On commence à ne parler d’eux qu’en se servant du passé. Seules les mascarades et autres mises en scène de Rama Valayden arrivent à garder en vie et à flot le mouvement des avocats qui se sont autoproclamés «Avengers», même si le terme adéquat serait «scAvengers», tant ils utilisent les cadavres des autres pour se faire une place sur la scène médiatique et politique. Avec l’ancien Attorney General de Navin Ramgoolam, on peut s’attendre à tout, étant donné que Rama Valayden doit énormément à Navin Ramgoolam. On n’entend plus parler de Shakeel Mohamed ou du leader du «Pepsi Party» Roshi Bhadain. La raison est simple : il n’y a plus d’os à ronger ou à becter pour ces rapaces.
Si on y pense bien, il n’a suffi à ces super-zéros qu’un cadavre pour qu’ils sortent de leur trou et usent de leur statut d’avocats (opportunistes) afin de redonner un nouveau souffle à leur image triste de politiciens mal-aimés, à l’instar d’un Bhadain congédié au fin fond d’un «caro-canne» pour la deuxième fois d’affilée et qui se retrouve à prendre au sein de son «Pepsi Party» un certain Bashir Jahangeer. On n’avait jamais entendu parler d’Anoop Goodary auparavant, un petit nain avide d’attention et qui fut à un certain moment, selon ses posts Facebook, un fervent adorateur de Pravind Jugnauth et du MSM.
On retrouve aussi un ex-Deputy Speaker du MSM, «maître» Sanjeev Teeluckdhary, qui fut accusé, dans le rapport Paul Lam Shang Leen, d’avoir une relation trop étroite avec le trafiquant de drogue notoirement connu, «Gro Derek». Sa joie est palpable, il a enfin la possibilité de faire tomber le gouvernement, à la grande joie du Tonton Cigar, Rekin Blan et Zoli Mamzel, un gouvernement qui n’a pas voulu lui redonner une investiture après ses désolantes performances comme Deputy Speaker et de politicien.
Cependant, Navin Ramgoolam et Xavier-Luc Duval devraient se souvenir de l’affaire Sheik-Hossen, du nom du «psychopathe» qui avait voulu faire croire, dans les années 76, que le gouvernement PTr-PMSD avait mis le feu au journal Le Mauricien. C’est un certain sir Gaëtan Duval, véritable expert en matière criminelle, qui avait dévoilé le vrai visage de celui qui avait entraîné tous les avocats du MMM dans cette affaire tissée de fil blanc.
Rama Valayden
On sait, depuis qu’il est entré au barreau, que Rama Valayden possède une imagination débordante et de l’énergie à revendre, c’est ce qui l’a toujours aidé dans un nombre incalculable de petites affaires. Mais Rama Valayden devrait calmer ses ardeurs et son imagination, on se rappelle qu’après la mort de Marcelin Humbert, il avait déclaré : «Eski mo next ?»
Rama Valayden est subitement devenu la coqueluche de la presse, notamment des presses et des radios anti-MSM. Récemment invité sur une émission politique animée par Murvin Beetun, Rama Valayden s’était emparé de la fameuse phrase d’Emile Zola dans l’affaire Dreyfus, pour balancer : «Mo akiz Pravid Jugnauth…». Bien entendu, Murvin Beetun n’a pas découvert la paraphrase, tout content qu’il était de faire de l’audimat et de lire les commentaires des internautes sur son smartphone.
Nous, nous crions «Outrage!», car Rama Valayden n’est pas Émile Zola. Loin de là, car avec l’ancien Attorney General, il faut se montrer très prudent: il est proche des idées extrémistes chères aux Frères Musulmans, il se réclame de l’hindouisme avec son «Mera Naam Rama» et en invoquant la main sur le cœur le prince Rama, sans oublier une certaine allégeance au Christ miséricordieux, plus proche des pauvres que du Sanhédrin. Avec Rama Valayden, c’est tout ou rien, sans oublier son approche plutôt courageuse envers la dépénalisation du cannabis et la légalisation de la sodomie, ses deux chevaux de bataille. Quand on pense que c’est à cause de Rama Valayden que Kaya a perdu la vie et que Rama Valayden avait pris l’avion pour se réfugier à Rodrigues alors que Kaya se faisait battre à coups de matraque pour avoir allumé un joint à un rassemblement organisé par le Mouvement Républicain, qui avait comme leader «Mera naam Rama»…
Se faisant vieux et à force de combattre tout ce qui bouge, Rama Valayden nuit à sa propre santé et perd peu à peu son sens des priorités. Il avait été parmi les premiers à crier haut et fort que Navin Ramgoolam doit partir et qu’il doit céder le siège de leader du PTr à un autre. Aujourd’hui, il ravale son vomi et fait le jeu du «London Boy» ou plutôt du «Katori Boy».
