Le cyclone Bulbul qui
a frappé le Bangladesh et l’Inde, avec des vents violents et des pluies
torrentielles, a fait huit morts et contraint deux millions de Bangladais à
passer la nuit sous des abris, ont annoncé ce dimanche les autorités.
Le cyclone, qui était accompagné de vents atteignant les 120 km/h, a frappé
samedi soir les zones côtières de ces deux pays voisins, entraînant la
fermeture des aéroports et des ports.
Trois personnes sont mortes dans l’Etat du Bengale-Occidental, dans l’est de
l’Inde, deux quand des arbres se sont abattus sur leurs habitations et
une autre après la chute d’un arbre à Calcutta. L’effondrement d’un mur dans
l’Etat voisin d’Odisha (nord-est) a également fait un mort. Au Bangladesh,
quatre personnes ont perdu la vie après avoir été tuées par des arbres et au
moins 20 personnes ont été blessées.
“Les mangroves ont protégé la côte”
Le cyclone a
également causé des dégâts sur environ 4.000 maisons faites principalement de
boue et de tôle, a indiqué le secrétaire en charge de la gestion des
catastrophes.
Dans la région côtière de Khulna, dans le sud du Bangladesh, la plus touchée du
pays, des arbres déracinés sont tombés sur les routes, empêchant l’accès à
cette zone. Les parties situées à basse altitude ont été inondées, a indiqué
Enamur Rahman, le ministre en charge de la gestion des catastrophes.
Le cyclone a baissé en intensité à mesure qu’il pénétrait à l’intérieur des
terres, ont précisé les autorités. “Il s’est transformé en une grosse
dépression, provoquant de fortes précipitations”, a déclaré Ayesha Khatun,
responsable adjointe des services météorologiques bangladais.
Le cyclone Bulbul a d’abord frappé les Sundarbans, une région faite
d’innombrables bras et canaux du delta du Gange et qui abrite la plus grande
forêt de mangrove du monde. Partagée entre le Bangladesh et l’Inde, cette
région est aussi l’habitat du tigre du Bengale, une espèce menacée.
“Les mangroves ont protégé la côte de l’impact de la tempête”, a
indiqué Ayesha Khatun. Au Bangladesh, plus de deux millions de personnes ont
été évacuées et installées dans plus de 5.500 abris spéciaux.
Les habitants et touristes évacués
Des militaires
bangladais ont été dépêchés dans des villages et des dizaines de milliers de
volontaires ont fait du porte à porte, appelant les habitants par haut-parleurs
à s’enfuir, certains villages étant en dessous du niveau de la mer.
“Nous avons passé la nuit avec 400 autres personnes”, a expliqué
Ambia Begum, 30 ans. Réfugiée depuis samedi dans la ville portuaire de Mongla
avec ses trois enfants, elle s’inquiète pour son bétail et sa maison couverte
d’un simple toit de paille.
Quelque 1.500 touristes sont restés bloqués sur l’île de Saint Martin, dans la
baie du Bengale, les services maritimes ayant été interrompus par les
intempéries. En Inde, les près de 120.000 personnes évacuées ont commencé à
regagner leur domicile alors que le cyclone baissait en intensité, ont indiqué
les autorités.
Une catastrophe mieux anticipée
En traversant le Bengale occidental, la
tempête a provoqué des destructions, a déclaré le ministre en charge du
développement urbain de cet Etat, Firhad Hakim. “Des arbres ont été
déracinés, des toits de chaume et des toits ondulés ont été emportés par le
vent”, a-t-il détaillé.
Le Bangladesh est un pays plat situé pour l’essentiel à moins de 12 mètres
au-dessus du niveau de la mer, et pour 10% de son territoire, en-dessous de ce
niveau. Il est régulièrement touché par des cyclones qui ont fait sur les
dernières décennies des centaines de milliers de morts, et dont la fréquence et
l’intensité a augmenté ces dernières années.
Les autorités ont toutefois nettement amélioré leur capacité d’anticipation ces
dernières années, et en février Fani, le plus gros cyclone à avoir frappé le
pays depuis cinq ans, a tué une dizaine de personnes. Par comparaison, en 2007,
le cyclone Sidr avait fait plus de 3.000 morts.
Source : bfmtv