Un atelier de lancement du projet « Soutien à l’autonomisation économique de la communauté des pêcheurs artisanaux de la République de Maurice », dans le cadre du programme ECOFISH, financé à hauteur d’un million d’euros par l’Union européenne (UE) et cofinancé par le gouvernement mauricien à hauteur de 250 000 euros, a été lancé hier matin au Hennessy Park Hotel, à Ebène. Le projet est mis en œuvre sur une période de quatre ans. Le ministre de l’Economie bleue, des Ressources Marines, de la Pêche et de la Marine, Sudheer Maudhoo, l’officier responsable du PNUD, Fatuma Musa, le chef de la coopération, Union européenne, Geza Strammer, ainsi que des acteurs du secteur de la pêche étaient présents.
Le projet vise à permettre aux pêcheurs artisanaux de la République de Maurice de sortir de la pauvreté en améliorant leur situation économique grâce à la fourniture de technologies avancées pour l’identification et l’exploration de nouvelles zones de pêche. Cette action aidera les pêcheurs artisanaux à quitter le lagon surexploité pour des zones de pêche plus durables. Le projet comporte trois phases : la récolte, l’infrastructure post-récolte et le traitement post-récolte.
Le PNUD a bénéficié d’un soutien financier de l’Union européenne à travers le programme ECOFISH pour la mise en œuvre du projet. Celui-ci sera exécuté par le biais de la modalité d’exécution directe (DIM) avec le PNUD comme partenaire d’exécution et le ministère de l’Economie bleue, des Ressources Marines, de la Pêche et de la Marine, comme partie responsable.
Dans son allocution, le ministre a exprimé sa gratitude au PNUD et à l’UE pour leur aide et a souligné que le projet vise précisément à autonomiser les pêcheurs artisanaux afin qu’ils puissent améliorer leur situation économique et aspirer légitimement à de meilleures conditions de vie. Le projet, a-t-il souligné, sera mis en œuvre en trois phases, à savoir la récolte, les infrastructures post-récolte et le traitement post-récolte. Dans le cadre de la récolte, des dispositifs de regroupement de poissons seront assemblés et déployés et les pêcheurs seront formés à leur utilisation. Quant à l’infrastructure post-récolte, les débarcadères seront améliorés et les équipements verts seront offerts. La phase de traitement post-récolte offrira aux pêcheurs une formation en matière d’hygiène, de traitement et de commercialisation du poisson.
S’agissant de la lutte contre les inégalités entre les hommes et les femmes dans le secteur de la pêche, le ministre Maudhoo a déclaré qu’un consultant sera désigné dans le cadre du présent projet pour effectuer une analyse détaillée afin d’identifier ces inégalités, ce qui permettra au ministère d’élaborer des politiques à cet égard. En ce sens, le ministère offrira 100 permis aux femmes afin d’ouvrir le secteur de la pêche pour qu’elles puissent gagner leur vie et devenir plus indépendantes.
Une application mobile, a annoncé le ministre, sera développée pour les pêcheurs artisanaux afin qu’ils puissent obtenir des informations fiables. En outre, l’Institut océanographique de Maurice est sur le point de développer des cartes des zones de pêche potentielles afin d’aider les pêcheurs à localiser les zones de pêche potentielles grâce à la technologie satellite. Ces cartes seront développées sous la forme d’une application mobile pour permettre aux pêcheurs d’obtenir des données dynamiques et fiables sur les lieux de pêche grâce au GPS sur leurs téléphones portables. Cela permettra non seulement d’améliorer leurs prises mais aussi de réduire le temps passé en mer à chercher du poisson.
En ce qui concerne la formation, il a déclaré que le cours général pour les pêcheurs sera revu pour mieux relever les nouveaux défis du secteur. L’accent sera également mis sur la sûreté et la sécurité des pêcheurs en mer, a-t-il souligné. Le ministre a également évoqué certaines mesures budgétaires annoncées dans le dernier budget, telles que l’octroi de 500 nouvelles cartes de pêcheur supplémentaires de septembre 2021 à mars 2022, l’augmentation de l’indemnité de mauvais temps, l’octroi à 1800 pêcheurs artisanaux d’une aide financière annuelle de Rs 2500 pour l’achat d’hameçons et la possibilité pour les pêcheurs d’obtenir un prêt auprès du DBM.
Pour sa part, la responsable du PNUD, Mme Fatuma Musa, a évoqué l’objectif du programme ECOFISH qui est de promouvoir la pêche durable dans le sud-ouest de l’océan Indien en joignant les efforts régionaux pour exploiter efficacement les ressources halieutiques de la région, en contribuant au bien-être des personnes vivant des activités de pêche et en protégeant les écosystèmes maritimes régionaux.
Quant au chef de la coopération de l’UE, M. Geza Strammer, il a exprimé sa reconnaissance au gouvernement de Maurice pour sa contribution financière pour la mise en œuvre du projet. L’UE et la République de Maurice partagent un partenariat solide visant à atteindre un développement durable et inclusif et le secteur de la pêche est l’un des domaines où les deux parties collaborent, a-t-il ajouté.