Végétarien, sans alcool et cigarette
À Stanley, ses plus fidèles fanatiques le suivent comme un Moïse, la canne à la main, à la recherche de la terre promise. Un prophète qui est prêt à dépenser pour la veuve, l’orphelin et le sans-abri. Végétarien, il ne boit pas d’alcool et ne fume pas, un homme exemplaire mais qui, selon les dires, est tout proche de dormir à la belle étoile.
On sait que le seul qui avait trouvé grâce aux yeux de Rama Valayden fut sir Gaëtan Duval, et de ce fait, l’ancien Attorney General essaie d’émuler la générosité du «King Créole». Mais, voilà, l’ancien leader des Bleus pouvait mener un grand train de vie grâce aux donations de quelques richissimes anonymes, ici et à Londres. Ce qui n’est pas le cas pour Rama Valayden.
Rama le parano
Est-ce que Rama Valayden poursuit la même ambition que Bruneau Laurette, à savoir qu’à un moment d’incertitude, il devient facile de récupérer les frustrations populaires pour en faire des mouvements généralisés frisant l’hystérie collective, comme l’a été la manif du 29 août organisée par celui qui se vantait d’être le nouveau sauver du pays.
L’avocat natif de la route Hugnin, à Rose-Hill, élevé dans un milieu modeste, connaît la force d’une telle frustration lorsqu’elle est bien structurée, orientée et médiatisée. Cela s’appelle l’agit-prop, propre aux milieux gauchistes maoïsants des années 70 en France. Elle a eu ses moments de gloire lorsque le monde était divisé par le Mur de Berlin et la rivalité Est-Ouest. La chute du syndicalisme et la fin de la Guerre Froide ont mis fin aux idéologies politiques, la seule qui a émergé est celle des fondamentalismes religieux.
Après avoir éprouvé les conséquences de son rassemblement pro-dépénalisation à Rose-Hill, qui a eu pour conséquence la mort de Kaya comme mentionné plus haut et les émeutes, Rama Valayden s’empare du conflit israélo-palestinien pour en faire un cheval de bataille. Curieusement, ce conflit n’émeut pas plus que ça, sans doute parce que les Mauriciens sont autrement plus effrayés de contracter la Covid-19 et également préoccupés par les conséquences économiques de la Covid-19, dont les effets sur l’emploi.
C’est sans doute la première erreur de Rama Valayden, lui qui aurait pu se passer d’une telle manifestation dans une période difficile et très dangereuse, et poster plutôt un communiqué ferme et sans ambiguïté, comme l’a fait le parti Lalit, constant dans ses condamnations de l’État d’Israël qualifié de raciste et fasciste.
En fin de compte, il ne restera pas beaucoup d’avocats autour de Rama Valayden, car ils s’apercevront qu’il n’est qu’un électron libre, seul sur sa planète et entouré d’un même quarteron de fidèles, même pas un politicien. Car Rama Valayden a rarement présenté un projet de gouvernement alternatif adapté aux nouveaux enjeux. Certes, il a noué des alliances avec les Verts, le premier parti à s’émouvoir de la cause écologiste, mais les frères Michel avaient fini par se perdre en route, non sans avoir obtenu que la MBC présente un journal en kreol morisien. Le ‘new game’ que Rama Valayden appelait de ses vœux plus de dix ans de cela, est parti en fumée. Alors que le projet était en avance sur son temps, car il appelait déjà au renouvellement de la classe politique.