Plus personne au sein de l’opposition ne croit que Roshi Bhadain sera capable d’ébranler le gouvernement. À force d’avoir crié au loup, l’opposition, – à commencer par Paul Bérenger, a fini par se demander si l’ex-ministre ne serait pas en train d’emmener tout le monde dans un bateau sans gouvernail. Car, à ce jour, rien ne semble faire douter le gouvernement. C’est tout le contraire qui se passe : aucune fêlure ne vient ébranler les rangs du gouvernement, au même moment où ce dernier impulse la ligne droite pour atteindre l’immunité collective. La dérive populiste de l’opposition, réduite à se fier aux grands mouvements complètement farfelus de Bhadain, finira par lui perdre espoir. C’est ce même Bhadain qui a prédit un nouveau gouvernement à la rentrée parlementaire. L’opposition retient le souffle, au point de se demander où Bhadain est encore allé chercher cette baudruche qui risque de se dégonfler sous ses yeux. Jusqu’où va-t-elle se laisser entrainer dans cette folle course dont Bhadain seul connaît l’objectif ? Lorsqu’on y regarde de près – et Paul Bérenger ne finira sans doute pas de se poser des questions -, c’est que Bhadain ne poursuit qu’une seule obsession, quitte à faire couler tout le monde avec lui : rester dans les lumières de l’actualité en y mêlant habilement quelques bribes de faits connus de tout le monde avec une bonne dose de spéculation. Au siècle dernier, lorsqu’il avait fallu anéantir les opposants au régime nazi en Allemagne, Goebbels s’était rendu célèbre pour ça. Mais cela doit suffire pour faire saliver quelques journalistes des radios privées naïfs et en mal d’audience.
La claque
C’est qu’il n’a jamais digéré la claque qui l’a forcé à prendre la porte de sortie au MSM, alors qu’il ambitionnait d’occuper le portefeuille des Finances, après avoir instruit le dossier BAI et obtenu sa liquidation. L’affaire Britam est venue, à ce sujet, donner un sacré coup de pied dans la mare, avec des conclusions qui pointent le rôle de Bhadain dans cette vente obscure. Il faudra plus d’arguments à ce dernier et à d’autres experts-comptables pour remettre en question la crédibilité de l’ex juge Domah et ses assesseurs. Et il faudra davantage d’arguments pour que Bhadain retrouve sa crédibilité sérieusement mise à mal. Il le sait et, avec lui, l’ensemble de la plateforme de l’opposition.
Nando Bodha
L’affaire se complique davantage avec l’arrivée d’un Nando Bodha, lui-aussi partie prenante dans l’affaire BAI, et très au courant du rôle de Bhadain dans ce dossier. Bodha connait très bien ses intrigues de palais comme un véritable petit laquais en mal de reconnaissance. Et tout ça risque de sauter aux visages au moment où l’opposition sera appelée à trouver une cohésion et présenter une alternative crédible au gouvernement de Pravind Jugnauth. C’est là une autre de manches où il faudra faire mieux dans un contexte économique difficile, alors que la Covid-19 est encore bien présente dans le monde. C’est une chose de faire systématiquement opposition à l’ensemble des mesures du gouvernement, il en sera une autre au moment de devoir faire mieux. Il sera question alors de moins de démagogie et de plus de mesures concrètes répondant aux attentes de la population. Mais c’est sur la question des rapports avec le secteur privé et l’indispensable équilibre social que l’ensemble des partenaires sociaux et économiques attend d’autres propositions.
Rendez-vous
Dans l’immédiat et depuis l’année dernière, marquée par l’apparition de la pandémie à Maurice, suivie du premier confinement, le bilan de l’action gouvernement reflète un ensemble de mesures qui ont réussi à éviter la casse économique et sociale au sein de la population. Le pays a été au rendez-vous de la campagne de vaccination avec pour objectif d’atteindre l’immunité collective. Le secteur privé, les syndicats, de même que les ONG, reconnaissent que la création de la MIC a été la réponse appropriée face à la menace de la pandémie. Les mesures de soutien et d’accompagnement ont certes couté des milliards, mais elles ont permis à la population résistée, avec une économie qui a replié par 15 % et aux entreprises de maintenir des emplois et de se pérenniser. Mais elles ont aussi permis aux couches les plus vulnérables de rester debout avec un soutien sans précédent du secteur privé, des ONG et des individus.
Secteur privé
La confiance du secteur privé au gouvernement a été déterminante, car elle marque son adhésion à l’ensemble des politiques publiques. Il faut aussi souligner la poursuite des grands travaux d’infrastructures publiques, dont le métro Express ainsi que d’autres grandes voies, qui arrivent en appoint à la reprise. Cette détermination du gouvernement est indispensable pour maintenir le moral de la population. Dans la capitale, l’achèvement de l’Urban Terminal vers décembre de cette année, viendra d’une impulsion aux commerces et à la consommation. Toutefois, il faudra, dans le même temps, repenser le réaménagement de la gare de Port-Louis, jusqu’au Caudan. Ce premier développement de la gare routière à Maurice, qui aménagera le métro, les anciens forains et le Caudan Waterfront, doit être une réussite afin de servir d’exemple ailleurs, lorsque les lignes du métro seront étendues aux régions rurales.