Alors que la Commission d’enquête sur Britam a recommandé que le dossier soit confié au DPP après la manipulation de procès-verbaux dans le cadre de la transaction, des sources au bureau du Premier ministre montrent du doigt Roshi Bhadain. Alors ministre de la Bonne gouvernance, il pilotait le dossier de la vente des actions de l’ex-BAI au sein de Britam Kenya
Le rapport de la Commission d’enquête sur la vente des actions de l’ex-BAI au sein de Britam Kenya serait désormais en possession du Premier ministre, après avoir été remis, la semaine dernière, au président de la République, Pradeep Roopun. Si, selon nos sources, ledit rapport ne devrait pas être rendu public dans les jours à venir, toujours est-il qu’une manipulation des procès-verbaux dans cette affaire est évoquée. L’ex-juge Bushan Domah, qui a présidé la Commission d’enquête, a recommandé que le bureau du Directeur des poursuites publiques se saisisse de l’affaire
Des sources au Prime Minister’s Office (PMO) laissent entendre que Roshi Bhadain y serait mêlé. C’est, en effet, Roshi Bhadain, alors ministre de la Bonne gouvernance, qui avait eu la responsabilité de diriger les négociations, en 2016, entre le gouvernement mauricien et le milliardaire kenyan, Peter Munga, pour la vente des actions de l’ex-BAI dans Britam Kenya, principale compagnie d’assurances de ce pays. L’ex-BAI y détenait alors 23 % des actions.
Celles-ci ont été vendues au milliardaire kenyan, qui détenait déjà 16,96 % des actions de Britam, pour Rs 2,4 milliards, faisant ainsi de lui l’actionnaire principal. Or, une firme avait proposé beaucoup plus pour ces actions, mais son offre n’avait pas été acceptée.
Le gouvernement s’attendait à beaucoup plus que Rs 2,4 milliards pour la vente de ces actions, ce qui lui aurait permis de rembourser les victimes de la police Super Cash Back Gold. Devant les zones d’ombre autour de cette transaction, décision a été prise d’instituer une commission d’enquête. L’ex-juge Bushan Domah avait comme assesseurs Imrith Ramtohul et Sattar Hajee Abdoula.
Lors des auditions, Yacoob Ramtoola, Special Administrator de l’ex-BAI, avait indiqué avoir conclu l’accord. Toutefois, il avait contredit Roshi Bhadain, qui avait déclaré que le gouvernement kenyan n’accepterait pas qu’un actionnaire étranger rachète les actions de l’ex-BAI.
De plus, fidèle à lui-même, Roshi Bhadain avait affirmé qu’il ne pilotait pas le dossier de la vente des actions de Britam Kenya. Cependant, le Special Administrator de l’ex-BAI a soutenu que plusieurs réunions dans cette affaire se sont tenues au bureau de Roshi Bhadain.
Ainsi donc, le leader du Reform Party se retrouve mêlé à un énième scandale. Bien qu’il tente de blanchir son image en tant que réformateur à la tête du Reform Party, son placard serait, semble-t-il, rempli de fantômes.