personnes ayant des compétences pertinentes pour le monde post-pandémie.

Un autre problème que fait face Maurice est la fuite des cerveaux. Votre avis.

La majorité des jeunes à Maurice cherchent à quitter le pays et à poursuivre leurs études à l’étranger pour de meilleures conditions de vie et de travail. À cela s’ajoute, une meilleure opportunité de carrière. Triste comme situation car nous savons pertinemment bien que le gouvernement se soit investi pour leur offrir plusieurs années gratuites, sous forme de bourses, jusqu’à la fin de leurs études. L’argent des contribuables mauriciens fait le bonheur des autres pays, simplement dite.

Comment retenir les diplômes et les gradués ou les incités à venir à Maurice ?

Pour les retenir, inciter à venir au pays : il faut renforcer la politique d’immigration pour attirer des professionnels de valeur, améliorer les conditions de travail et les rendre favorables pour tous et renforcer le sentiment d’appartenance et de reconnaissance envers les employés. Une certaine méritocratie doit prévaloir, aidant ainsi dans le processus de valorisation de chaque individu et de son savoir-faire.

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