Quel Parti travailliste dans le deuxième cinquantenaire ?
Dans quelques jours, le Parti Travailliste entrera de plein fouet dans le deuxième cinquantenaire du statut d’état indépendant de Maurice. Notre pays a fait son petit bonhomme de chemin depuis 1968, année à laquelle il avait obtenu son indépendance. L’évolution des Mauriciens a passé d’étape en étape et pour le moins, Maurice est souvent cité en exemple dans les grands forums internationaux. La politique y a grandement contribué. Mais, force est de constater que certaines personnes, des associations et même des instances politiques veulent toujours rester anerées dans le passé. C’est le cas de le dire pour le Parti Travailliste Mauricien. Avant de nous attarder sur le passé du PTR comme une rétrospective, considérons ce qui se trame au sein du parti rouge.
Cassure en 2020 – Remplacement d’Arvin Boolell au poste du leader de l’opposition ?
Sans tourner en rond, le Parti Travailliste sera face à son destin dès l’entame de 2020. Des bruits venant du cercle très renfermé de Navin Ramgoolam précisent une cassure qui prend sa source à partir d’une opposition forte au leadership de Navin Ramgoolam. Plusieurs seraient prêts à soutenir l’arrivée d’un autre leader, à l’instar d’Arvin Boolell, l’actuel leader de l’oppo- sition, parachuté à ce poste par le même Navin Ramgoolam. Or, il s’avérerait qu’un exercice de bouche à l’oreille est en marche chez les Rouges, qui sont carrément contre le leadership du « London boy ». Il est à noter que le nom de Navin Ramgoolam serait désormais que rarement pris comme une référence dans le discours prononcé « in the corridor » par les parlementaires rouges mais aussi par ses détrac- teurs au sein même de son parti. La machine est bien en marche pour détrôner Navin Ramgoolam de son poste de leadership. Ayant eu vent de cette manigance, il nous revient que le principal visé ne compte pas rester les bras croisés. De ce fait, il n’a pas tardé à réagir. Tout le monde de la politique locale a pris note de son discours à Caroline au no. 10, le temps d’une retrouvaille avec les agents rouges de la circonscription. Navin Ramgoolam avait été des plus clairs : il ne quittera pas le poste de leadership du PTr et il y restera pour bien longtemps encore. Pour contre- carrer cette hostilité envers son leadership, il nous revient que dès 2020, il brûlera une cartouche qui ébranlera la maison rouge. Navin Ramgoolam compte ainsi proposer le nom d’un jeune député rouge pour assumer le rôle du leader de l’opposition. De la même source, il nous revient que l’éventuel député est déjà bien ancré dans l’arène politique. Il aurait le profil idéal selon son « parrain » pour remplir ce rôle et donner plus de punch aux interventions des Rouges au Parlement. Quid d’Arvin Boolell ? Il n’est un secret pour personne que le fils de Sir Satcam Boolell avait les yeux bien rivés sur leadership du PTr. Mais, il semblerait que sa rencontre avec Pravind Jugnauth a fait naître des doutes dans le clan de Navin Ramgoolam. Cette démarche d’Arvin Boolell qui se cache derrière le jeu de la démocratie n’aurait pas plu aux Ramgoolamistes. D’où, cette urgence de bouger un pion jeune de Navin Ramgoolam pour reprendre son calcul et sa philosophie de rupture à la « ramgoolamisme » version Navin. Ce qui entraînerait une cassure du PTr avec pour toile de fond une guerre entre le clan boolelliste et le clan ramgoolamiste. Le premier a bien du support parmi les députés et même chez les battus rouges des dernières consultations populaires. Ce sont plus particulièrement ceux qui orbitaient autour de Navin Ramgoolam quand il tirait les rênes du pouvoir. Navin Ramgoolam risque l’isolement et ce sera la fin de son ère, très peu reluisante ou plutôt la récolte de ce qu’il a semé durant sa carrière de politicien. De 1990 à 2019.
