Boris Johnson, qui a promis un Brexit le 31 octobre coûte que coûte, compte respecter une loi récente le contraignant à demander un report faute d’accord, selon des documents judiciaires qui ont alimenté la confusion sur la stratégie de Londres à l’approche de l’échéance.
Le gouvernement britannique et les Européens sont engagés dans un contre la montre pour empêcher un “no deal” aux conséquences potentiellement désastreuses dans moins de quatre semaines.
Au moment où de difficiles négociations commencent sur l'”offre finale” proposée mercredi par Boris Johnson –déjà jugée “problématique” par Bruxelles–, des documents de justice rendus publics vendredi ont semé le trouble sur les intentions du fantasque dirigeant conservateur.
Une procédure judiciaire a été engagée devant la justice écossaise par un homme d’affaires, la députée écossaise Joanna Cherry et l’avocat Jo Maugham pour s’assurer qu’il se conformerait bien à une loi votée début septembre par les députés.
Le texte le contraint à demander un report de trois mois faute d’accord le 19 septembre, après un sommet européen considéré comme la dernière chance de parvenir à un accord.
Selon Jo Maugham, un document produit par la défense du Premier ministre indique que celui-ci demandera bien un tel report à l’Union européenne.
S’exprimant sur la chaîne de télévision Sky News, Jo Maugham a déclaré qu’il ne comprenait pas comment Boris Johnson pouvait concilier ses déclarations selon lesquelles il ne réclamera pas de report “avec la promesse qu’il a faite devant la justice aujourd’hui”.
Boris Johnson, qui a présenté mercredi à l’UE ses propositions au sujet de la frontière irlandaise pour trouver un accord, a notamment déclaré qu’il préfèrerait être “mort au fond d’un fossé” plutôt que de demander un report du Brexit, voté en 2016 et déjà repoussé deux fois.
“Un nouvel accord ou pas d’accord, mais pas de report”, a martelé le dirigeant conservateur sur son compte Twitter vendredi.
Il n’a jamais expliqué comment il comptait tenir cette promesse sans violer la loi. Il a donc été accusé vendredi de dire une chose en public et l’inverse devant les tribunaux.
Source : AFP