Le protocole des services distingués a été créé pour reconnaître les agents de police qui ont servi de manière exemplaire, ont eu une conduite irrépro- chable et effectué leur travail avec zèle et efficacité. Exceptionnellement cette année, une liste-marathon se dessine, qu’il faudrait des milliers de médailles (POLICE MEDALS) supplémentaires pour honorer des centaines et des centaines de policiers, qui se sont affirmés pendant toutes ces longues semaines de la pandémie.
Maurice est au ralenti, mais continue de fonctionner dans l’ordre et la discipline, après les balbutiements et le « désordonnancement » des premiers jours. Grâce au personnel soignant (dont on a tant couvert d’éloges); et aussi tout le reste du personnel, un hôpital ne fonctionne pas sans son administration, sans ses cuisiniers et sans son personnel de nettoyage. Ils méritaient aussi d’être remerciés. Notre intention dans cette tribune est de rendre à un autre secteur ce qui lui appartient, une catégorie qu’on cloue au pilori trop souvent : la police. Grâce aussi à la police (Policiers, SMF, SSU, NCG, CID, ADSU, Traffic Unit), aux pharmaciens, aux vendeurs et vendeuses de supermarchés et autres magasins alimentaires, aux boulangers, aux éboueurs, aux travailleurs des établissements médico-sociaux, aux conducteurs de bus, aux enseignants qui réinventent leur profession à distance, aux journalistes qui continuent d’informer, aux transporteurs qui remplissent nos magasins et aux fonctionnaires et cadres du secteur privé mobilisés. Cet hommage ne serait pas complet sans une pensée pour ceux qui souhaiteraient travailler mais en sont empêchés, avec à la clé de graves conséquences économiques.
Dans cette opinion, nous consacrerons notre satisfecit à nos services nationaux de sécurité, nos forces de l›ordre. Notre Police est à la hauteur, cela dans tout ce qu›elle entreprend dans ses services de contrôle, d›intervention, de prévention et de protection durant cette période inédite du Covid-19. L’évaluation de l’action de nos forces de sécurité publique constitue aujourd’hui une dimension incontournable de la résolution des problèmes de sécurité et, à plus forte raison, quand la politique de cette section vitale vise à délivrer un service de qualité, à la satisfaction du public. Il convient de saluer tout bas les forces de la police. L’impact des opérations menées est en tous points irrépro- chables, que ce soit au niveau des supermarchés, des routes, des points stratégiques du pays, et du pilotage des actions de l’ordre et de sécurité, pour traquer ceux qui tentent de profiter de la situation d’urgence permanente du moment pour entraver les lois.
Les effets positifs, satisfai- sants du travail accompli aussi bien sur les phénomènes ciblés (trafic de drogue, violences) que sur l’environnement d’intervention, de protection et de contrôle et sur l’organisation policière elle-même sont indispensables dans ces mois extrê- mement douloureux et éprou- vants. Sans cette réussite de la police d’ensemble, la panique, le désordre et les infractions seraient en train d’aggraver la situation sanitaire du pays et dérégler le mécanisme de la démocratie. Le chaos aurait été inévitable. Nous avons retrouvé une police forte, rassurante, au service des citoyens et du pays en même temps. Que ce soit pour lutter contre les petites incivilités, comme pour absorber les affaires courantes, contrôler systématiquement le mouvement et l’identité des gens, intervenir promptement sur des entorses, des violations de toutes dimensions, elle le fait en ce moment avec célérité, mesure et sans discrimination. Une telle police, impartiale et efficace, suscite valeur du jour l’adhésion de la population et incite éventuellement celle-ci à coopérer quand elle le demande. Et la police voit que ses interventions s’en trouvent facilitées et qu’elle est soutenue d’une certaine manière par le peuple, qui n’est plus hostile à chacun de ses passages.
Il retrouve aujourd’hui une motivation décuplée de servir, sévir sans abus et de protéger. Les Mauriciens y trouvent la qualité qu’elle attend d’un service public indispensable au bon fonctionnement de la société, mais complètement dévoyé car devenu depuis quelques semaines une sorte d’ « agent de cohésion » de la vie, dans tous les coins et recoins du pays ; aussi le « dernier rempart » du service public dans une aire sociale violente fomentée par le trafic de drogue, et contre les autres dérives sécuritaires tels le vol et le crime. Tout en mettant en lumière tous les effectifs de cette police, nous tenons à nommer un homme dont la débauche d’énergie et la vivacité d’esprit et d’action sont remarquables: il s’agit du DEPUTY COMMIS- SIONER OF POLICE Krishna Jugroo. À charge de diriger tous les exercices et opérations durant l’ère du coronavirus, il a démontré une maîtrise, un savoirfaire, une action performante et un sang-froid olympien qui sont reconnus de tous.
Il est bien l’homme de la situation, qui permet de restaurer la confiance que la police avait tant besoin L’image d’une Île Maurice majoritairement anti-police, comme trait culturel national, est ainsi balayée et elle ne résiste pas aux analyses, opinions, réactions qui convergent pour montrer un très fort soutien à cette police nationale. Oui, nos forces de l’ordre inspirent confiance dans ces moments pénibles, redoutables. Elles connaissent aujourd’hui une réputation, une reconnaissance d’un ordre rarement atteint. Espérons qu’en redevenant aux yeux de nos gouvernants, nos politiques en général et de la population une institution efficace, une force publique au service du public et du pays, la police consolidera ses assises, à partir de cette meilleure image dans l’opinion et que son autorité s’en trouvera confortée par un soutien populaire. Cela devrait permettre d’amorcer le rapprochement tant attendu entre la police et la population, dans l’intérêt bien compris de tous. Tout cela est de nature à redonner du sens à l’action policière (qui en manque cruellement depuis bien trop longtemps), et la motivation à des milliers de policiers écœurés par des années d’errements, sans résultat probant et surtout sous-estimés, voire malmenés.
Les critiques acerbes pourraient avancer l’argument que ce sont des vérités provi- soires, d’un temps défini et que ces forces de l’ordre et de sécurité ne pourraient maintenir la nouvelle cadence et conserver leurs nouveaux réflexes. Mais, nous sommes confiants que ce monde dans lequel nous vivions avant le virus est derrière nous. Nous ne le retrouverons pas.
Cassam DHUNNY