April 19, 2024
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Opinion Politique

Avocats et complot : la tentation de la sape

Ils sont connus sous le nom ronflant des Avengers. Parmi, on trouve le roi de la démagogie, Rama Valayden, le suffisant Roshi Bhadain, mais aussi celui qui ne sait plus trop où aller, Sanjeev Teeluckdharry. Après des déconfitures retentissantes, c’est la vaccination qui est devenue le nouveau sujet de ces apprentis sorciers prêts à tout pour saper les bases de l’harmonie sociale et économique de l’île. Bien entendu, pour faire mieux et offrir un bonheur absolu aux Mauriciens, Bhadain n’exige ni plus ni moins que la fonction de Premier ministre.

Alors que partout dans le monde les gouvernements tentent de vacciner l’ensemble de leurs populations, voilà que nos avocats jettent le doute sur ces vaccins, ce qui constitue une dangereuse dérive complotiste. Cette nouvelle tentative de déstabiliser le gouvernement par les moyens les plus démagogiques s’inscrit dans la stratégie réfléchie et éhontée des partis de la plate-forme de l’opposition. On se demande quel est le point de vue d’une jeune parlementaire comme Joanna Bérenger, dont les discours semblent faire preuve de bon sens. Mais il n’empêche qu’en se taisant, elle cautionne un tel agissement en se laissant guider par les directives de son parti, le MMM, devenu un groupuscule urbain incapable d’une réflexion nationale.

L’enjeu sécuritaire

La question de la sécurité vient d’être brutalement reléguée au second plan à la lumière d’une enquête rendue publique la semaine dernière. C’est un avertissement qui dicte au gouvernement de prendre cette problématique à bras-le-corps, au moment où ce dernier a engagé toutes ses forces dans la reprise, avec une nouvelle phase de déconfinement. D’une part, la population – celle qui travaille et qui use ses dernières économies -, n’acceptera pas que l’on vienne dérober ses biens les plus précieux ou détrousser ses grands-parents et, d’autre part, à un moment où le gouvernement et les opérateurs dans le tourisme se lancent dans la conquête des clients perdus, l’image d’une île livrée aux vols et autres délits ne sera pas de nature à encourager l’étranger à reprendre le chemin de la destination mauricienne. En son temps, feu Anerood Jugnauth avait su trouver les mots nécessaires pour décourager les petits malfrats à commettre leurs crimes. Certes, son fils, Pravind Jugnauth a sa propre conception du ‘law and ordre’. Mais à ce jour, rien n’a semblé décourager les délinquants et criminels, alors que le durcissement de l’arsenal répressif semble être un moyen peu dissuasif.

Délinquance et criminalité

Dans les pays où la criminalité est sévèrement réprimée, le développement économique et social s’est toujours déroulé de façon harmonieuse. La politique du 24/7, par exemple, peut être mise en place à condition que la sécurité prime dans toutes les rues de l’île, sans oublier les transports en commun. Il est totalement ridicule et inconcevable d’attendre que la productivité devienne le levier de la relance si l’État et le patronat ensemble ne réfléchissent pas aux meilleurs moyens de sécuriser les salariés qui travaillent à domicile ou ceux qui utilisent le transport en commun jusqu’à tard dans la nuit. Comme dans les années 70, 80, 90, des femmes ne rechignent pas à accomplir les heures sup’, car il y va de la stabilité de leurs familles et de leur pouvoir d’achat. Mais à quoi servira-t-il de chiner jusqu’à la soirée s’il y a toujours la crainte d’être détroussé ?

Racaille

Souvent, les appels à la compréhension et au bon sens ne rencontrent pas un écho favorable auprès des individus qui affectionnent le délit, qui font régner la terreur afin d’obtenir facilement une part du gâteau que les autres ont gagnée à la sueur de leur front. Faudra-t-il donc que les citoyens ou les braves locataires de certaines résidences s’arment et prennent la loi entre leurs mains pour que les autorités se réveillent ? Ni en Chine, ni en Russie ni en Arabie Saoudite, il n’existe une racaille qui vit en parasite sur le dos des salariés ou autres petits commerçants des rues. Si la pauvreté ou l’oisiveté sont de nature à provoquer la délinquance, celles-ci doivent être attaquées à leur source sans qu’elles deviennent des prétextes au vol et au crime de sang.

L’on se souvient encore de la mauvaise publicité que nous avait valu l’assassinat de la jeune Michaela Hart. Au moment de relancer notre industrie touristique, sans doute le levier le plus important de la reprise, il serait très malvenu de laisser les rues à la peur et à l’inquiétude. Un enchaînement de délits, des rues malpropres, des trottoirs défoncés ou encore des autobus crasseux ne feront que renvoyer l’image d’un pays qui se néglige, livré à la volonté d’un lump en prolétariat sans loi ni foi. C’est au gouvernement de Pravind Jugnauth de renforcer les lois, de réprimer la petite délinquance, la criminalité et le commerce des drogues sans la moindre indulgence. Cela lui vaudra la gratitude d’une population qui veut certes travailler, mais à condition qu’on ne dérobe pas ses revenus et ses économies.