La dérive annoncée
Avec cette éventuelle cassure qui se pointe à l’horizon, le PTr sera un parti sans gouvernail et moins encore avec un capitaine digne de ce nom. Les clans seront à couteaux tirés. Des propos animés de haine, de vengeance et des règlements des comptes seront à l’agenda des réunions, s’il y en aura, pour trouver un dénouement cordial. Que l’on veuille ou non, la méfiance était bien installée au sein du PTr et ce, depuis belle lurette. Bien avant la sortie d’Arvin Boolell, le temps de la tenue d’une rencontre du politburo du PTr, toujours dans le vieux bâtiment sis au Square Guy Rozmont. Ce jour-là, Arvin Boolell avait été pris à partie par des inconditionnels de Navin Ramgoolam. Arvin Boolell eu d’autre choix que de se retirer sur la pointe de ses pieds, tout en regardant par derrière tout en se parant à toute éventualité ou attaque physique sur sa personne. Cette scène avait été suivie et est connue de tous, du Mauricien lambda à celui qui se la coule douce dans son cocon familial. Or, si tel sera le cas, c’est la dérive tout annoncée du Parti Travailliste. En remontant les allées du passé, ce ne sera pas la première dérive ou encore la dernière qui secouera le PTr. La dérive du PTr sera sans direction précise sous l’effet des différents courants d’idées, il s’écartera de sa direction normale et la part sera sans énergie, sans volonté de réussite. La dérive génétique du PTr s’y mettra à son compte et elle interviendra au cours de plusieurs générations successives de la baraque rouge.
L’explosion en plusieurs factions sera réelle
La dérive entraînera dans son sillage une division brutale au sein du PTr. Plusieurs clans feront leur apparition. D’un côté, le clan Ramgoolam et de l’autre le clan Boolell. Vont suivre les petits clans de certains qui avaient nourri des ambitions démesurées. À titre d’exemple, le clan Mohamed, le clan Bachoo et pourquoi pas, d’autres encore. Au sein de la trinité de l’instigateur, du profiteur et de la victime, les petits clans essaieront de prendre position le moment voulu pour le clan qui sortira gagnant après un semblant d’apaisement. L’arrivée de cet apaisement ne se fera pas sans heurts et il y aura bien des retombées et des répercussions de part et d’autre. En fin de compte, ce sera la fin du PTr. Toute chose a un cycle de vie. Le PTr avec ou sans Ramgoolam sera une épave du paysage de la politique locale. Car, outre les cassures que ce parti a connues, il a complètement dérivé de sa mission originale et il est condamné à exploser en des milliers de morceaux. En guise de ce que nous avançons pour étayer analyse de ce qu’adviendra du PTr dans un pressant avenir, nous publierons les grandes lignes de la naissance du PTr, les noms des membres fondateurs, les résolutions adoptées lors de leur toute première réunion et d’autres informations sur lesquelles nous invitons à tous ceux qui prendront connaissance de cette analyse de tirer leur propre conclusion sur la dérive du PTr de son idéologie initiale.
Sen. Krisnah GOOJHA
Le PTr post-68 et de Navin Ramgoolam n’a rien de commun avec le PTr de 1936
Ce que nous allons publier sur l’histoire du PTr est en date du lundi 18 décembre 2017. Pour en savoir plus pour partager avec nos lecteurs, nous avons cherché sur le site web du PTr qu’est le : www. labourparty.mu. En tout et pour tout, nous avons eu ceci comme réponse : « LABOUR PARTY, Our site is under restructuration and will soon be back. STAY TUNED! ». À quoi s’attendre d’un parti qui est demeuré passéiste et qui est sujet d’une dérive et d’une explosion totale.
Le Parti Travailliste mauricien
Depuis sa création, le Parti Travailliste (PTr) a pris position en faveur d’un agenda politique progressiste. Le parti fut fondé le 23 février 1936, lors d’un rassemblement au Champ de Mars, Port-Louis. Le principal objectif du parti consistait à lutter pour la protection des droits sociaux, politiques et économiques de la classe des travailleurs. Les fondateurs du PTr étaient motivés à bloc par leur réel sens de patriotisme et leur confiance dans les valeurs socialistes.
Le premier comité du parti s’est réuni au bureau du Dr. Jeetoo. Les membres fondateurs incluent entre autres :
• Dr. Maurice Curé
• Dr. Hassenjee Jeetoo
• Samuel Barbé
• Mamode Assenjee
• Barthélemy Ohsan
• Emmanuel Anquetil
• Pandit Sahadeo
• Godefroy Moutia
Les résolutions qu’ils adoptèrent lors de la première réunion du parti sont comme suit :
• Nomination de deux membres pour le Conseil législatif pour représenter les intérêts des laboureurs et des petits planteurs
• Droit de vote pour la classe des travailleurs
• Revoir la Constitution de 1885 en faveur de l’émancipation des travailleurs • Mise sur pied d’un Bureau du Travail
• Mettre un terme à l’exploi- tation capitaliste sur les plantations sucrières • Droits sociaux et économiques égaux
Le PTr s’est battu pour que l’on revoie la Constitution dans le but de donner aux travailleurs le droit de vote et pour qu’ils soient représentés au Conseil législatif. L’objectif final étant que toute loi du travail votée au Conseil, prenne en compte l’opinion des travailleurs.
