Même si le nombre de nouveau cas de contamination recensés mardi 18 février est en recul, le bilan de l’épidémie s’est encore alourdi et a atteint les 1 886 morts
Le bilan de l’épidémie de nouveau coronavirus a atteint 1 886 morts mardi en Chine continentale où 93 nouveaux décès ont été enregistrés dans la province du Hubei, épicentre de l’épidémie.
Les autorités sanitaires y ont recensé 1 807 nouveaux cas de contamination, en recul par rapport à la veille. Plus de 300 Américains évacués d’un paquebot contaminé par le virus au Japon ont entamé une nouvelle période de quarantaine aux États-Unis.
Parmi les victimes, cinq personnes sont mortes hors de Chine continentale : une à Hong Kong, une aux Philippines, une au Japon, une à Taïwan et une en France.
Extraire le plasma
Les autorités chinoises, qui tentent à tout prix d’endiguer la propagation, ont demandé lundi aux personnes guéries du coronavirus de donner leur sang afin d’en extraire le plasma pour soigner les malades.
Si le nouveau coronavirus n’a pas de vaccin, le plasma des anciens patients infectés par la maladie Covid-19 contient des anticorps qui pourraient permettre de diminuer la charge virale chez les personnes sévèrement atteintes, selon un responsable de la Commission nationale de santé.
Le nombre de contaminations s’élève à au moins 72 300 cas en Chine continentale et environ 900 ont été signalés dans une trentaine d’autres pays ou territoires.
Le principal foyer de contamination hors de Chine reste le paquebot Diamond Princess, placé en quarantaine début février dans la baie de Yokohama près de Tokyo, après un test positif sur un croisiériste débarqué à Hong Kong.
Ses plus de 3 700 passagers avaient reçu l’ordre de rester dans leur cabine pendant deux semaines, mais cela n’a pas empêché la propagation du virus : au moins 454 personnes ont été contaminées, dont 99 cas révélés lundi.
« Une vraie quarantaine »
Alors que les critiques montent sur la gestion du paquebot, plusieurs pays ont commencé à évacuer leurs ressortissants coincés sur le navire.
Plus de 300 Américains ont ainsi été rapatriés par avion jusqu’à deux bases militaires, en Californie et au Texas, où ils ont entamé lundi une nouvelle quarantaine de 14 jours, la durée maximale supposée de l’incubation.
Avant d’embarquer, Sarah Arana avait confié à l’AFP être « heureuse de rentrer ». « On a besoin d’une vraie quarantaine et ce n’en était pas une », avait-elle estimé.
Parmi les personnes évacuées, 14 ont appris pendant l’opération qu’elles étaient contaminées, a annoncé le département d’État. Elles ont été isolées des autres passagers dans les avions.
À leur arrivée, une partie a été transférée dans un hôpital universitaire d’Omaha, au Nebraska et placée à l’isolement.
Parallèlement, au moins 40 Américains contaminés à bord du paquebot sont hospitalisés au Japon, selon Washington. Une poignée d’Américains a refusé de quitter le navire.
Passagers traqués
D’autres pays, parmi lesquels l’Australie, l’Italie, le Canada ou la Grande-Bretagne, ainsi que le territoire de Hong Kong, ont annoncé vouloir évacuer leurs citoyens du Diamond Princess.
Après Singapour, le Japon est le pays le plus touché par l’épidémie en dehors de la Chine. En plus des cas sur le navire, les autorités nippones ont répertorié 65 porteurs du coronavirus dans différentes régions du pays.
Ailleurs, l’inquiétude monte en ce qui concerne près de 1 500 passagers d’un autre paquebot, le Westerdam, qui ont débarqué vendredi au Cambodge après avoir passé – pour certains – un rapide examen médical et sont à présent traqués par la compagnie qui tente de les retrouver.
Près d’un millier de personnes se trouvent encore à bord du navire et vont subir des tests, après la découverte en Malaisie le week-end dernier de l’infection d’une ex-passagère américaine.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a toutefois estimé inutile de suspendre les croisières, soulignant son opposition à toute « mesure de portée générale ».
Événement reporté
À Pékin, des experts internationaux dépêchés par l’OMS ont commencé à discuter avec leurs homologues chinois.Le nombre quotidien de nouveaux décès en Chine a confirmé un tassement depuis quatre jours : 93 mardi, 105 lundi, contre 142 dimanche et 143 samedi.
Le Parlement chinois envisage un report de sa session plénière, la grand-messe annuelle du régime communiste, a annoncé l’agence Chine nouvelle. Cette session devait s’ouvrir le 5 mars.
Le salon automobile de Pékin, prévu en avril, a été reporté sine die, tout comme un défilé Chanel prévu en mai dans la capitale chinoise.
La Banque centrale chinoise a de nouveau réduit lundi le coût de financement des banques commerciales pour soutenir l’économie paralysée par l’épidémie.
De son côté, Apple a annoncé lundi que sa prévision de chiffre d’affaires pour le deuxième trimestre ne serait sans doute pas atteinte en raison de l’épidémie en Chine, pays crucial pour l’entreprise américaine.
SOURCE : France.fr