May 4, 2024
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Allan Mathieu, jeune entrepreneur : « L’ambition et l’innovation sont la clé de la réussite »

Allan Mathieu, 31 ans, réside avec sa charmante épouse dans l’une des villas de Port Chambly. Son principal objectif d’être financièrement indépendant est atteint. Ce jeune de Cite Argy nous raconte son ‘success story’. Lisez plutôt.

Sa devise dans la vie est d’atteindre la liberté financière. C’était la chose la plus précieuse que ce garçon de Cité Argy désirait. Allan Mathieu a fini par l›atteindre à son jeune âge grâce à sa vision ambitieuse et la capacité de pouvoir « Think out of the box ». Le voyage a été fastidieux, mais il en valait la peine. Il est né à Cité Argy en 1989. Comme les autres garçons de la cité, il a eu une enfance simple. Mais une de ses habitudes l’a fait réussir : la lecture de livres de motivation. Il a toujours été un ardent lecteur d’auteurs comme Robin Sharma, Napoleon Hill, Jim Rohn, Les Brown, Paulo Cohelho, Rhonda Byrne et d’autres. Il pense que la loi de l’attraction a joué un rôle central dans sa transformation. « J’ai toujours cru fermement que ma vie allait changer un jour et j’ai également pris des mesures pour faire bouger les choses », nous confie-t-il.

Sa première expérience avec l’entrepreneuriat et l’évolution

En compagnie des livres, il a pu voir au-delà de ses horizons. Sa première entreprise était Yoal Paradise Agency Ltd. Yoal est l’abréviation de son nom et de celui d’un de ses amis Yovindra Appaddoo qui l’a encouragé dans son entreprise. Au début, lorsqu’il travaillait pour une société de télécommunication, la vie était très ardue. Il n’avait pas de vie sociale car la plupart du temps, il travaillait tard le soir. Il savait qu’il ne pourrait obtenir sa liberté qu’en devenant entrepreneur. Il a finalement quitté son emploi lorsqu’il a obtenu sa première percée. « Je louais souvent des campements avec des amis pour s’amuser. Ainsi, j’ai construit un réseau de personnes qui avaient besoin de mon aide pour louer des logements. C’est ainsi qu’était née ma première entre- prise », raconte le jeune entrepreneur. Actuellement, il est le PDG et fondateur de YOAL Shanghai Trade Co. Ltd en Chine, une société commerciale agréée qui s’occupe de l’importation et de l’exportation en Chine. YOAL Paradise Agency Ltd est une société de conseil en affaires impliquée dans le secteur des opérations touristiques et Axumi Business Consulting Services OÜ – Estonie engagée dans le conseil aux entreprises européennes qui souhaitent s’établir en Chine. Il a traversé de multiples épreuves pour en arriver là. « Et bien sûre cela n’aurait pas était possible sans le soutien de mon épouse qui est chinoise. Derrière chaque grand homme, il y a une femme forte. Elle m’a aidé à mieux comprendre Shanghai mais surtout la Chine », souligne-t-il. D’ailleurs c’était grâce à sa première entreprise Yoal Paradise Agency Ltd, qu’il avait rencontré la fille qu’il allait épouser.

Manque d’innovation chez les entrepreneurs mauriciens

Selon Allan Mathieu, la plupart des entrepreneurs mauriciens n’innovent pas suffisamment. Ils ont adopté une culture du copier-coller sans améliorer le concept ou se tourner vers de nouveaux concepts qui, selon lui, pourraient être difficiles, mais très rentables. « Copier les autres n’est pas une mauvaise chose, mais notre jeune génération doit plutôt apporter du sang neuf dans les affaires en copiant les idées commerciales réussies d’autres pays et l’adapter au marché mauricienne. Selon lui, il est grand temps de mettre fin à cette culture qui consiste à construire une entreprise sur un modèle. « Tout le monde ouvre un snack. C’est facile mais il n’y a rien d’innovant dedans. A un moment donné, ils vont être saturés à cause de la concurrence féroce pour faire vivre leur snack », avertit-il. A son avis, l’innovation deviendrait une réalité lorsque les Mauriciens liront beaucoup et feront des recherches sur les entreprises en dehors de leur zone de confort.

Toutefois, ce qu’il déplore, c’est que les institutions financières refusent le plus souvent de financer les personnes qui apportent de nouvelles idées, dont elles considèrent comme à risque. Dans d’autres pays cependant, il existe de nombreux programmes qui encouragent les entre – preneurs à essayer et à échouer. « Par exemple, en ce moment je travaille sur un projet que je finance moi-même à 100 % car aucune banque ne comprend ma vision et souhaite la soutenir, c’est comme vouloir inventer lavion mais qu’eux ils te disent quils ny a que les oiseux qui peuvent voler. C’est en échouant que beaucoup réussissent. L’échec est un grand maître qui nous apprend à réussir », fait-il comprendre. Et c’est l’une des raisons qui explique qu’Allan Mathieu lit beaucoup sur les entreprises qui ont échoué. Il essaie de comprendre pourquoi l’entreprise a échoué et quelle leçon on peut en tirer. Outre, il pense que le gouvernement doit employer des experts étrangers pour former la nouvelle génération d’entrepreneurs de notre île.

Les leçons d’entrepreneuriat qu’il a apprises à la dure

« La vie m’a appris trois choses fonda - mentales. Premier est le scoutisme où jai passé 18 ans, m’a appris quun scout affronte les difficultés avec courage, les centres d’appels ou j’ai passé trois ans, m’a appris la résistance à l’échec, et le monde des affaires, cela va bientôt faire 10 ans que je me suis fait ma place et j’ai compris qu’il ne faut pas prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier que certains le sont », cite-t-il avec un sourire. Selon lui, trop de gens font de la complexité une obligation dans leur entreprise, juste pour le plaisir de la formalité. Pour lui, il est préférable de laisser les choses dans sa forme la plus simple. Si un enfant de sept ans ne peut pas comprendre ton business modèle, c’est un mauvais business. « Je crois au pouvoir de la simplicité. Pourquoi une chose devrait-elle impliquer dix processus quand elle ne peut en avoir qu’un ou deux ? » dit-il.

La prochaine chose qu’il a apprise à la dure est la transition de l’état d’esprit. De la Cité Argy à un entrepreneur qui voyage dans plusieurs pays en business class, assiste à des galas, être le seul Mauricien membre du plus vieux Rotary club de Chine, dîner avec de grands de ce monde, n’était pas évident au départ. « Il y a beaucoup de choses que l›on doit laisser derrière soi si l›on veut progresser dans la vie, le plus dure sont ces gens fantas - tique avec qui jai partagé des moments fabuleux mais que malheureusement ne souhaite pas évoluer, qui fait que j`arrive plus à leur donner de mon temps. Il y a aussi la discipline quotidienne pour se réveiller. Avant j’avais besoin d’un réveille, de plus il fallait que mes parents me réveille, aujourd’hui c’est la poursuite de mes rêves qui me réveille très tôt le matin, suivre l’agenda de la journée, la priorité des choses et l’abandon de la négativité sont mes nouveaux objectifs. »

Dans son Bescherelle, dit-il, le verbe « se plaindre » n’a pas sa place. C’est un luxe qu’on a plus quand on devient son propre maître. « Avec ce nouveau mode de vie, je peux voyager dans de nombreux pays quand je le souhaite, travailler à distance, découvrir de nouvelles choses et m’immerger dans des nouvelles cultures. Le monde des affaires me donne cette immense liberté », conclut-il.