Le PTr a permis d’amener une conscience politique au sein du peuple en rapprochant politique et classe des travailleurs. Grâce à la loyauté des fidèles membres, animés par leurs convictions et leur attachement aux valeurs et principes du parti, le PTr a façonné l’Histoire de l’île Maurice moderne. Le Dr. Navin Ramgoolam l’a dit récemment : « Les réalisations du PTr. imprègnent l’Histoire de la nation mauricienne ». Les fondateurs du parti et plus tard, sir Seewoosagur et ses contemporains ont légué un précieux héritage aux présents membres du PTr Nous avons de quoi être fiers.
Le PTr a façonné l’île Maurice moderne grâce à une politique favorisant la dignité, la liberté et la justice sociale. Les réalisations suivantes constituent quelques exemples de la politique progressiste du parti à chaque fois qu’il a tenu la barre du pays :
• Droits des travailleurs et dignité
• Droit de vote universel
• L’indépendance
• Pension universelle
• Santé gratuite
• Education gratuite
• Promotion des droits de la femme
• Libéralisation des ondes
• Démocratisation de l’économie
• Transport gratuit
• Prestations sociales pour les plus vulnérables de la société
Au fil des décennies, le parti s’est modernisé et s’est adapté. Néanmoins, les valeurs et principes sont restés les mêmes et ont continué à animer les Leaders du parti. Au PTr, nous tenons le même langage de vérité que nous soyons dans l’opposition ou au gouvernement.
Une des étoiles montantes du parti fut Sir Seewoosagur Ramgoolam. Ce natif de Belle-Rive, village à l’est du pays, prit les rênes du parti en 1941 après que Maurice Curé eut jeté l’éponge. En 1947, le Colonial Office, prit la décision de réformer le suffrage censitaire de la Constitution de 1885 pour l’élection du Conseil législatif et d’introduire le droit de vote pour tout citoyen sachant signer. Cette mesure entraîna la victoire du Parti travailliste en 1948. Ramgoolam siégeait déjà au Conseil législatif depuis 1940. Il y avait été nommé en replacement de Seerbookum sur recommandation de Mohabeer Burrenchobay, par le gouverneur général de l’île, Sir Bede Clifford.
Ramgoolam instaura le suffrage universel dès 1958 et s’allia à divers partis pour remporter les élections qui s’ensuivirent. C’est sous l’appellation Parti de l’Indépendance que le PTr et ses alliés allèrent aux urnes pour les élections décisives d’août 1967. L’issue du scrutin détermina le futur du pays. La victoire du Parti de l’Indépendance face au Parti mauricien social-démocrate (PMSD) de Gaëtan Duval permit à l’île Maurice d’acquérir son indépendance des Britanniques le 12 mars 1968.
Le PTr et le PMSD s’allièrent pour former un gouvernement d’unité nationale. Le PTr restera au pouvoir jusqu’en 1982. La traversée du désert fut courte car le parti revint au pouvoir en 1983 avec le MSM d’Anerood Jugnauth et le PMSD. À la différence que le leader du PTr n’était plus le Premier ministre. De 1982 à 1989 le leadership du parti fut assumé par Satcam Boolell, fidèle d’entre les fidèles de Ramgoolam. Il céda son fauteuil à Navin Ramgoolam, fils de Sir Seewoosagur Ramgoolam, quand ce dernier rentra aux pays après un long séjour en Grande-Bretagne. Ramgoolam fils fut Premier ministre de 1995 à 2000 ; il occupe le même poste de juin 2005 à décembre 2014 après une débâcle aux élections générales de l’alliance Ptr-MMM.
Parti Travailliste mauricien version Navin Ramgoolam
Bon à savoir
Le mot socialisme recouvre un ensemble très divers de courants de pensée et de mouvements politiques, dont le point commun est de rechercher une organisation sociale et économique plus juste. Le but originel du socialisme est d’obtenir l’égalité sociale, ou du moins une réduction des inégalités.
Note : La définition du mot Socialisme n’a rien à faire avec le socialisme prôné par le PTr post-68. Note : La définition du mot Socialisme n’a rien à faire avec le socialisme prôné par le PTr post-68.
Mes observations
Les fondateurs du PTr étaient motivés à bloc par leur réel sens de patriotisme et leur confiance dans les valeurs socialistes.
Qu’en fut-il des dirigeants du PTr de 1968 à 2019 ? Étaient-ils ou sont-ils toujours animés du réel sens du patriotisme et des valeurs socialistes ?
