Freedom House est une organisation non partisane à but non lucratif qui soutient le changement démocratique, surveille la liberté et défend la démocratie et les droits de l’homme. La méthodologie utilisée pour déterminer la liberté dans un pays repose sur deux aspects : le droit à la politique et les libertés civiles. Les pays sont alloués des points avec un maximum de 40 points pour le droit politique et 60 points pour les libertés civiles.
Seuls trois pays scandinaves, à savoir la Suède, la Norvège et la Finlande ont obtenu la notation de 100 points. Maurice a réussi le score très enviable de 89 points sur 100, soit un des meilleurs score en Afrique. Le système multipartite ouvert de Maurice a permis des transferts réguliers de pouvoir entre les partis par le biais d’élections libres et équitables, et les libertés civiles sont généralement maintenues.
Cependant, le leadership politique reste dominé par quelques familles, et les divisions ethniques sont de plus en plus importantes en politique. La corruption est également un problème, les journa- listes sont parfois victimes de harcèlement et de pressions juridiques, l’intégration des femmes dans le système politique a été lente et la communauté LGBT+ est victime de discrimination.
Pour pouvoir jauger la performance de Maurice et comment notre pays a eu ses 89 points sur 100, nous avons choisi certains des questions sur deux aspects sur lesquels Freedom House établit son rapport annuel. Ces deux points sont le droit à la politique et les libertés civiles.
Abordons les questions du premier aspect – Le droit à la politique
Les lois et le cadre électoral sont-ils équitables et sont-ils appliqués de façon impartiale par les organes de gestion électorale concernés?
La Commission de surveillance électorale a supervisé de manière impartiale le processus électoral.
Les discussions de longue date sur les réformes électorales et les lois sur le financement des partis se sont poursuivies en 2019, mais aucun changement n’avait été approuvé par le Parlement à la fin de l’année. Il n’y a pas de loi sur le financement des campagnes électorales. Parmi les autres réformes à l’étude figurait une proposition visant à introduire des sièges attribués par représentation proportionnelle; dans le cadre du système actuel du scrutin en 2019, l’alliance MSM-ML a remporté 61 % des sièges directement élus avec 38 % des suffrages.
Le peuple a-t-il le droit de s’organiser autour de différents partis politiques ou d’autres groupes politiques concurrentiels de son choix, et le système est-il exempt d’obstacles indus à la montée et à la chute de ces partis ou groupes concurrents ?
Les partis politiques sont généralement libres de se former et de fonctionner. Plus de 30 partis ont participé aux élections de 2019, et quatre font partie du gouvernement qui en a résulté.
Les choix politiques du peuple sont-ils exempts de domination par des forces extérieures à la sphère politique, ou par des forces politiques qui utilisent des moyens extrapolitiques ?
Les électeurs et les candidats sont généralement en mesure d’exprimer leurs choix politiques sans la pression de forces extérieures. Cependant, l’argent joue un rôle important en politique, et il n’existe pas de loi pour réglementer le financement des campagnes électorales. Le contrôle dynastique de facto peut également limiter la démocratie intra parti dans certains cas; des Premiers ministres depuis l’indé- pendance, tous sauf Bérenger ont été membres des familles Jugnauth (MSM) ou Ramgoolam (PTr).
Les libertés civiles
Y a-t-il des médias libres et indépendants ?
La Constitution garantit la liberté d’expression. Plusieurs publications quotidiennes et hebdomadaires privées font état des partis au pouvoir et de l’Opposition, mais les services de radio et de télévision de la Mauritius Broadcasting Corpo- ration, propriété d’État, reflètent généralement les points de vue du gouvernement. Un petit nombre de stations de radio privées sont en concurrence avec les médias d’État.
Les journalistes font parfois face à des pressions juridiques. Les modifications apportées à la loi sur les technologies de l’information et de la communication (TIC) en 2018 ont élargi les types de discours en ligne qui pouvaient être considérés comme faux, nuisibles ou illégaux. Les lois ont été revues, notamment la peine maximale est passée à 10 ans de prison. Plusieurs plaintes en diffamation et plaintes en matière de loi sur les TIC ont été déposées contre des journalistes et des médias en 2019. En septembre, Top FM et Top TV ont demandé à la Cour suprême d’annuler les révisions de la loi sur les TIC, affirmant qu’elles étaient inconstitutionnelles.
GKS