La sextuple championne du monde dispute, à Londres, le tournoi de qualification olympique de boxe, l’une des rares compétitions à n’avoir pas été annulée à cause de l’épidémie de coronavirus.
Alors que presque partout en Europe et dans le monde, le sport s’est mis en sommeil, l’équipe de France de boxe amateur est à Londres pour disputer le tournoi de qualification olympique. « On a l’impression de disputer la seule compétition restante sur la planète Terre, c’est un peu surréaliste et bizarre comme ambiance », confie Maïva Hamadouche, 30 ans, sextuple championne du monde IBF des super-plumes qui s’est lancée le défi de revenir chez les amateurs pour se qualifier pour les Jeux olympiques.
« Quand on a vu que tout s’arrêtait, on pensait qu’on allait être aussi touché, poursuit-elle. On a préparé durement cet objectif, donc c’est une chance de pouvoir le disputer. Il faut en profiter. » De leur hôtel, les boxeurs peuvent aller à pied à la Box Arena de Londres. « Il n’y a aucune restriction, raconte Hamadouche. Tout se passe normalement, comme si de rien n’était. On peut se déplacer, on est en contact avec les autres équipes, on a pu venir encourager les collègues, il n’y avait pas de huis clos. Et autour de nous, tout est ouvert, les centres commerciaux sont remplis de monde. On a l’impression d’être dans une bulle, surtout quand on sait tout ce qui se passe chez nous en France. C’est un peu étrange comme sentiment. Ce ne sera qu’une parenthèse, mais on veut rester le plus longtemps dans cette bulle. »
Une des premières «victimes» indirectes du virus
La situation a néanmoins évolué. La compétition qui avait accueilli du public les deux premiers jours se déroulera à partir de ce lundi à huis clos. Elle pourrait aussi être raccourcie. Maïva Hamadouche, qui bénéficie d’une disponibilité (un tiers-temps) de son employeur, la police, aura besoin de deux victoires pour décrocher son billet de Tokyo. Elle affronte ce mardi en moins de 60 kg la Croate Malenica. Ironie du sort, Hamadouche avait été l’une des premières « victimes » indirectes du coronavirus. Son championnat du monde professionnel face à la Sud-Coréenne Hyun Mi-Choi, tenante WBA, qui aurait dû se dérouler le 22 février à Séoul, avait en effet été annulé.
« Même s’il y a aussi des incertitudes sur la tenue des JO, j’essaye de ne pas penser à tout ça, reconnait-elle. Par rapport à tout ce qui se passe en ce moment, on est des privilégiés de pouvoir toujours pratiquer notre sport. D’autant plus qu’on est vraiment dans des superbes conditions en termes d’entraînement et d’hébergement. On essaye donc de ne pas se polluer la tête avec les questions et de rester concentré sur l’objectif. Revenir dans la boxe amateur en parallèle de ma carrière pro est un défi que je me suis lancée et je veux aller au bout. » Source AFP