Le droit de vote, toute loi du travail votée au Conseil, prennent en compte l’opinion des travailleurs.
Qu’est-il des lois scélérates votées au Parlement contre la classe prolétaire des différents gouver- nements travaillistes, l’IRA, POA, PGA, etc ? Shakeel Mohamed en sait beaucoup sur ces dossiers-là.
Le Dr. Navin Ramgoolam l’a dit récemment : « Les réalisations du PTr. imprègnent l’Histoire de la nation mauricienne ».
À quel PTr Navin Ramgoolam fait-il référence, le sien ou celui de son père ou celui du Dr Maurice Curé ?
Paroles de Jules Maurice Curé, fondateur du Parti Travailliste mauricien : « J’ai tracé la voie du peuple. Nous sommes le nombre, donc la force. Sachons vouloir. »
L’indépendance de Maurice
La vraie vérité c’est que les Brits en avaient marre avec l’île Maurice vu que le « deal » Chagos avait déjà été conclu en 1965. Les rencontres à la Lancaster House, les discussions n’étaient que pour la galerie publique. « The cat was already in the bag ».
Le même langage de vérité que nous soyons dans l’opposition ou au gouvernement.
La vérité n’a que très rarement figuré à l’agenda du Parti Travailliste post-indépendance.
C’est sous l’appellation Parti de l’Indépendance que le PTr et ses alliés allèrent aux urnes pour les élections décisives d’août 1967.
Le PTr n’a jamais pu gagner les élections générales seul.
Satcam Boolell, fidèle d’entre les fidèles de Ramgoolam.
Un mensonge grandeur NATURE. C’est ce même fidèle des fidèles qui avait claqué la porte en octobre 82 pour aller fonder son MPM (à vérifier) à Montagne Blanche. Un fidèle des fidèles ne quitte jamais son bateau qui coule surtout quand il caressait le rêve de prendre la place de son capitaine. On ose parler de fidèle des fidèles et de langage de vérité.
Sen. Krisnah GOOJHA
Dans notre courrier
PJ MEANS BUSINESS
Un mois et demi déjà que l’Alliance Moricien, composé du MSM, du ML, de la Plateforme militante et du Regroupement Alan Ganoo, est à la tête du pays. Celui qui est aux commandes n’est autre que le Premier minister sortant et l’actuel chef du gouvernement, en l’occurrence Pravind Kumar Jugnauth. Sa force de vaincre était telle qu’il n’a donné aucune chance aux autres partisses adversaires, très nombreuxdont le Parti travailliste, le MMM et le PMSD. Une victoire sans bavure, claire et nette comme il l’a affirmé lors de la procla- mation des résultats au No. 8, Moka / Quartier Militaire. Avec 38 sièges + les députés correctifs acquis à sa cause, l’électorat lui a fait confiance en lui donnant une majorité confortable. Le but étant de mener à bien son mandat pendant les cinq ans à venir.
Et aujourd’hui lorsqu’on fait une halte, on se demande comment il a fait pour obtenir un succès retentissant à ce scrutin en un temps relativement court, après sa décision d’appeler le pays aux urnes. Le PM sortant a le flair de la réussite sans jeu de mots.
Armé d’un bilan concret, Pravind Kumar Jugnauth s’est jeté résolument dans l’arène pour mettre K.O ses rivaux. Tous les arguments pour le dénigrer afin de le diminuer aux yeux du peuple mauricien avaient l’effet de “pétard fizette”. Le peuple, lui, n’en a pas fait cas et n’a fait que lui apporter un soutien indéfectible pour le conduire au pouvoir, avec à ses côtés des hommes de confiance.
Qui plus est, le nouveau Premier ministre a été vite en besogne. À peine son cabinet ministériel constitué, il a mis en place les PPS de son gouvernement. Le speaker de l’Assemblée nationale a été désigné ainsi que son adjoint. Tout cela comme en un tour de main, et ce, à l’unanimité. Pravind Kumar Jugnauth really means business. Ce qu’il dit, il le fait. C’est un des traits de son caractère. Sa grande affection pour les aînés s’est traduite par l’augmentation de la pension de vieillesse et d’autres prestations sociales en début de semaine.
Et la cerise sur le gâteau aura été la nomination du président de la République, Prithvirajsing Roopun, et de son vice-président, Eddy Boissézon. Rien n’a été laissé au hasard. Tout s’est passé comme sur des roulettes pour la nouvelle équipe gouverne- mentale. Vivement 2020 pour être témoin de son ardeur au travail afin de construire une île Maurice encore plus moderne et prospère, et ce, dans l’unité et la paix.
Dany Berman