May 2, 2024
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Devesh Dukhira (CEO du Syndicat des Sucres) : «Il faut miser plus les sucres spéciaux »

Produire plus de sucres spéciaux. Telle est l’ambition du secteur sucrier. Le CEO du Syndicat des Sucres nous nous offre sa vision sur ce plan stratégique. Par ailleurs, il évoque également la production sucrière de 2021 et les accords de la CEPCA avec l’Inde et la Chine qui dans l’entrevue qui suit.

Comment s’annonce la campagne sucrière de 2021 ?

Comme l’a souligné la dernière estimation de la Chambre d’Agriculture, la production sucrière de 2021 gravitera autour de 270 000 tonnes. Il s’agit d’une production qui serait comparable à celle de l’année dernière. Tout en sachant que l’année dernière, la récolte était très mauvaise. Et donc, la production sucrière de 2021 ne s’est guère améliorée.

Mais, en ce qui concerne les marchés, il est bon de noter que les conditions se sont améliorées. Ainsi, nous nous attendons à un niveau de prix supérieur à celui de l’année dernière.

Les mauvaises conditions climatiques en sont pour quelque chose ?

En effet, les conditions climatiques désastreuses seraient la principale cause de cette mauvaise de récolte de 2021.

Au début de cette année, les accords CEPCA avec l’Inde et la Chine sont entrés en vigueur. Où en sont les négociations avec les acheteurs de ces deux pays ?

Nous nous penchons sur le développement des ventes des sucres spéciaux dans ces deux pays. En Chine, nous exportions déjà nos sucres depuis une dizaine d’année mais étions contraints par les permis d’importation. Avec ce nouvel accord avec la Chine, nous avons désormais une visibilité sur les quantités que nous pourrons y livrer et elles seraient de plus admises contre une taxe inferieure, ce qui nous permettra donc d’y augmenter nos ventes. Quant à la Grande Péninsule, c’est un marché encore nouveau pour nous. Donc, nous sommes actuellement en phase d’exploration. Il est bon de préciser que tous les pays sont différents, avec des réseaux et des chaînes de distribution différents.

Comme vous l’avez souligné, pour ces deux pays, l’accent sera mis sur les sucres spéciaux.

Effectivement. D’ailleurs, l’accord avec l’Inde est basé uniquement sur la vente des sucres spéciaux. Par ailleurs, il est important de faire ressortir que miser plus sur les sucres spéciaux s’inscrit dans une stratégie globale de notre industrie. L’idée est d’obtenir plus de valeurs sur la tonne de sucre que nous produisons. Or, les sucres spéciaux ont un prix de vente plus élevé que le sucre blanc. Ainsi, l’aspiration du Syndicat des Sucres est de produire autant de sucres spéciaux que possible. Ce qui accroîtra la valeur moyenne à la tonne de sucres.

On évoque une quatrième vague de la pandémie en Europe – qui demeure notre principal marché. Mais, comme vous l’avez maintes fois expliqué, la COVID-19 n’a pas d’impact sur le sucre.

L’impact de la COVID-19 sur le sucre n’a pas été aussi conséquent. Il faut savoir que le sucre est un produit de base donc, crise sanitaire ou pas, la consommation du sucre se poursuit. Evidemment, il y a eu un certain ralentissement dans le secteur ‘food service’, qui était quasiment à l’arrêt – à cause des confinements et mesures sanitaires. Il y a eu certes, une légère baisse de consommation, mais pas aussi importante.

Avec la rémunération de la bagasse – une des mesures phares du Budget 2021 – 2022 – quel est actuellement le ‘mood’ des producteurs sucriers et des petits planteurs ?

Il faut dire que cette mesure a donné un nouveau ‘boost’ au secteur cannier. En effet, jusqu’à présent, la bagasse n’était pas rémunérée à sa juste valeur. Ainsi, cette mesure vient rendre justice à la valeur de la bagasse. Avec le prix de la bagasse et n’oublions pas, celui de la mélasse, les planteurs et les usiniers gagneront plus. Cette mesure apporte donc une certaine sérénité, une confiance parmi les producteurs, en rendant le secteur cannier viable.

Si cette mesure, nous permet de renouer avec la profitabilité. Il est important de continuer à contenir les coûts de production. Il ne faut pas qu’ils continuent à augmenter et viennent plomber cette profitabilité à l’avenir.